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Les volleyeurs français entre colère et volonté de combattre après leur défaite contre les USA

Furieux, Earvin Ngapeth l'était à sa sortie du terrain, après la deuxième défaite de l'équipe de France dans le tournoi olympique, contre les Etats-Unis (3-1). "Là on est à 17-12, on n’a pas le droit de perdre le set", regrettait-il avec amertume. "Je pense que ça aurait changé la physionomie du match", abondait Antonin Rouzier. Mais tous avaient conscience que la tâche de départ était imense: "Il faut qu’on gagne à tout prix le dernier match pour rester maître de notre destin", rappelle Laurent Tillie, l'entraîneur. Ce sera contre le Brésil, lundi.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

Il y a de la frustration, de la déception. De l'énervement aussi. Sur le terrain, cela s'est vu à certains moments, comme sur cette faute de filet d'Earvin Ngapeth sur un ballon mal donné à son intention. Et malgré les quelques minutes passées sur le terrain avec ses coéquipiers, il n'est toujours pas calmé. Mais son analyse est lucide, claire: "Là on est à 17-12, on n’a pas le droit de perdre le set", dit-il. Après avoir survolé le début du match, les Bleus ont en effet coulé ensuite, face à la montée en puissance des Américains au service, mais aussi au contre. De 17-12 à son avantage, la Team Yavbou a encaissé une série de points qui lui a fait perdre le set (25-22). Les passes de Benjamin Toniutti n'étaient pas toujours parfaites, les services de Ngapeth et de Kevin Le Roux n'ont que rarement mis en danger la défense adverse (voire n'ont pas passé le filet). Bref, malgré certaines séquences de défense de haute volée, qui ont enflammé le Maracanazinho qui avait pris fait et cause pour les Français (les USA avaient battu le Brésil lors du précédent match), la France a peu à peu sombré. Et cette défaite rend leur destin précaire.

Les champions olympiques 2008 ont fait la loi avec une puissance de feu au service incroyable, et une certaine facilité à bien lire les attaques tricolores pour placer trois hommes au contre. "On manque de physique, de hauteur, de puissance par rapport à) cette équipe. Et on manque de discipline au block", analysait Laurent Tillie, le sélectionneur. "On est resté la tête haute. Il nous manque un peu de chance aussi peut-être. Ce sont des détails, mais ce soir, l’équipe était présente." Dans l'état d'esprit, la France a en effet montré ses qualités habituelles, comme sur ses sauvetages en passant dans le camp adverse, ou en allant chercher un ballon entre les balustrades comme au 4e set avec Antonin Rouzier. Mais il en fallait beaucoup plus pour faire vaciller le char américain. "On perd ce match au service et ça fait vraiment chier", disait Antonin Rouzier, le pointu qui a su, par moments, créer la révolte. "On mérite d’aller au tie break. On a été totalement dominé par les Américains au service, mais dans tous les autres secteurs du jeu, on a été plus forts. Mais il faut admettre quand une équipe est plus forte dans un secteur, surtout lorsque c’est un des secteurs les plus importants de notre sport." 

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Avec désormais deux défaites au compteur, l'équipe de France se trouve dos au mur avant son dernier match contre le Brésil, samedi, dans un Maracanazinho que Rouzier attend "en feu. Ce sera un chaudron. "On sait à quoi s’attendre, on les avait déjà joués l’an dernier et on les avait battus (en Ligue mondiale dans cette salle, Ndlr). Si on réitère ce genre de match, il n’y aura pas de souci. Il faut juste qu’on s’applique plus au service, qu’on fasse moins de fautes. Sinon on joue bien. En général, cette ambiance nous motive, nous transcende. Ca fait deux ans que tout le monde est contre nous car on n’a aucune compétition à domicile. On a l’habitude d’avoir le public contre nous.". Earvin Ngapeth, en grand compétiteur qu'il est, replace son regard sur l'horizon: "Après demain, on a une dernière chance. On est à peu près trois équipes à jouer la qualification sur le dernier match. N’importe quel quart sera plus simple à jouer que les cinq matches qu’on a joués ici." Laurent Tillie ne cherche aucune excuse, mais il explique: "Dans notre groupe, quatre équipes faisaient partie du Final Six de la World League voici quelques semaines. Cela veut dire que quatre des meilleures équipes au monde. Il faut continuer à se battre et préparer ce match pour le gagner." L'entraîneur imagine que le dernier match entre le Canada et l'Italie ne sera pas joué à fond par les Transalpins. C'est pour cela qu'il dit: "Il faut qu’on gagne à tout prix pour rester maître de notre destin."

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