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JO de Sotchi : le top 5 des déceptions

Jason Lamy Chappuis, Shaun White, Aksel Lund Svindal, l'équipe de France de vitesse et les hockeyeurs russes figurent dans le top 5 des déceptions de Sotchi.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Les joueurs de la Russie (Alexander Ovetchkine, Ilya Kovalchuck et Pavel Datsyuk) têtes basses

1. La Russie trahi​e par ses hockeyeurs

Vladimir Poutine n'en revient toujours pas. Le président russe pensait que son équipe de hockey allait tout emporter comme les Canadiens à Vancouver. Sans doute M. Poutine et le public russe avaient vu trop beau les Kovalchuk, Malkin, Radulov, Datsyuk... Tous stars, mais pas vraiment capables de jouer ensemble, à l'image d'Ovechkin, ambassadeur officiel des Jeux, incapable de marquer plus d'une fois dans le tournoi alors qu'il est l'actuel meilleur buteur de NHL. Poussive tout au long du tournoi et battue aux tirs au but en poule par les USA (3-2), la Russie po​rtait l'espoir de tout un peuple qui attend l'or depuis 1992. A l'époque, l'équipe était encore celle d'une ex-URSS unifiée. Ejectés du podium depuis 2002, les Russes se cherchent encore une équipe. "Ils ont de bonnes individualités, mais le travail d'équipe permet de gagner les matches", analysait sobrement le défenseur finlandais Sami Lepisto. Il en sait quelque chose. En quarts de finale, la Finlande a fait taire le Palais des glaces Bolchoï (3-1).

2. Shaun White, le f​lop-style

Star incontestable du snowboard, Shaun White aurait pu marquer l'histoire des Jeux. Double champion en titre après ses médailles d'or à Turin et Vancouver, l'Américain n'avait aucun concurrent hormis lui-même. Arrivé à Sotchi avec un objectif doublé slopestyle/halfpipe, White a vécu double échec. En slopestyle, il a tout simplement déclaré forfait à cause d'un parcours "intimidant" et un poignet convalescent. Il se dit également que le niveau élevé de la concurrence a dissuadé White de participer afin d'assurer ses arrières en halfpipe. Facile en qualification, le rider US s'est loupé pour la finale. Deux chutes lors de son premier run puis un déséquilibre lors du second ont sabré ses espoirs. Il termine 4e derrière le Suisse Iouri Podladtchikov et les Japonais, Ayumu Hirano et Taku Hiraoka. "Ce n'était pas mon soir. J'avais un plan, un run que je voulais  placer et je n'ai pas réussi à le faire, c'est ça le plus frustrant. Le scénario idéal était en fait de placer ce run en première manche,  de voir ce qui allait se passer (avec les autres concurrents) et ensuite  d'avoir l'occasion dans la seconde manche de tenter des choses jamais faites  avant, comme un triple cork. Mais ça ne s'est pas passé comme ça, mes tricks sont restés dans ma poche... (rires)." White n'est pas tombé de son piédestal mais cet accroc olympique est une surprise. "Je ne crois pas que cette soirée va faire ou défaire ma carrière, a-t-il indiqué. Plus tard, je voudrais  bien qu'on se souvienne de moi comme quelqu'un de plus qu'un snowboardeur. C'est une grande partie de moi mais ce n'est pas tout."

3. Jason Lamy Chappuis rase sa toison d'or

Le vol de "Jez" a cessé. A l'image de sa saison en demi-teinte, Jason Lamy Chappuis ne survole plus le combiné nordique comme par le passé. Champion olympique en titre sur le petit tremplin, multiple champion du monde et vainqueur de la Coupe du monde, le porte-drapeau de la délégation française était tout désigné. Un honneur pour le skieur de Bois-d'Amont et peut-être aussi un fardeau. A côté de ses skis sur le petit tremplin, Lamy Chappuis n'a pris que la 35e place. Problème de skis ou problème, physique, le Français espérait se refaire sur le grand tremplin. Il a rectifié le tir au saut et en ski mais au moment du sprint final, il a manqué de gaz (7e). Restait le relais avec un réel espoir de médaille. Faute d'avoir pu accrocher le bon wagon en début de course avec Sébastien Lacroix, les Bleus ont couru seul contre le vent. Dans ces conditions, Lamy Chappuis n'a rien pu faire. "C'est le pire scénario", a-t-il concédé. Tous on aurait pu faire deux-trois mètres de plus ce matin au tremplin. Et puis, voilà, les trois premiers se regroupent (...) Une fois qu'il y a trente seconde de retard, c'est fini. C'est une défaite d'équipe." Lamy Chappuis a perdu son pari mais a gardé son sourire jusqu'au bout des Jeux.

4. Aksel Lund Svindal repart bredouille

Ultra-polyvalent et ultra-favori des pronostiqueurs, Aksel Lund Svindal va rentrer en Norvège ultra-déçu. Toujours placé (4e en descente, 7e du Super-G et 8e du combiné) mais jamais médaillé à Sotchi, le zéro pointé le Norvégien s'est même fait voler la vedette par son compatriote Kjetil Jansrud, vainqueur du Super-G et 3e  de la descente. Le Scandinave, qui avait ramené les trois couleurs des Jeux de Vancouver, a tiré un trait sur le Géant pour se ressourcer en Norvège et soigner une allergie persistante. "Ces problèmes me fatiguent physiquement et je pense qu'il est sage de rentrer pour les soigner et économiser des forces pour le reste de la saison", a déclaré le skieur, deuxième au classement de la Coupe du monde avec 897 points, 58 de moins que l'Autrichien Marcel Hirscher.

5. La France reste en perte de vitesse

Ça ne pouvait pas être pire qu'à Vancouver. Ça ne sera pas mieux. En mal d'un ou d'une chef de file (la championne du monde Marion Rolland s'est blessée avant le début de la saison, ndlr), l'équipe de France de vitesse est passée à côté de ses Jeux. Complètement larguée à l'image de Marie Marchand-Arvier qui est sortie en descente comme en Super-G. Seule engagée tricolore, la skieuse du Grand Bornand était dans une position d'outsider mais n'a pas su se transcender. MMA pourra se consoler en se disant que les garçons n'ont pas fait mieux à quatre. Entre la blessure de Brice Roger et les contre-performances de Théaux, Clarey, Poisson et Fayed, on va oublier Sotchi comme on a oublié Vancouver. "Ça arrive à tout le monde de passer à travers", a expliqué le DTN Fabien Saguez. Heureusement pour lui, les géantistes Missilier et Pinturault (respectivement médaille d'argent et de bronze, ndlr) ont parfaitement relevé le niveau.

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