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Lizeroux dans l'antichambre des JO

Revenu d'une absence de près de deux ans après une grave opération du genou, Julien Lizeroux reste en lice pour une place aux Jeux Olympiques de Sotchi. Quatre après avoir vécu ses premiers à Vancouver, à 35 ans, il sait à quoi s'attendre, au sein d'un collectif lancé dans une belle dynamique. Lundi, jour de l'annonce de la sélection en alpin, il saura s'il fait partie du voyage.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

A 34 ans, Julien Lizeroux est l'un des cadres de l'équipe de France. Il n'en est plus un leader, opéré en 2011 du genou et revenu à la compétition cette saison. Depuis plusieurs mois, il lutte pour retrouver son niveau, glaner des points pour améliorer son classement, ses dossards au départ, et pourquoi pas disputer ses deuxièmes Jeux Olympiques, à Sotchi. "Les JO ? On n'en parle pas du tout. Pour en parler, il faut y aller, il faut y être", scande-t-il, comme à son habitude.

Cela ne l'empêche pas d'avoir un avis, notamment sur la magie olympique qui n'opère plus sur lui: "Les JO, ce n'est plus du sport, c’est de la politique et de l’argent. Je l’ai constaté, notamment à Vancouver. Alors qu’on parle de l’environnement, de taxe carbone, on fait des JO à Sotchi qui coûtent 56 milliards de dollars, qui sont au fin fond d’une région où plus personne n’ira après. Cela va à l’encontre de ce qu’on recherche, mais c’est comme ça", tranche-t-il. Pour lui, les débats autour de ces Jeux n'ont plus de sens, puisqu'ils ont été attribués: "Depuis qu’on sait que les JO seront à Sotchi, on sait que ce sera le "bordel". Ce n’est pas nouveau. On sait que c’est proche d’une zone à risques, mais si tu as peur de ça, tu restes à la maison. C’est toujours marrant que lors des grands événements comme les JO à Sotchi ou la Coupe du monde au Qatar, on se rend compte après que c’est comme ci, que c’est comme ça. On le savait avant. Ce sont des débats qui n’ont pas lieu d’être. Ou alors il ne faut pas leur attribuer." Et de conclure avec lucidité et philosophie: "L’argent a pris largement le dessus sur le sportif. C’est logique avec l’ère du temps moderne. Malheureusement."

"On travaille bien"

Pour les Français, le défi sera d'abord et avant tout sportif. A Sotchi, le ski alpin français devra effacer le zéro pointé de Vancouver. Mais Julien Lizeroux comme ses coéquipiers n'y prêtent pas attention: "Regarder derrière soit, surtout des moments difficiles, cela n'aide pas à préparer l'avenir. Vancouver, la page a été tournée lorsqu'on est monté dans l'avion. Ca n'a pas été un traumatisme pour nous. Moi, je n'y ai jamais repensé. Et puis, entre-temps, il y a eu les Mondiaux 2011 et 2013 (4 médailles dont 2 en or à chaque fois, Ndlr), qui s'étaient relativement bien passés. Tout cela a prouvé qu'on est capables d'être présents le jour J."

Les résultats de cet hiver donnent également quelques repères au groupe entier: "C'est hyper important pour ceux qui ont des résultats, mais aussi pour les autres. Car si eux y arrivent, pourquoi pas nous ?  C’est très important aussi pour l’encadrement, les préparateurs physiques, les kinés… L’ambiance est donc très saine. Tout le monde est content, et cela met le collectif dans une dynamique positive. Ce n’est pas pour autant qu’on va ramener des médailles de chaque événement, mais on travaille bien." Lui-aussi a beaucoup oeuvré pour être toujours en lice pour une place pour Sotchi. Une échéance à laquelle il se prépare indirectement, en progressant chaque jour. Sans en faire un objectif prioritaire de ses journées.

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