Les porte-drapeaux potentiels des Bleus
Martin Fourcade (biathlon)
Pourquoi il ferait un bon porte-drapeau
L’un des plus beaux palmarès du ski français : 9 fois vainqueur de la Coupe du monde, 5 titres mondiaux entre 2011 et 2013 et une médaille d’argent aux JO de Vancouver en 2010, l’année où il se révèle au grand public. Cela fait maintenant deux saisons qu’il domine sa discipline. L’aîné des frères Fourcade est une valeur sûre de la délégation tricolore, à seulement 25 ans. Il ne lui manque plus que l’or olympique pour parfaire sa collection.
Pourquoi il ne le sera pas
Parce que si l’on prend en compte la règle tacite du CNOSF qui prône l’alternance entre glace et ski, Martin Fourcade ne pourra pas être en tête de la délégation française le 7 février prochain à Sotchi. En effet, Vincent Defrasne, porte-drapeau à Vancouver en 2010, était lui aussi biathlète.
Jason Lamy-Chappuis (combiné nordique)
Pourquoi il ferait un bon porte-drapeau
Le plus français des Américains ou l’inverse. "Jez" va disputer à Sochi sa troisième olympiade après Turin en 2006 et Vancouver en 2010. Et il aura un titre à défendre, en petit tremplin après celui remporté au Canada le 14 février 2010. Surtout, il reste sur une saison 2012-2013 de toute beauté avec 3 titres mondiaux remportés à Val di Fiemme cette année. De quoi marquer largement les esprits. S’il était choisi, il suivrait un peu plus les traces de Fabrice Guy. Deuxième français à remporter l’or olympique sur combiné nordique, 18 ans après le Doubiste, il deviendrait le deuxième spécialiste de combiné à porter le drapeau tricolore.
Pourquoi il ne le sera pas
Pour la même raison que Martin Fourcade, à savoir l’alternance ski-glace. Peut-être aussi pour lui éviter la pression inhérente à tout porte-drapeau, alors qu’il devrait être un des grands favoris des prochains JO, à l’image de ce qu’avait dit Teddy Riner, au moment des JO de Londres. Le judoka s’était d’emblée retiré de la course pour se concentrer sur sa compétition. Avec le résultat que l’on connaît.
Brian Joubert (patinage artistique)
Pourquoi il ferait un bon porte-drapeau
Parce que l’alternance joue pour lui. Le visage du changement, Brian Joubert l’incarne. A 29 ans, il participera à Sochi à ses quatrièmes Jeux. Le bon moment donc si l’on se réfère à ses prédecesseurs. Carole Montillet avait 29 ans quand elle a mené la délégation française à Salt Lake City, Bruno Mingeon 39 ans à Turin et Vincent Defrasne 33 ans.
Pourquoi il ne le sera pas
La relation entre Brian Joubert et les JO n’a jamais été simple. Après les avoir découverts à Salt Lake City (14e en 2002), il arrive plein d’ambitions à Turin mais ne finit que 6e après un programme libre mal maîtrisé. La pression déjà. A Vancouver, il se rate totalement dès le programme court. "P…de Jeux Olympiques de merde, J’y arriverai pas, j’y arriverai pas", lance-t-il en sortant de la patinoire. Il termine finalement 16e, son pire classement aux JO. Ses résultats ne plaident pas en sa faveur et la pression du porte-drapeau risquerait d’être trop forte pour ses épaules.
Ophélie David (ski acrobatique)
Pourquoi elle ferait un bon porte-drapeau
Champion du monde de skicross en 2007 en Italie, deux fois médaillée de bronze (2005 et 2013), la Française est l’une des figures de la délégation française. Dans une discipline devenue olympique en 2010, elle est incontournable (quatre fois vainqueur des Winter X Games en 2007, 2008, 2009 et 2010). Parce qu’à 37 ans (elle les a eus en juillet), l’occasion ne se représentera sans doute pas, le CNOSF pourrait être tenté de lui "offrir" ce privilège pour ce qui risque d’être sa dernière olympiade. Pour Ophélie David, c’est maintenant ou jamais.
Pourquoi elle ne le sera pas
Un palmarès olympique vierge. Elle a raté le coche à Vancouver où une chute en quarts de finale a éteint ses rêves d’or. Elle aurait pu être la première championne olympique de skicross de l’olympisme, elle n’aura eu que les regrets. Cela peut être un handicap aux yeux du CNOSF.
Tessa Worley (ski alpin)
Pourquoi elle ferait un bon porte-drapeau
Parce que la dernière femme à avoir eu l’honneur de porter le drapeau tricolore était Carole Montillet. C’était en 2002 à Salt Lake City. Cette année-là, elle remportait le titre de championne olympique de descente. Le genre de coïncidences qui peut faire réfléchir le CNOSF alors que la skieuse de Haute-Savoie disputera en Russie ses deuxièmes JO (elle avait terminé 16e du slalom géant à Vancouver). La championne du monde de slalom géant à Schladming cette année est une candidate crédible.
Pourquoi elle ne le sera pas
Son âge. 23 ans c’est jeune pour un porte-drapeau. Son inexpérience aussi, elle qui n’a éclos que depuis deux ans et sa médaille de bronze Garmisch en 2011. Si elle ne l’est pas à Sochi, et selon ses résultats en Russie, le rendez-vous serait pris pour 2018 à Pyeongchang en Corée du Sud.
Alexis Pinturault (ski alpin)
Pourquoi il ferait un bon porte-drapeau
Parce qu’à 22 ans, il représente l’avenir du ski français et du ski tout court (deux fois champion du monde junior de géant en 2009 et 2011). Vainqueur de quatre épreuves de Coupe du monde, dont 3 en 2013, il s’est révélé aux yeux du grand public.
Pourquoi il ne le sera pas
S’il est plus qu’un espoir pour le ski français, il n’est pas encore une valeur sûre. Hormis ses victoires en Coupe du monde, il n’a aucune ligne majeure à son palmarès. Dans les grands championnats notamment. Aux Mondiaux de Schladming cette année, il a collectionné les places d’honneur (6e du Super G, 5e du Géant, 6e du Slalom, 6e du Combiné). Surtout, à 22 ans, il devrait connaître ses premiers JO. Pour l’enfant de Moutiers, cela semble trop tôt. Mais, Pinturault a tout l’avenir devant lui.
Déborah Anthonioz (snowboard)
Pourquoi elle ferait un bon porte-drapeau
La haute-Savoyarde, triple championne de France de snowboard (2005, 2007 et 2010) va vivre sa 3e olympiade en Russie. Après une 10e place à Turin, elle décroche l’argent à Vancouver. Elle a donc l’expérience pour elle, malgré des Mondiaux guère convaincants (son meilleur classement, 6e en 2005). La rotation entre les disciplines joue également en sa faveur puisque le snowboard a fait son apparition en 98 à Nagano. Seize ans et quatre olympiades plus tard, aucun snowboarder n’a encore porté le drapeau tricolore. Sochi pourrait être une première.
Pourquoi elle ne le sera pas
Après sa rupture des ligaments croisés du genou en février dernier, la Gêtoise vient seulement de recevoir le feu vert des médecins pour une reprise de la pratique du snowboard. Et on se remet forcément moins bien d’une telle blessure à 35 ans. Déborah Anthonioz a cinq mois pour être prête.
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