Les Bleus sur leur 41 ?
Avec un parterre d'étoiles, qu'elles soient confirmées (Flessel, Manaudou, Estanguet, Absalon, les handballeurs) ou en devenir (Riner, Lavillenie, Agnel, Lacourt, Muffat, Baugé), la France espère bien décrocher la lune !
A quelques heures du coup d'envoi des JO, tous les espoirs sont permis. Comme d'habitude, on le sait d'avance, il y aura des surprises, des révélations, des déceptions, des confirmations... et des médailles. Combien pour la France? Une certitude: l'équipe de France olympique finira loin de son record de 27 titres et 91 médailles des JO de 1900. Mais c'était une autre époque: la Chine n'existait pas sportivement et seuls 24 pays étaient venus à Paris. Sauf catastrophe, elle fera également mieux qu'en 1960, quand elle était repartie de Rome avec un zéro pointé côté titres et cinq médailles pour lot de consolation. Entre les deux, un gouffre, des centaines de possibilités et un juste milieu à trouver. Pour ce faire, il existe un chiffre magique, une route toute tracée par la délégation française et le Ministère des Sports : 41. Comme le nombre de breloques ramenées de la campagne pékinoise.
Riner "ne pense qu'à ça"
Pendant deux semaines, tout le clan tricolore aura ce chiffre en ligne de mire et exhortera ses représentants à dépasser cette barre symbolique. Si ce total est honorable, puisqu'il plaçait la France à la 10e place au rang des nations médaillées en 2008, les Bleus devront surtout faire mieux en terme de médailles d'or, leur point faible de la dernière olympiade (7 contre 16 médailles d'argent et 18 de bronze). Les chefs de file, et meilleures chances de faire retentir La Marseillaise sont identifiés depuis longtemps. Parmi les grands favoris pour l'or, Teddy Riner aura une pression incroyable sur les épaules. Le judoka guadeloupéen ne la réfute pas, il s'en nourrit même. "Je ne pense qu'à ça depuis quatre ans", avoue sans ambages le poids lourd de 23 ans, quintuple champion du monde mais seulement en bronze à Pékin. Riner ne sera cependant pas tout seul à supporter les attentes françaises sur les tatamis puisque les filles ( Lucy Décosse, Audrey Tcheuméo, Gevrise Emane) peuvent également aspirer à monter sur la plus haute marche du podium.
Si le judo est par tradition pourvoyeur de médailles, l'athlétisme veut abandonner son rôle de parent pauvre. Renaud Lavillenie, au saut à la perche, est attendu au sommet. Double champion d'Europe en titre à la perche, le Clermontois est largement favori du concours mais il devra oublier son incapacité à passer la moindre barre lors de la réunion de Szczecin, en Pologne, samedi. Autres podiums potentiels dans le stade olympique de Stratford: le 3.000 m steeple, où Mahiédine Mekhissi, déjà en argent à Pékin, semble seul à pouvoir briser l'hégémonie kényane, et le 200 m, où le "TGV de Culoz", Christophe Lemaitre, pourra déployer sa foulée hors norme.
De l'or au fond des bassins ?
La France espère également faire une belle pêche dans le bassin olympique de Londres. Depuis 2004 et l'avènement de Laure Manaudou, la natation tricolore compte parmi les nations fortes de la discipline. Parmi les candidats à l'or, Camille Lacourt (100 m dos) et Yannick Agnel (200 m libre) chez les garçons, ou Camille Muffat (200 m libre) chez les filles ont toutes leurs chances, même si l'opposition sera des plus relevées. Pour Laure Manaudou, qui reste sur la meurtrissure de Pékin et une sortie de retraite, un podium serait déjà un exploit retentissant. Côté deux roues, Jeannie Longo, 53 ans, ne sera finalement pas là pour ses 8e Jeux. Mais des titres sont au programme, avec notamment Grégory Baugé, triple champion du monde en vitesse, qui voudra priver l'armada britannique du titre le plus prestigieux sur le vélodrome. Quant au vététiste vosgien Julien Absalon, il vise un 3e titre olympique d'affilée après Athènes (2004) et Pékin (2008).
Ce rêve de troisième titre olympique, deux autres le font aussi. Tony Estanguet, en canoë slalom, après ses médailles d'or de Sydney (2000) et Athènes (2004). Et l'épéiste Laura Flessel, porte-drapeau de la délégation française à Londres, après ses deux titres (individuel et par équipes) d'Atlanta il y a 16 ans. Si le kayakiste fait encore figure d'épouvantail, "la guêpe" aura sans doute du mal à piquer une dernière fois. En sport collectif, la France peut également rêver en grand. Et ça commence bien sûr avec les handballeurs, champions olympiques en titre. Les hommes de Claude Onesta auront en plus à coeur de faire oublier leur dernier Euro désastreux. En basket, si l'or semble inaccessible, et promis aux deux équipes américaines, l'argent ou le bronze restent un objectif difficile mais réalisable. Les filles du foot, enfin, ont une très belle carte à jouer. Quatrièmes de la dernière Coupe du monde, les Bleues restent sur une préparation idéale (avec notamment une victoire sur les Japonais, championnes du monde en titre) et peuvent ambitionner l'or.
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