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Lavillenie: "C'est magique"

Un énorme sourire, des mots qui se chevauchent, et un bonheur extrême. Renaud Lavillenie est "sur (son) nuage". "Ce sont mes premiers Jeux et je ne les ai pas ratés, c'est magique", s'exclame-t-il.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

L'histoire est un éternel recommencement. Au mois de juin, Renaud Lavillenie avait été poussé dans ses retranchements par deux Allemands, Bjorn Otto et Raphaël Holzdeppe, et avait dû aller chercher une barre à 5.97m pour s'octroyer le titre européen. Quelques semaines plus tard, les deux Allemands étaient encore au rendez-vous des JO, et le Français a encore dû s'employer pour franchir cette même barre, synonyme de titre olympique. Et de véritable délivrance. "C'est fait. C'était pas gagné. Ce sont mes premiers Jeux et je ne les ai pas ratés, c'est magique", déclarait-il de longues minutes après avoir conquis sa couronne. "J'ai réussi à maîtriser énormément de choses. Si on se rate, il faut attendre quatre ans."

"Le saut est parfait"

Depuis de longues semaines, Renaud Lavillenie répétait qu'il visait le podium: "Je me suis battu jusqu'au bout, les autres n'ont rien lâché." Seul perchiste de la finale à avoir passé sans erreur les barres jusqu'à 5.85m, il a ensuite dû faire l'impasse à 5.91m après un échec et parvenir à passer 5.97m, son record cette année, lors de son deuxième essai. Ce saut, celui du sacre, il est un peu flou: "Je l'ai dans ma mémoire mais je ne sais même pas où. Je m'en rappelle à peine. Je sais juste que le saut est parfait. Que je maîtrise tout ce que je voulais. Après, il y a tellement de choses dans ma tête en ce moment, c'est difficile de faire le tri. Ce saut, j'ai été le chercher, j'ai travaillé pour ça. Ça ne vient pas par hasard. Le travail paie. C'est un bonheur immense."

Des entraînements sous la pluie pour préparer Londres

Son entraîneur, Damien Inocencio abonde dans ce sens: "C’est des milliers de sauts, des centaines de compétitions pour réaliser ces choses-là." Et de revenir sur les différents épisodes de la soirée: "J’ai eu des craintes, mais j’avais à chaque fois des solutions qui se proposaient à nous. On n’était pas face à une impasse. Renaud pouvait franchir, comme il a réussi à le faire. Il fallait qu’il franchisse pratiquement son record, mais il pouvait le faire. Il savait qu’il l’avait dans les pattes. Il ne fallait pas trembler, il fallait assurer, et il a su assurer." Le nouveau champion olympique va même plus loin dans le travail effectué pour parvenir là: "Je m'étais entraîné pour Londres en faisant des séances sous la pluie, avec une température de 15 degrés. Là, on se retrouve avec une température de 20 degrés, il fait beau et on voit les étoiles. Le vent était parfait. On a eu les conditions de l'année, tout simplement. C'est juste exceptionnel et c'est ça qui a fait que le concours a pris une tournure magique."

La magie, elle a pleinement fonctionné dans cette nuit londonienne. Beaucoup de perchistes français étaient là, dans les tribunes, et notamment Jean Galfione, dernier champion olympique tricolore en 1996. Sans raison vraiment déterminée, Renaud Lavillenie avait revu le saut de son compatriote dans la journée: "J'ai souvent l'habitude de regarder des vidéos  qui me marquent. Ce concours-là était aussi exceptionnel. Jean attend le dernier moment pour savoir s'il va être champion olympique ou pas. Lui n'était pas favori. Ça donne l'espoir et l'envie de vivre des moments comme ça", explique-t-il.

Au bout du plaisir

Pour lui, "ce n'est pas seulement un rêve de gamin, c'est le rêve de tout le monde. Quand j'étais gamin, j'y pensais même pas. Je fais de la perche car c'est ma passion. Je n'ai pas fait de la perche car je voulais absolument être champion olympique. Quand je suis arrivé à Londres, je vivais un rêve. Là, je vis 10 000 rêves en même temps", s'exclame-t-il. Le surréalisme est également dans la bouche de son entraîneur: "Pour moi ça n’a jamais été un rêve. Je n’ai jamais pensé que j’entraînerai un champion olympique. J’ai été entraîneur par passion, avec l’envie de transmettre les choses. Je suis arrivé au bout du plaisir."

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