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Le combat de l'intérieur

C'était le match entre deux des nations prétendantes à la deuxième place derrière les USA dans le tournoi olympique. Et un affrontement entre deux des meilleures intérieures du monde: Lauren Jackson d'un côté, Sandrine Gruda de l'autre. Et l'affrontement a été intense.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
L'énorme combat dans la raquette entre la France et l'Australie

Lauren Jackson, 1.96m pour 85kg. Elizabeth Cambage, 2.03m pour 98kg. Abby Bishop, 1.89m pour 85kg. Suzy Batkovic, 1.93m, 89kg. Voilà le mur qui se présentait devant les Françaises dans la raquette australienne. Heureusement, elles n'étaient pas toutes en même temps sur le parquet. Et à l'issue du match, terminé en prolongation, elles en avaient deux reléguées sur le banc après cinq fautes (la capitaine Cambage et l'une des meilleures du monde, Jackson), les deux autres étant à quatre fautes. "Le nombre, les qualités des intérieures françaises et leur physique font que la France possède une des meilleures raquettes du monde à l’heure actuellement", décrypte Yannick Souvrey, consultante pour France Télévisions. "Certainement derrière les Américaines, mais juste derrière."

42 points pour l'Australie, 23 pour la France

Pendant quarante-cinq minutes, Sandrine Gruda (1.93m, 84kg), Isabelle Yacoubou (1.90m, 100kg), Elodie Godin (1.91m, 80kg) et Emmeline Ndongue (1.92m, 82kg) ont défendu, ont couru, ont joué des coudes et ont cherché tous les ballons qui passaient. Le résultat, c'est 43 rebonds pour la France, 41 pour l'Australie, 6 ballons volés contre 3, et 5 contres à 2. "Elles ont pris le pas sur les Australiennes en marquant des points et en défendant, même si on peut voir à la marque que les points sont aussi venus de l’intérieur de l’Australie", souligne l'ancienne capitaine de l'équipe de France.

Car les 17 points de Bishop, les 13 de Jackson et les 12 de Cambage sont nettement supérieurs aux 11 points de Gruda, les 10 de Yacoubou et le point de Godin. Mais c'est la dimension collective qui a fait pencher la balance. "Lauren Jackson n’est plus celle d’il y a quelques années, à cause des blessures, mais elle demeure l’une des meilleures joueuses du monde, moins physique que par le passé, moins dominatrice. Mais en face, elle avait des murs. Isabelle Yacoubou, il faut la supporter, Sandrine Gruda, ce n’est pas simple, sans oublier Emeline Ndongue, qui s’est attelée à la ralentir au niveau des points, ce qu’elle a réussi à merveille."

"La raquette a été primordiale"

Depuis deux matches, Sandrine Gruda ne brille pourtant pas de mille feux. Mais la France gagne. "Même en ayant une Sandrine Gruda en demi-teinte, offensivement, les autres prennent leurs responsabilités. C’est la marque des grandes équipes", estime l'ancienne joueuse. "Sandrine Gruda est en demi-teinte par rapport à ce qu’on sait qu’elle peut faire. Elle est très attendue, mais défensivement elle est là. Elle n’est pas en réussite mais elle a pris des tirs qu’elle n’avait pas pris lors de son premier match. Si elle est au top, où vont-elles s’arrêter ?"

Si la raquette a joué un grand rôle, elle n'a pas été la seule à l'oeuvre. "La raquette a été primordiale", reconnaît Yannick Souvrey, qui n'avait jamais battu l'Australie en 237 sélections. "Si vous ne la tenez pas, contre l’Australie, vous ne passez pas. Mais derrière, si les joueuses extérieures ne prennent pas leurs responsabilités, votre raquette ne sert à rien. C’est un exploit réel. C’est une vraie victoire d’équipes, et ça, ça amène loin."

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