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JO 2024: Paris a 7 ans pour être à la hauteur

Des échecs de 1992, 2008 et surtout 2012 à l’attribution prochaine des JO de 2024, la route a été très longue pour le comité de candidature de Paris, qui va très certainement décrocher les si convoités anneaux olympiques. Instantanément, le compte à rebours a débuté : les idées doivent se concrétiser, les concepts prendre forme, et le projet devenir une réalité. Paris a sept ans pour tenir ses engagements.
Article rédigé par Romain Bonte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Deux enceintes à construire

Sept ans, soit le temps nécessaire à un enfant pour atteindre l’âge dît de raison. Ce sera donc aussi le temps accordé au Comité d’organisation de Paris 2024 pour finaliser son projet. Sur le papier, le plus gros chantier concerne sans aucun doute le centre aquatique, l’un des sites de compétition –non éphémère- qui reste à bâtir avec l’Arena II. Le centre nautique sera basé juste en face du Stade de France, non loin du Village Olympique, sur le site de « La Plaine Saunier » à Saint-Denis. Deux bassins de 50 mètres et deux fosses à plongeon seront conçus, pour une capacité d’accueil pendant les JO de 15 000 places, puis de 2500 hors configuration Jeux. 

Concernant l’Arena II, prévue pour accueillir les épreuves de lutte, de basket et de goalball paralympique, la pression est moindre du fait que le projet était déjà engagé par la mairie de Paris, obtention des JO ou non. D’une capacité de 8000 places, l’enceinte qui est prévue pour accueillir à terme des clubs de hand et de basket, sera livrée en 2021 et coûtera entre 50 et 100 millions d’euros.

L’immense chantier des transports

Mais d’autres axes de travail vont nécessiter une bien plus grande attention, à commencer par l’amélioration du transport public, aujourd’hui copieusement raillé par ses utilisateurs et pourtant utilisé comme l’un des principaux atouts de Paris 2024... C’est ainsi que « le Grand Paris Express », l’ambitieux projet de transport en commun d’Ile-de-France, devrait accoucher de plusieurs gares dont celle de Pleyel, proche du Stade de France. Si tout va bien, la première rame du supermétro doit accueillir ses premiers passagers en 2022 et donc profiter au dispositif olympique. 

La desserte des sites olympiques

Très sérieusement critiqués pendant les Jeux de Rio, les transports représenteront donc un enjeu crucial pour la réussite des JO de 2024. Vanté par le directeur de Paris 2024 Etienne Thobois, le « meilleur système de transport en commun au monde » devra non seulement disposer d’un réseau de bus, de tramways et de métros plus performant encore, mais aussi développer des pistes cyclables qui restent à créer.

Des sites aussi prestigieux qu’éphémères

Sur les 33 sites prévus, 26 sont déjà existants et sept d’entre eux seront éphémères. Ce sera le cas du Champ-de-Mars, qui disposera de tribunes de 12 000 places pour accueillir le volleyball de plage et la boccia (pour les Paralympiques). La Tour Eiffel sera la base des sites de triathlon et de nage en eau libre et le point de départ des épreuves du marathon, du 50 km marche et du cyclisme sur route. Puis seront également aménagés Le Bourget (badminton, volleyball et le centre des médias), les Champs-Elysées (arrivées du cyclisme sur route), l’Esplanade des Invalides (tir à l’arc) et le Château de Versailles (épreuves équestres). 

Le beach volley sous la Tour Eiffel

Souvent critiqués pour leur coût exorbitant, les JO ont l’énorme avantage d’agir comme un accélérateur de projets, et les Franciliens devraient donc, théoriquement, profiter de l’effet olympique.

Eviter le fiasco

Avec un budget prévisionnel conséquent de 6,6 milliards (dont 1,5 de fonds public) dans une période économique relativement délicate pour la France, le comité d’organisation devra veiller à ménager la sensibilité du grand public. Depuis 1988, les prévisions ont été systématiquement dépassées, parfois très largement. En moyenne depuis Séoul, les Jeux ont coûté 37,5 % de plus que prévu... L’exemple d’Athènes avec un budget explosé de 5 milliards d’euros et près de 70 % des sites à l’abandon, a de quoi laisser perplexe.

Le Village olympique des JO d'Athènes 2004, aujourd'hui à l'abandon

A l’inverse, le cas de Londres, qui a bien multiplié par quatre sa facture, rappelle toutefois que la gestion « d’après Jeux », est primordiale. De nombreux quartiers ont été totalement rénovés et les retombées économiques estimées à 11,5 milliards d’euros (contre 9,9 milliards d’investissement).

Alors pour éviter que ces JO ne virent au cauchemar comme ce fut le cas pour Montréal (1976), Athènes (2004), voire dans une moindre mesure pour Rio (2016), le plus gros enjeu de ces sept prochaines années restera le respect stricto sensu de la promesse budgétaire. Paris-2024 n’a pas le droit à l’erreur.

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