La famille impériale, coeur impénétrable de l'archipel nippon
Le Japon, pays du Soleil-Levant, fascine. Ses innombrables temples, ses cerisiers en fleurs, ses traditions millénaires qu’il préserve de toute influence extérieure… La liste serait longue à établir. Parmi les curiosités, il y en a une - davantage de l'ordre politique - qui attire l’attention : sa dynastie impériale. Le Japon fait en effet partie de la quarantaine de monarchies encore en activité sur le globe. Non sans quelques particularités...
Les rôles de l’empereur
L'empereur est le “symbole de l'Etat et de l'unité du peuple japonais”, est-il écrit dans le premier chapitre de la Constitution promulguée en 1947, et réservé à celui-ci. “Au Japon, cet article signifie qu'il est vraiment inséparable de l’identité nationale. Les Japonais n'imaginent pas un Japon sans empereur”, explique Jean-Marie Bouissou, représentant de Sciences-Po au Japon et auteur de Les leçons du Japon, un pays très incorrect (Ed. Fayard). Christian Polak, homme d'affaires, écrivain, fondateur et président de la Seric (cabinet de conseil français à Tokyo), confirme : “Il est le toit de la maison. Dans la vie quotidienne, on ne regarde pas tous les jours son toit. Mais si un jour, il n'y a plus de toit, tout s'écroule.”
L’empereur a ainsi un rôle représentatif, de symbole, mais est dépourvu de tout rôle politique. Il nomme notamment le premier ministre, désigné par la Diète, le Parlement Japonais. Concrètement, le premier ministre reçoit au Palais impérial sa nomination directement de l'empereur lors d'une cérémonie officielle. L’empereur promulgue également des amendements, peut convoquer la Diète, dissoudre la chambre basse, convoquer des élections, mais le premier ministre a toujours le dernier mot et ses principales fonctions sont soumises au Parlement. “S’il est totalement dépourvu de pouvoir politique, il possède en revanche celui qui fait de lui le symbole du Japon. Il est donc écouté”, ajoute Jean-Marie Bouissou.
“Il est le toit de la maison. Dans la vie quotidienne, on ne regarde pas tous les jours son toit. Mais si un jour, il n'y a plus de toit, tout s'écroule.”
Le rôle de la famille impériale n’est pas de commenter ce qui se passe sur l’archipel, encore moins la vie politique du pays. “Tout ce qu’ils disent est minutieusement préparé et contrôlé par l’Agence de la maison impériale. On ne s’attend pas à autre chose que des banalités quand ils prennent la parole. Ils n’ont aucune liberté. On ne veut pas qu’il y ait de surprise”, explique Muriel Jolivet, sociologue vivant au Japon depuis 45 ans et auteure du livre Chronique d’un Japon ordinaire.
Un mythe pour histoire officielle
La légende fait commencer la lignée impériale en 660 av JC, avec l'empereur Jinmu, qui descendrait de la déesse du Soleil Amaterasu, elle-même fille des Dieux créateurs du monde terrestre, Izanagi et Izanam. “L'empereur, jusqu'en 1945, avait un statut divin. Il était une divinité incarnée, et ce statut est symbolisé par les insignes impériaux, l’épée, le bouclier et le bijou”, rappelle Christian Polak.
Cette légende, présentée comme fait historique, fait partie de l’histoire officielle du pays, que les Japonais ne remettent pas en cause.“Les Japonais savent bien que ce n’est pas vrai. Mais c’est une belle histoire, ils ne cherchent pas à en savoir plus”, précise Jean-Marie Bouissou.
L’empereur Ojin (l'an 270 - 310 de notre ère) serait le premier de la lignée dont une trace matérielle aurait été retrouvée. Il serait ainsi le 12e empereur et son tombeau se trouve à Osaka. Toutefois, aucun archéologue n’est autorisé à procéder à des fouilles, cela serait perçu comme un sacrilège. Surtout, indique Jean-Marie Bouissou, la crainte serait de “découvrir des vestiges coréens et chinois à l’intérieur qui briseraient l’histoire de la pureté des origines de la dynastie actuelle”. Avant d’ajouter : “Quand on prend conscience que l’empereur est vraiment inséparable de l’identité nationale, on comprend pourquoi ils ne veulent pas savoir l’origine réelle. Il y a un respect qui fait qu’on ne doit pas salir l’empereur, car l’empereur c’est nous.”
