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L'aviron, nouvelle discorde franco-anglaise ?

Quelques jours après la vitesse par équipes de cyclisme sur piste, c'est au tour de l'aviron d'être le théâtre d'un face-à-face amer entre Français et Britanniques. Le duo Azou-Delayre a fini 4e en deux de couple poids léger à l'issue d'une course qui a dû s'élancer une deuxième fois après un "incident" dans le bateau britannique. Et la réclamation posée par les Français a été rejetée.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

Voici quelques semaines, la tension était montée entre Grande-Bretagne et France, sur le plan politique, suite au tapis rouge proposé par David Cameron aux entreprises françaises. Sur le plan sportif, cela n'est pas beaucoup mieux. Après l'équipe de vitesse de cyclisme sur piste, sacré jeudi, dont le premier relayeur a avoué avoir volontairement chuté pour que la course se refasse, c'est le deux de couple poids léger d'aviron qui a eu droit à une deuxième chance. Pour se parer d'argent. Sur le vélodrome, les Français avaient fini en argent. Sur l'eau, ils sont restés au pied du podium.

Consultant France Télévision, Julien Desprès, champion du monde en quatre de couple et en bronze aux JO de Pékin en 2008, revient sur cette finale olympique très étrange. "Les Français sont partis très bien. Les Anglais ont été mis en difficulté dès les premiers coups de pelle. Ils ont tapé des bouillons, secoué de l’eau. Ils n’arrivaient pas à poser leurs gestes comme ils savent le faire. Ce sont quand même les champions du monde et champions olympiques en titre. Ils ont fait une erreur technique, puis une deuxième, avant que la deuxième personne sur le bateau ne tombe de son siège avant de le montrer pour dire que c’est un problème mécanique, de matériel."

"Aucune raison que le siège sorte de son chariot"

Enlevant le siège, Zac Purchase a ensuite pu le réparer, à l'aide d'un tournevis. "Je ne vois pas ce qu’il a pu faire avec ça", s'étonne Julien Desprès, qui remet en cause le problème mécanique du chariot: "Il n’y a aucune raison que le siège sorte de son chariot. S’il sort, c’est qu’il a été mal positionné, et dans ce cas, c’est la faute de l’entraîneur. Il n’y a aucune raison qu’il parte de travers." En revanche, il confirme bien que la réclamation s'est faite dans les règles: "La réglementation dit qu’ils ont droit de faire une réclamation dans les 100 premiers mètres, en l’occurrence ils y étaient dont il n’y a pas de problème." Mais cette réclamation ne peut se faire que pour un problème technique.

C'est pour cela que la délégation tricolore a posé une réclamation. Qui ne pouvait pas aboutir à une modification du classement: "Tout au plus, il peut y avoir un carton jaune, ce qui fera absolument rien du tout. Il n’y aura pas de course à refaire, ni d’élimination pour les Britanniques. Le classement est là, il faudra s’y faire", conclut-il. Finalement, selon Alexis Besançon, l'entraîneur du bateau français, "l'arbitre a réellement constaté un bris de matériel", et la réclamation rejetée. Mais le doute subsiste: "Quand une roue de coulisse est cassée, cela ne se répare pas comme ça, en deux-trois minutes. En 40 ans d'aviron, je n'ai jamais vu ça", complétait Pascal Berrest, le Directeur technique national.

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