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Kevin Séraphin, attendu sous les anneaux

Avec le forfait de Joakim Noah, Kévin Séraphin devient l'atout numéro 1 de l'équipe de France sous les paniers. Une position qui ne l'effraie pas et qui illustre la dimension prise par le Guyanais en cette année olympique.
Article rédigé par franceinfo
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"Je suis surpris de voir autant de monde, je me rends compte que mon statut a changé. Ma fin de saison a du avoir des conséquences". Kévin Séraphin est tout sourire devant la foule de journalistes massés autour de la table où il siège. En pleine préparation avec l'équipe de France, le Guyanais est épié, attendu. La mutation débutée il y a un an à l'Euro où il avait été une des bonnes surprises (18 points contre l'Espagne lors du 2e tour de la compétition) arrive à son terme. Le pivot en a conscience : "à l'Euro, j'étais un peu le petit nouveau, mais maintenant, j'ai un rôle différent, je suis bien avec ça. Je ne découvre plus, je suis un joueur de l'équipe, je vais assumer ce nouveau rôle". En Lituanie, le pivot de Washington était le numéro 3 dans la hiérarchie derrière Ali Traoré et Joakim Noah. Mais cette première compétition internationale et cette médaille d'argent l'ont fait grandir, lui et toute l'Equipe de France. "On est monté d'un cran, on est un peu plus respecté en Europe et même dans le monde. Après ça, chaque joueur a progressé, chaque joueur a mûri, le groupe a une autre dimension", explique-t-il.

Convaincre et vaincre

Les événements qui ont émaillé la préparation des Bleus vont le forcer à grandir encore plus vite. Lui qui s'attendait à un rôle de doublure, mais aspirait à plus – "j'ai un autre statut, ça veut dire plus de responsabilités, plus d'attentes, je ne pourrai plus me permettre d'être juste moyen, il va falloir que j'apporte quelque chose à l'équipe" – se voit propulser comme l'atout intérieur numéro 1 des Bleus après le forfait de Joakim Noah et la blessure d'Ali Traoré – le pivot du Lokomotiv Kouban (Russie) sera présent à Londres. Tancé par Vincent Collet lors du match amical contre l'Italie pour son faible apport défensif le 27 juin dernier, il avait voulu rassurer tout le monde sur son implication avant le début de la préparation. "Je pense avoir marqué des points, il faut être honnête.  Mais il n'y a pas de relâchement, j'ai d'autres objectifs. Je ne suis plus le petit jeune, je compte jouer et faire quelque chose", répète-t-il. Le jeune intérieur veut convaincre. Mais ne lui en déplaise, à 22 ans, il est toujours le benjamin de l'équipe. Il sait qu'il n'est pas installé chez les Bleus et le moindre faux pas lui sera reproché. Ainsi face à l'Espagne dimanche à Bercy, il a certes inscrit douze points (meilleur marqueur français) mais n'a récolté qu'un seul rebond (au total la France en a récolté 26, l'Espagne 46). Trop peu pour le Guyanais qui culmine à 2m05. Lui qui dit devoir "encore progresser", voici un axe de travail avant les JO.

"C'est le summum"

A Londres, Kévin Séraphin va vivre "un rêve". "On a la chance d'y aller, c'est le summum. Quand tu es sportif, les Jeux sont un aboutissement, là où tous les pays et les athlètes sont réunis. C'était un rêve, mais c'est désormais un objectif, il faudra faire quelque chose et pas seulement de la figuration", prévient-il. Une ambition qui ne rime pas avec pression, notamment quand on lui parle du premier match des Bleus contre les Etats-Unis. "On les joue tôt (le 29 juillet à 15h30) c'est une bonne chose, on ne les recroisera peut-être qu'en finale. Cette confrontation va permettre de nous situer, de voir notre niveau et ce qu'on peut espérer", avoue le Guyanais. C'est là-bas en Guyane qu'il a découvert les Jeux, il y a quatre ans lors de l'édition de Pékin. Si en 1992, il n'avait que deux ans et n'a donc pas pu suivre les exploits de la Dream Team, de la médaille d'argent des Bleus à Sidney en 2000, il n'en garde qu'un vague souvenir, "j'étais plutôt dans le foot à l'époque, mais à Pékin, j'étais à fond", sourit-il. Quatre ans après, l'enthousiasme n'est pas retombé. "J'ai hâte de vivre cette expérience", conclut-il…

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