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Le Locog va enquêter sur "l'affaire des sièges vides"

L'état d'alerte a été décrété dimanche à Londres face au scandale provoqué par les tribunes vides de nombreux sites des Jeux olympiques, provoquant colère et frustration.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Les images télévisées de rangées de sièges vides dans les stades et les salles de compétition laissent pantois, voire en colère. Alors que de nombreux supporteurs n'ont pas pu obtenir un césame pour venir soutenir leur pays à Londres et que les autorités britanniques affirmaient être submergées de demande de tickets depuis plus d'un an, plusieurs sites principaux n'étaient que partiellement occupés. Le Centre aquatique et Wimbledon font partie de ceux-là alors qu'ils hébergent deux sports populaires, la natation et le tennis.

"Nous savons que certains sites avaient des sièges vides", a déclaré un porte-parole du Locog, qui pense "que les sièges vides se trouvent dans des zones (réservées aux personnes) accréditées". Les organisateurs et le gouvernement ont annoncé l'ouverture d'une enquête pour établir qui étaient les détenteurs des billets non utilisés, sponsors, parents d'athlètes ou trafiquants au marché noir incapables de revendre les billets. Le président du Comité d'organisation (LOCOG), Sebastian Coe , s'est efforcé  de désamorcer la polémique en assurant que la plupart des sites étaient "pleins  à craquer" et que les sièges vides étaient ceux de membres de la "famille  olympique" (athlètes, encadrement et comités nationaux), qui ne savaient pas où  donner de la tête en ces débuts de Jeux. Une belle langue de bois comme on aime. 

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Qui aurait dû occuper ces sièges?

Les organisateurs ont donc décidé de prendre les choses à bras le corps pour ne pas laisser enfler la polémique. "Nous sommes en train  d'essayer de savoir qui aurait du s'y trouver et pourquoi ces personnes n'y étaient pas" a affirmé le porte-parole. De même, dans le parc de Greenwich, les tribunes n'étaient pas remplies pour les épreuves de dressage du concours complet, sport pourtant attractif en Grande-Bretagne, tout comme pour les compétitions de badminton à la Wembley Arena. Le match opposant la Britannique Anne Keothavong à l'ancienne N.1 mondiale, la Danoise Caroline Wozniacki n'est qu'un exemple supplémentaire de ce curieux manque d'engouement supposé du public londonien.

Le responsable de la communication du Comité international olympique (CIO),  Mark Adams, a pour sa part assuré que les sponsors, montrés du doigt dans un  premier temps par le ministre, n'y étaient pour rien.  "Ce sont toutes sortes de gens - fédérations sportives, athlètes, certains  médias", qui ne sont pas venus. "La plupart des sponsors étaient bien là",  a-t-il affirmé. La billetterie des JO était au centre  d'une double polémique dimanche, avec des rangées de sièges alloués à des VIP  restées désespérément vides lors des premières compétitions et des membres de  comités olympiques soupçonnés de vente de tickets au marché noir. C'est là le problème. Un second marché se met en place et des accusations planent déjà sur certains membres de délégation. 

"Tout faire pour que les stades soient remplis"

Alors qu'il aurait dû se disputer dans un central de Wimbledon (15.000 sièges) rempli à craquer, cela était loin d'être le cas samedi. Le sujet commence à faire débat sur les réseaux sociaux et le ministre britannique des Sports Jeremy Hunt a lui-même qualifié cette situation de "honteuse" et "très décevante", ajoutant -dans un entretien à la BBC télévision- qu'il allait enquêter "très rapidement". "Nous voulons que ces billets soient disponibles pour le public. C'est scandaleux que quelque chose comme cela se produise, mais nous allons tout faire pour que les stades soient remplis", a assuré M. Hunt.

Pour boucher les trous, des places ont été attribuées dimanche à des  militaires, des étudiants et des professeurs. Et un millier de billets  supplémentaires ont été mis en vente. Si cette affaire fait pour l'instant jaser, elle pourrait bientôt provoquer la colère d'un public qui peut s'estimer lésé. Une nouvelle situation embarrassante pour les organisateurs.

 

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