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La déception bleue, la joie autrichienne

Le slalom masculin a couronné l'Autriche. L'or pour Mario Matt, l'argent pour Marcel Hirscher pour le plus grand bonheur des supporters autrichiens. Côté tricolore, c'est la soupe à la grimace. Les sorties de piste d'Alexis Pinturault et Jean-Baptiste Grange ont plombé l'ambiance.
Article rédigé par franceinfo
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La dernière épreuve de ski alpin devait être un feu d’artifice tricolore ! Avec Jean-Baptiste Grange et Alexis Pinturault en course pour la médaille, le clan bleu était gonflé à bloc. Déguisés en collant bleu-blanc-rouge, en vache ou aux couleurs du Fan Club de "Jibé", directement venu de Valloire, le spectateur tricolore fait savoir qu’il était là. Sur une piste de slalom magnifiée par l’éclairage, la petite vingtaine de supporters tricolores s’était rassemblée en haut des tribunes. Le clan Grange, bonnets vissés sur la tête et bannière en main, donnait de la voix avant le début de la seconde manche, galvanisé par la 5e place de leur champion à l’issue de la première manche. "On y croit", "il va le faire", "comme en 2011 (l’année de son titre de champion du monde de slalom, ndlr)". Les paroles lancées à la cantonnade fleurent bon l’optimisme. Ils vont vite déchanter. Les nombreuses chutes parmi les premiers concurrents confirment une crainte : le parcours est exigeant et piégeux. "Il va falloir être costaud", confirme sa sœur, volontaire pour les Jeux avec son copain.

Lizeroux, seul Français en bas

Les supporters français ont donné de la voix. C'était avant la déception

La température va monter crescendo. D’abord le décompte, 10, 9, 8, 7, 6… Le meilleur moyen d’apprendre à compter jusqu’à 10 en anglais, en russe ou en allemand. Puis, la tribune prend feu lorsque le Russe Alexander Khoroshilov s’élance. La tribune devient bleu-blanc-rouge. Elle va le rester lorsque Julien Lizeroux s'élance dans la deuxième manche. Il ouvre le bal tricolore. Le skieur de La Plagne est en tête aux trois premiers intermédiaires, avant de s’effondrer sur la fin. Quinzième temps au final, il ignore, comme tout le monde dans la tribune, qu’il sera le seul Français classé. Puis c’est au tour de Pinturault. Le skieur de Courchevel attaque fort. Il devance Marcel Hirscher au premier intermédiaire. Ca crie en Français. Mais les encouragements vont cesser pour faire place à la stupeur. Trop offensif, le médaillé de bronze du slalom géant part à la faute. Une alerte de plus. Puis c’est au tour de Grange. Les visages se crispent. Ils vont défaillir quelques secondes plus tard, quand "Jibé" sort lui aussi du parcours. Les drapeaux ne flottent plus, les sourires ont disparu. L’incompréhension et la déception font leur irruption.

L’Autriche aux anges

A quelques mètres de là à gauche, l’Autriche elle est en fête. Avec deux skieurs aux deux premières places (Mario Matt et Marcel Hirscher), le clan maquillé en rouge et blanc laisse éclater sa joie. Pas besoin de traducteurs. Les sourires parlent d’eux-mêmes. Pourtant on est curieux, on s’approche, on demande la signification des cris. On nous répond. Avec le sourire : « again, again, again, again, again, again Austria », précise Mirjam. Hôtesse à la Maison de l’Autriche durant les Jeux Olympiques, elle rayonne. Son favori Mario Matt est champion olympique. Veronika, son amie, grande fan de slalom a du attendre les dernières heures pour obtenir son sésame pour la course. "C'est la plus belle nuit de ma vie", explose-t-elle. Le contraste entre les deux clans est saisissant. Et quand la tribune bleue se vide, celle rouge se rassemble et prépare la fête. La nuit sera longue…

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