Akihito, un empereur pas comme les autres
L’empereur Akihito, aujourd’hui émérite, a inséré un certain souffle nouveau sur les prérogatives liées à son rôle. “Depuis 2011 environ, Akihito a inauguré un style nouveau, plus moderne, avec de la compassion pour son peuple, se montrant proche de lui,” développe Muriel Jolivet. Affichant un caractère très humain, le couple impérial s’est particulièrement investi auprès des Japonais ayant été victimes de catastrophes naturelles, fréquentes au Japon.
Ils se sont rendus sur place pour apporter leur soutien aux réfugiés. “Ils étaient habillés de manière très simple. Cette attitude les a rendus très populaire. On n'avait jamais vu ça avant. Sur les lieux des catastrophes naturelles, il était toujours en avance sur le premier ministre, Shinzo Abe”, poursuit la sociologue. Premier empereur à faire ça, Muriel Jolivet rappelle qu’autrefois, “il fallait baisser la tête, être conscient que la personne en face de nous était différente. Il a donné une image plus humaine.” Une posture que Naruhito, nouvel empereur, compte poursuivre.
“Il est encore délicat de parler de la guerre au Japon, puisque c’est le grand-père de l’empereur actuel, Hirohito, qu’il l’a déclarée.”
Akihito a aussi la particularité d’avoir été le premier empereur japonais à être intronisé sans avoir le caractère divin. Pourquoi ? Son père, Hirohito, s’était rangé du côté d'Hitler et de Mussolini lors de la Seconde Guerre mondiale. Vaincu, il s’est vu retiré son caractère divin par la nouvelle constitution en 1947, dictée par les Américains. “Après la guerre, sous l’influence des Etats-Unis, l’empereur a été obligé de dire qu’il n’était pas un Dieu. Le choc de la guerre a été important, et les Japonais ont été heureux de garder leur empereur”, souligne Muriel Jolivet. “Il a eu un rôle essentiel au moment de la paix. Il a parlé et tout s'est arrêté. C'est pour ça que les Américains se sont dit qu’il fallait le conserver”, approfondit Jean-Marie Bouissou.
Tout au long de son règne, Akihito s’est ainsi efforcé d’apaiser les relations avec les victimes de l’armée japonaise. A plusieurs reprises, il est d’ailleurs sorti de la réserve qui lui est imposée pour exprimer ses remords sur ce que le Japon a fait pendant la guerre. “C’est une chose que le premier ministre refuse de dire aujourd’hui”, souligne Christian Polak. Et pour cause, comme indique Muriel Jolivet : “Il est encore délicat de parler de la guerre au Japon, puisque c’est le grand-père de l’empereur actuel, Hirohito, qu’il l’a déclarée.”
Trois ans pour abdiquer
En 2019, Akihito a abdiqué à 85 ans après trois décennies sur le trône de chrysanthème. Fatigué, il a ainsi demandé dès 2016 à passer le témoin à son fils, Nahurito. “Akihito ne voulait pas reproduire ce que son père avait vécu. Hirohito est mort sur le trône, au bout d’une agonie qu’on a prolongée parce qu'on ne voulait pas qu'il meurt avant la fin de l'année. On l'a alors débranché le 2 ou 3 janvier de l’année suivante”, explique Jean-Marie Bouissou. Toutefois, comme rien n’était prévu dans la constitution, puisque l’empereur est censé mourir sur le trône, le gouvernement a dû approuver une loi spéciale. “Cela arrangeait beaucoup de monde de dire que l’empereur ne pouvait pas abdiquer. Certes, la Constitution ne mentionne pas qu’il le puisse, mais dans les faits, de nombreux empereurs ont abdiqué avant lui”, ajoute Jean-Marie Bouissou.
