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Killy démissionne du CIO

A 70 ans, Jean-Claude Killy a décidé de démissionner de son poste de membre du Comité international olympique (CIO). Dans L'Equipe Magazine à paraître samedi, l'ancien triple champion olympique de Grenoble-1968 justifie sa décision par le fait que "avec les Jeux d'hiver de Sotchi, quand on a fait comme moi la campagne de Russie pendant sept ans, il est difficile de trouver, à mon âge, quelque chose d'autre d'aussi riche, d'aussi excitant."
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Jean-Claude Killy (MIHAIL MOKRUSHIN / RIA NOVOSTI)

Jusqu'au bout, Jean-Claude Killy aura affirmé son enthousiasme à l'égard des Jeux Olympiques de Sotchi. Président de la commission de coordination des Jeux de Sotchi, il a été décoré cette semaine par Vladimir Poutine. A cette occasion, il avait déclaré, une fois de plus, que la Russie avait organisé cette année "les meilleurs Jeux de tous les temps". Ces déclarations avaient provoqué certaines réactions, à l'heure où les relations entre la Russie de Vladimir Poutine et le reste du monde sont tendues autour de la Crimée. Mais le triple médaillé olympique de Grenoble en 1968 enfonce le clou dans cet entretien: "Mon image en a pris un coup ? Ce n’est pas grand-chose (…) J’ai passé sept ans à travailler en direct avec le chef d’un état de 145 millions d’habitants. Je dois être l’un de ceux qui le connaissent le mieux. J’ai la conviction que Poutine est un homme bien." Ces propos vont encore probablement faire réagir.

Killy: "J'ai 70 ans, il faut que je bouge"

Cinq jours après avoir reçu la décoration des mains du président russe, dans L'Equipe Magazine à paraître samedi, il dévoile sa décision de quitter le CIO, dont il est membre depuis 19 ans. Une démission effective aujourd'hui même. "J’ai 70 ans, il faut que je bouge", explique-t-il dans cet entretien, relaté par le site internet du quotidien. "J’arrête parce que, avec les Jeux d’hiver de Sotchi, quand on a fait comme moi la campagne de Russie pendant sept ans, il est difficile de trouver, à mon âge, quelque chose d’autre d’aussi riche, d’aussi excitant. J’arrête parce que mon olympisme a commencé aux Jeux d’Innsbrück il y a cinquante ans, j’étais skieur. Un demi-siècle juste, dont presque vingt ans passés au CIO."

Denis Masseglia, président du CNOSF, lui a rendu hommage ainsi: "Jean-Claude Killy a pour coutume de rappeler que l’Olympisme appartient à ceux qui l’aiment. Nul mieux que lui ne saurait illustrer cette affirmation." Le président du CIO, l'Allemand Thomas Bach, a adressé ses remerciements à  cette "légende du sport" qui a été "un formidable ambassadeur des idéaux  olympiques". "Je pourrais mentionner bien des faits marquants de sa carrière, mais je  sais que lui-même considère sa contribution unique au fantastique succès des  jeux Olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi comme étant sa plus grande  réalisation", a-t-il ajouté.

Plus ancien membre français du CIO

Président de la Commission de coordination des JO de Sotchi, mais également de ceux de Turin en 2006, il a été membre du Comité de réforme du CIO, après le scandale lié aux conditions  d'attribution des Jeux de Salt Lake City en 2002. Plus ancien membre français du CIO, Jean-Claude Killy avait laissé entendre  à l'automne dernier que sa mission à Sotchi serait sa dernière au Comité  international olympique. "Je vais peut-être arrêter. La jeunesse arrive: Tony Estanguet vient  d'entrer au CIO...", avait-il expliqué en octobre au JDD en référence au triple  champion olympique de canoë, devenu membre du CIO. Il faisait partie des trois membres français du CIO, avec Guy Drut et Tony Estanguet. Il avait également été co-président du Comité d'organisation des JO d'Albertville en 1992, les derniers accueillis par la France, et les premiers depuis ceux de Grenoble en 1968 où il était devenu le premier Français à décrocher trois médailles d'or en une seule édition aux JO d'hiver.

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