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Mélina Robert-Michon, baroud d’argent à 37 ans

La française Mélina Robert-Michon a décroché mardi à la surprise générale la médaille d’argent du lancer du disque, juste derrière la Croate Sandra Perkovic, championne olympique en titre. Une première médaille olympique à 37 ans, lors de ses cinquièmes et derniers jeux. Une performance sans précédent.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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37 ans et une première médaille olympique. Une consécration pour Mélina Robert-Michon, l’athlète originaire de Voiron en Isère seize fois championne de France et qui livre là sa plus belle compétition internationale. "Je voulais la médaille. J’ai travaillé très dur pour ça", a soufflé la lanceuse à France Télévisions, en sortant de sa finale. Un travail accompli avec Serge Debié, son entraîneur.


Un entraîneur bénévole, aussi gardien du parc de Parilly, non loin de Lyon, où elle a préparé ces jeux. Un parc public accessible à tous, sans barrière ni vigile où elle se permet l’unique luxe d’avoir un petit container posé au beau milieu du gazon. Elle y stocke ses engins et dispose d'un petit hangar de tôle où elle s’entraîne quand vient l’hiver, comme elle le déclarait quelques semaines avant de s’envoler pour Rio à l’Obs.

VIDEO. Lancer du disque : Mélina Robert-Michon en larmes après son dernier lancer

Héritière

La digne héritière de Michelle Ostermayer, dernière championne olympique française de lancer du disque en 1948, perpétue une tradition qui se délite, peu à peu. Elle est la seule française au niveau international et tente tant bien que mal de faire briller l'hexagone dans sa discipline.

"Ce sport est considéré à tort, comme exclusivement un sport de force, mais il requiert aussi et surtout des qualités de vitesse et de relâchement", confiait-elle à France 3 Alpes. Un sport qu’elle défend depuis près de 20 ans maintenant et qu’elle commence un peu par hasard. Elle vit alors sur les monts du Vercors avec ses parents, éleveurs de vaches, quand un entraîneur d'athlétisme découvre en elle un vrai potentiel. Elle ne rejoindra cependant pas l'INSEP, comme la plupart des athlètes prometteurs français. Mélina tient à son indépendance. Sa culture paysanne pourrait peut-être l'expliquer. 


 

"Ça a de la gueule"

Elle décide de rester à Lyon, au plus près de ses racines, pour passer un master de staps en management du sport . Mais les performances ne suivent pas au niveau international. Pour l’instant. Jusqu’à Londres, en 2012, où elle se classe à une honorable cinquième place et surtout en 2013 à Moscou, où elle finit vice-championne du monde, après qu’elle soit devenue maman d'une petite fille âgée de six ans. Et une médaille olympique en forme d’aboutissement avec le plus beau jet de sa carrière : 66,73 mètres. Comme elle le dit elle-même, "record de France en finale olympique, ça a de la gueule".

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