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JO reportés, le casse-tête de l'agenda 2021

Depuis l’annonce du report des Jeux olympiques de Tokyo en 2021, les questions sont nombreuses, dont la première n'est autre que la date précise de ce report. Pour l’heure, le Comité international olympique (CIO) n’a rien communiqué. Mais le calendrier 2021 risque fort d’être embouteillé.
Article rédigé par Apolline Merle
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
  (KAZUHIRO NOGI / AFP)

A quand reporter les Jeux olympiques de Tokyo ? Au printemps 2021 ou plutôt à l’été ? Cette question, nombre de personnes se la posent, le Comité international olympique (CIO) en tête. Dans tous les cas, peu importe la date choisie, les sports olympiques n’auront d’autre choix que de s’adapter, en décalant ou en annulant leurs compétitions prévues en 2021 afin de libérer de la place aux JO. Permettant ainsi d’éviter un embouteillage ou un enchaînement infernal de compétitions, bénéfique à personne. "Les compétitions sportives sont ainsi faites qu'elles se doivent de ne pas se chevaucher et de maintenir un équilibre global", explique Michael Tapiro, directeur de Sports management school. 

Pour les deux grandes disciplines de l’olympisme, l’athlétisme et la natation, l’interrogation des dates de ce report est grande puisque, pour ces deux sports, la règle est la même : des championnats du monde sont organisés tous les deux ans, sauf en année olympique. 

L'athlétisme prend les devants 

Lundi 23 mars, voyant l’annonce d’un report de plus en plus inévitable, la Fédération internationale d’athlétisme a envisagé de repousser ses Mondiaux en 2022. Prévus initialement durant l'été 2021 aux États-Unis à Eugene (Oregon), laisser le champ libre aux JO enlèverait une première grosse épine du pied du CIO. "Nous avons déjà entamé des discussions avec le comité d'organisation Oregon 21, eu égard à la possibilité que les Jeux olympiques soient décalés à l'année prochaine", a déclaré une porte-parole de World Athletics, lundi 23 mars. "Les organisateurs ont à leur tour contacté toutes les parties prenantes de ces Mondiaux. Ils nous ont assurés qu'ils travaillaient avec tous les partenaires pour s'assurer que l'Oregon est en capacité d'organiser les championnats du monde à une autre date si cela s'avérait nécessaire."

Mardi, après la déclaration du Premier ministre japonais Shinzo Abe, World Athletics a renouvelé son propos : "Le Comité d'organisation nous a assuré qu'il était en discussions avec ses partenaires et toutes les parties prenantes de l'évènement pour s'assurer que l'Oregon serait prêt à accueillir les championnats du monde à d'autres dates, notamment en 2022."

La Fina prête à faire preuve de bonne volonté

La natation, autre grande discipline olympique, devra, elle aussi, trouver un terrain d’entente avec le CIO puisque ses championnats du monde devaient se tenir initialement du 16 juillet au 1er août 2021, à Fukuoka au Japon. La Fina, fédération internationale de natation, s’est ainsi dite prête, dans un communiqué publié le 24 mars, à faire preuve de bonne volonté. Elle s’est engagée à étudier "la flexibilité des dates, si nécessaire et en accord avec le CIO". Tout en soulignant toutefois que son "principal objectif est de garantir le succès de son événement-phare"

L’équation ne semble donc pas facile à résoudre, malgré la bonne volonté des fédérations internationales de natation et d’athlétisme. D’autant plus que de nombreux événements sont programmés en 2021 et que d’autres, prévus en 2020 (les championnats d’Europe de natation initialement prévus en mai à Budapest notamment sont repoussés) devront trouver un créneau entre la fin 2020 et l’année prochaine. Sans oublier les autres disciplines qui devaient organiser leur Mondial lors de l'année post-olympique, et qui devront s’adapter, comme l'aviron (en Chine), le badminton (en Espagne), le canoë-kayak (sprint à Copenhague, slalom à Bratislava), l'escrime (au Caire) et le pentathlon moderne (à Minsk), pour ne citer qu’eux. S'ajoutera également la question des tournois de qualification olympique (TQO), non tranchée pour l'heure. 

La difficile option printanière 

Si aucune date n'a été donnée, une organisation des JO au printemps n’a pas été écartée par le CIO. Mais cette option serait très complexe puisque cette période correspond, pour les sports collectifs, à leur fin de championnat en club comme les play-offs de la NBA ainsi que le final four de l'Euroligue pour le basket, des Ligues des champions de handball et de la Ligue des champions de volley, etc. 

Cette alternative interfèrerait également avec l’agenda du cyclisme (soit avec la saison des classiques en avril, soit avec le Tour d'Italie en mai), avec de grands tournois de tennis (Miami, Roland-Garros) et avec les championnats d'Europe de gymnastique et de judo.

L’alternative estivale à privilégier ?

Autre interrogation : si les Jeux sont organisés en 2021 aux mêmes semaines qu'initialement prévus en 2020, ils commenceront le week-end où se terminera le Tour de France. Un cas de figure qui s’est déjà vu dans le passé. Il faudrait alors décaler l'épreuve olympique sur route, qui a lieu habituellement le premier jour des Jeux. Les pistards ayant leurs Mondiaux en hiver ne seront pas affectés. 

L'option estivale comprend aussi de trouver un terrain d'entente avec le monde du football. En effet, l'Euro féminin de football est prévu entre le 11 juillet et le 1 août 2021, sans oublier le report de l'Euro masculin, qui lui serait prévu pour juin.

Quoi qu’il en soit, le calendrier 2021 sera sans aucun doute très dense, avec des tournois chaque semaine ou presque, et très peu de marges de manoeuvre. Le CIO se donne quelques semaines pour statuer sur de prochaines dates. Une annonce d'ores et déjà attendue au tournant. 

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