Car ce n’est pas parce que l’empereur décide d’abdiquer, qu’il le peut. Il a dû y être autorisé. “Ca a pris du temps. Il y a une vieille garde au parti libéral démocrate, peut-être même que le premier ministre Shinzo Abe en faisait partie, qui considérait que l'empereur était un demi-dieu, et par conséquent, un dieu n'abdique pas”, analyse le représentant de Science po au Japon. Comme quoi, malgré une constitution datant de plus de soixante-dix ans et indiquant clairement que l’empereur n’est plus une divinité, les vieilles traditions ont la dent dure. Toutefois, voyant l’option publique réagissant très favorablement à la demande du souverain, le gouvernement de Shinzo Abe a fini par accepter.
Une lignée qui ne tient qu’à un fil(s) !
“Le drame de la famille impériale japonaise est qu’il n’y a que des filles”, sourit Muriel Jolivet. Le nombre de garçons de la famille impériale se réduit en effet comme peau de chagrin. Prenons l’arbre généalogique, dans l’ordre de succession. Si Naruhito venait à décéder, ce serait le prince héritier, son frère, qui monterait sur le trône, étant donné que l’empereur actuel n’a pas de fils. Jusque là, c’est assez simple. C’est après que cela se complique. Pour la suite, rien n’est tranché. Deux options sont sur la table : soit le fils du prince héritier prend la suite de son père, soit la fille de Naruhito devient impératrice. Mais une question se pose sur l’archipel : les femmes pourront-elles monter sur le trône ?
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Rien n’indique expressément que l’empereur japonais doit être un mâle. Par ailleurs, il y a déjà eu plusieurs impératrices, dont la “dernière a régné au XVIIIe il me semble. Mais Shinzo Abe est farouchement contre”, souligne Jean-Marie Bouissou. Un paradoxe pour celui qui voulait que les “femmes japonaises brillent” et qu’elles soient mieux intégrées dans la société. “La classe politique japonaise est très conservatrice et sexiste. L’opposition vient d’ailleurs plutôt du côté du gouvernement de Shinzo Abe que de l’empereur, qui, lui, aimerait que sa fille hérite du trône. On considère naturellement que seul un homme peut monter sur le trône. Le gouvernement dit “si la fille de l’empereur accède au trône, il faut changer la Constitution”, analyse Muriel Jolivet. “Il y a des symboles qui sont difficiles à faire bouger, mais pour le moment, personne n’en parle”, conclut Jean-Marie Bouissou.
Popularité impériale
La famille impériale est très populaire au Japon. “Les Japonais qui sont nés avant la Seconde Guerre mondiale, ont vécu avec un empereur divin, en l'occurrence Hirohito, le père d’Akihito. Ainsi, cette génération tient beaucoup à la famille impériale. Les jeunes, beaucoup moins”, analyse Christian Polak. Un constat partagé par Yuki Jourdan Ôtsuka, traductrice japonaise vivant à Kyoto : “Je me rappelle qu'il y avait, chez mes grands-parents maternels, des photos de la famille impériale accrochées au mur. Mon grand-père paternel, quant à lui, respecte toujours beaucoup la famille impériale malgré le rôle du Japon lors de la Seconde Guerre mondiale. Il était profondément ému quand il a reçu la Légion d'honneur japonaise et rencontré l'empereur de l'époque lors de la cérémonie.” Si elle reconnaît que la famille impériale est fortement rattachée au quotidien des Japonais, elle ne se sent toutefois moins proche que ses grands-parents.
“On sent un grand respect des Japonais pour la famille impériale, affirme Alexandrine Trichet, Française de 31 ans mariée à un Japonais et vivant à Tokyo depuis cinq ans. L’empereur est le symbole de la nation, il témoigne de l’histoire du pays. On ne le voit pas souvent, mais il est considéré comme un gardien qui veille sur le pays, en quelque sorte.” D’ailleurs, les médias aussi sont très respectueux envers la famille impériale et font très attention à la manière dont ils en parlent. “Lorsqu’on parle de la famille impériale à la télévision, on utilise le vouvoiement avec le superlatif. Il y a même tout un vocabulaire qui leur est propre. Je n’ai jamais vu quelqu’un parler en mal de la famille impériale dans les médias”, développe Sayaka Goryo, Japonaise de 26 ans, vivant à Tokyo.
