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Mekhissi: "Un beau palmarès à 27 ans"

Au lendemain de sa médaille d'argent au 3000m steeple, Mahiedine Mekhissi était parfaitement conscient de sa performance: "J’ai rempli mon contrat : confirmer. Maintenant je suis double vice-champion olympique, champion d’Europe, médaille de bronze aux Championnats du monde, ça fait pas mal. C’est un beau palmarès à 27 ans."
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Mahiedine Mekhissi

On a eu l'impression que vous étiez contents de la victoire de Kemboi...
Mahiedine Mekhissi:
C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Sincèrement, je préfère que ce soit lui qui me batte par rapport à d’autres Kenyans, parce que je m’entends bien avec lui. C’est un copain, c’est un ami. J’étais content pour lui à l’arrivée. Et pour moi aussi, car j’ai tout donné. C’est le meilleur qui a gagné, et c’est pour ça qu’on était tous les deux contents. C’était beau, c’était magique. J’ai revu la course, c’était spectaculaire, c’était fou. A 300m de l’arrivée, j’étais 4e et loin du podium. J’ai tout donné, je me suis battu jusqu’au bout. A ce moment-là, je n’avais pas le droit de baisser les bras. J’ai entendu le stade crier, j’ai entendu tout ce bruit, et quand 80 000 personnes crient comme ça, tu n’as pas le droit de baisser les bras. Je n’ai pas de regrets. A l’arrivée, je n’avais plus rien dans les jambes. J’ai fait ce que j’ai pu. J’ai rempli mon contrat : confirmer. Maintenant je suis double vice-champion olympique, champion d’Europe, médaille de bronze aux Championnats du monde, ça fait pas mal. C’est un beau palmarès à 27 ans. Mais je ne compte pas m’arrêter là car je ne suis pas champion olympique ni champion du monde. Tant que je ne le suis pas, je n’arrêterai pas.

Vous entretenez une relation particulière avec les Kenyans ?
M.M.:
J’ai beaucoup de respect pour les Kenyans. Mais je n’ai pas envie de leur ressembler. J’ai ma personnalité, je suis Français, mais je m’inspire d’eux car c’est les meilleurs coureurs de la planète. Si je m’entraîne très dur, c’est pour les battre. Hier, il m’a manqué quelques mètres. J’espère que ça passera en 2016, j’aurai 31 ans. J’espère qu’un jour, je finirais par les battre. Il y a toujours un ou deux Kenyans qui me barrent la route. Mais ce n’est que partie remise. A force de persévérer, je sais qu’un jour je les battrai. A la chambre d’appel, ils m’ont demandé comment j’allais, alors que normalement, ici, on ne se parle pas, on se concentre sur sa course. J’ai trouvé ça sympa. Ils étaient presque à m’encourager. C’est beau, c’est magique. Ils ont du respect pour moi, de l’admiration car il n’y a pas beaucoup d’Européens capables de les suivre. Pour moi, c’est comme une victoire de se retrouver avec eux au sprint.  C’est exceptionnel. Je me suis battu comme un fou. C’était grandiose.

Cette médaille d'argent a-t-elle été plus difficile à conquérir qu'à Pékin en 2008 ?
M.M.:
A Pékin, je n’avais pas de pression. On ne m’attendait pas, j’avais tout à gagner. Là, j’avais un statut à défendre. J’avais de la pression. J’étais très attendu. C’était beaucoup plus dur qu’il y a quatre ans. Ce n’est jamais facile de confirmer.  C’est une fierté de l’avoir fait. Ce n’est pas rien une médaille. Aux Jeux Olympiques, c’est quelque chose d’extraordinaire. C’est ici qu’on retient les médailles. Je vais savourer à fond, je vais profiter. J’espère qu’un jour j’entendrais l’hymne français.
 

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