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JO 2028 : Los Angeles a bien joué le coup

"Nous serions stupides de ne pas prendre 2028": en acceptant de devenir l'unique candidate aux JO-2028, renonçant de facto à ceux de 2024, Los Angeles et son maire Eric Garcetti ont obtenu du CIO ce qu'ils présentent comme "une meilleure affaire" économique.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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En l'occurence, LA a arraché une garantie financière du CIO supérieure de 100.000 dollars à celle de Paris (1,8 milliard de dollars contre 1,7) et surtout la possibilité d'exploiter plus longtemps les symboles olympiques, de 2021 à 2028 contre 2019 à 2024 pour Paris. Los Angeles doit par ailleurs recevoir une avance de 180 millions de dollars (150 millions d'euros, sans intérêts) pour financer pendant quatre ans supplémentaires le Comité d'organisation des JO. La mégapole californienne doit aussi obtenir des fonds pour le financement de ses programmes sportifs pour la jeunesse qui sont évalués à 160 millions de dollars (133 M EUR).

Enfin, le CIO renoncera à sa part du gâteau : bénéficiaires en 1984, les JO de Los Angeles promettent de l'être encore d'avantage en 2028, visant un excédent de 500 millions de dollars (416 millions d'euros). Lorsque le Comité d'organisation est bénéficiaire, 20% de la somme revient normalement au CIO. Or, "le CIO a renoncé à cette somme qui pourrait atteindre 100 millions de dollars et reviendrait alors à Los Angeles", explique Patrick Rishe, directeur du programme "Sports Business" à l'Université Washington de St-Louis.

"Paris aurait probablement gagné"

Los Angeles a également obtenu le droit de pouvoir exploiter plus longtemps que de coutume les symboles olympiques afin de maximiser ses revenus. Habituellement, les programmes marketing des villes hôtes débutent cinq ans avant la tenue des Jeux -ce sera le cas pour Paris qui ouvrira son plan de sponsoring national en 2019-. Los Angeles pour sa part, commencera dès 2021 avec la perspective donc d'engranger plus de partenariats. LA pourrait également être conviée très vite aux réunions entre Paris et le CIO et donc bénéficier du savoir-faire et de l'expertise du CIO pour minimiser ainsi certains coûts. Eric Garcetti, le maire de la métropole californienne, très proche de son homologue parisienne Anne Hidalgo, a ainsi indiqué à Lima que sa ville pourrait récupérer des équipements temporaires après 2024.

Une analyse partagée par le camp parisien, parfois agacé ces dernières semaines par la propension américaine à présenter sa semi-défaite comme un succès. "L'enjeu portait tout de même sur 2024. On était confiant, même en cas de vote", confiait un responsable du dossier parisien. En acceptant 2028, Los Angeles, qui s'appuiera sur 97% d'installations déjà existantes ou temporaires (selon la commission d'évaluation du CIO) va disposer de plus de temps pour "s'assurer que les installations seront totalement opérationnelles", ajoute Patrick Rishe. Cela lui laisse aussi "plus de temps pour développer son système de transport visant une plus grande connectivité". Au final, LA a "extrêmement bien joué ses cartes", reprend l'universitaire. "Surtout si l'on considère que, s'il y avait eu vote, Paris aurait probablement gagné".

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