Les femmes de la famille impériale, entre pression et sexisme
Qu'en est-il des femmes de la famille impériale ? La pression est forte les concernant. Tout d’abord, si l’une d’elles épouse un roturier, elle doit quitter sa famille et renoncer à ses titres. “C'est comme cela que la lignée de succession a été dépeuplée”, commente Jean-Marie Bouissou. De leur côté, les hommes peuvent se marier avec des roturières depuis peu, n’ayant guère d’autres alternatives pour perpétuer la lignée. “Bien sûr, ils ne se marient pas avec n’importe qui, il faut qu’elles soient de très bonne famille, et très bien éduquée”, précise Muriel Jolivet.
L’impératrice Michiko a été la première roturière à occuper ce rang, rompant ainsi avec la tradition. Akihito et Michiko se sont rencontrés sur un court de tennis. Leur mariage, célébré en 1959, a fait sensation. Fille d’un marchand de céréales et titulaire d’un diplôme de littérature et de langues étrangères, Michiko a dû se soumettre aux règles strictes de la famille impériale, et de l'Agence impériale. Une pression dont elle a beaucoup souffert.
Elle a toutefois obtenu des ouvertures dans ce carcan très fermé. Elle élève elle-même ses enfants, fait révolutionnaire à l’époque, puisque ces derniers étaient élevés traditionnellement par des précepteurs et gouvernantes. Ainsi, né le 23 février 1960, Nahurito fut le premier prince à grandir sous le même toit que ses parents.
L’impératrice actuelle, Masako, est elle aussi issue du milieu roturier. Fille d’un éminent diplomate, diplômée d’Harvard, Masako se destinait au ministère des Affaires étrangères. Lorsqu’elle rencontre Naruhito, il la courtise pendant plusieurs années. Elle refuse deux demandes en mariage, accepte la troisième. “Masako était une femme de tête, ce qui était nouveau pour la famille impériale. On se demandait si elle allait supporter cette nouvelle vie”, précise Muriel Jolivet. “Masako a vécu à l'étranger, elle avait un esprit beaucoup plus ouvert. Elle a donc eu des problèmes pour s’adapter aux us et costumes de la famille impériale, notamment en tant que femme”, ajoute Christian Polak.
“C’était un secret de polichinelle qu’il a fallu traîner Masako au mariage. Elle ne voulait pas entrer dans la famille impériale.”
Malgré un profil intellectuel et très ouvert, dont on pensait qu’elle permettrait de briser le moule de la tradition, Masako n’a pas le droit de faire grand chose dans sa prison dorée. Maîtrisant plusieurs langues étrangères, elle n’est pas autorisée à voyager avant plusieurs années. “C’était un secret de polichinelle qu’il a fallu traîner Masako au mariage. Elle ne voulait pas entrer dans la famille impériale, explique Jean-Marie Bouissou. Quand l’impératrice est devenue très dépressive, elle a obtenu l’autorisation de rentrer auprès des siens pendant quelques temps alors que c'était inconcevable. Officiellement, elle avait une grippe. Après, elle s'est coulée dans le moule.”
La pression sur elle s’est encore amplifiée alors qu’elle tarde à donner naissance à un fils. Après une fausse couche, elle donne naissance en 2001 à une fille, la princesse Aiko. Mais la pression reste forte et elle s’est ensuite mise en retrait de la vie publique avant de se retrouver sur le devant de la scène et devenir impératrice.
Va-t-on voir l’empereur lors des Jeux olympiques ?
Sur cette question, rien n’a encore fuité. Muriel Jolivet, elle, ne croit pas en leur présence pour des raisons de sécurité notamment. Jean-Marie Bouissou doute également. “Si l’empereur apparaît, la presse étrangère va écrire sur lui, scruter ses moindres faits et gestes, ce que les Japonais ne veulent surtout pas. Ils ont peur que certains en profitent pour le salir. Tout autour de l'empereur doit être sous contrôle.”
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