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Muffat, dure au mal

Nageuse très complète ce qui l’a menée à ses débuts vers les épreuves combinées (200m4 nages), Camille Muffat a explosé sur le crawl dès 2010. Candidate à l’or olympique sur 200 comme 400m nage libre, la Niçoise a trouvé avec Fabrice Pellerin, son entraîneur, la méthode "qui gagne". Mais ce n’est pas sans douleur.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

"Ce que les gens attendent de moi, c’est ce que j’attends depuis longtemps". Camille Muffat élude ainsi toute idée de pression à l’approche des JO. Qu’elle ait réalisé les meilleures performances mondiales de l’année sur 200m (1’54 »66) et 400m nage libre (4’1 »13), que l’Américaine Alisson Schmitt l’ait dépassée le 28 juin  sur la plus courte des distances (1’54 »40), tout cela la Niçoise n’en a cure. "Je n’ai pas l’impression d’avoir une grande pression", affirme-t-elle constatant simplement que "par rapport à l’an dernier, je nage beaucoup plus vite" mais qu’elle a "moins de marge sur 200 que sur 400m."

Nature, elle avoue ne pas regarder les courses de ses rivales. Le temps de Schmitt ? "Quand j’ai vu ça, c’est vrai que je me suis dit : 'Putain, fais chier' J’y ai un peu pensé le matin même dans l’eau, et puis je me suis dit : 'Il faut que tu te mettes en tête que c’est normal'. Tout le monde a envie de la médaille olympique. Je n’ai pas été plus surprise que ça." De là à penser qu’elle a connu un surcroit de motivation, elle en écarte la possibilité : "Ca voudrait dire que le reste de l’année, j’ai manqué d’envie. J’ai atteint un tel niveau de travail et de fatigue que je ne pense pas pouvoir donner plus."

Meilleure dans la fatigue

Sous la houlette de Fabrice Pellerin, elle enchaîne depuis des mois les kilomètres, les hautes doses d’entraînement. "Je fais confiance à Fabrice. Ca a bien marché comme ça toute l’année. Je me plains, mais j’arrive à plus encaisser que d’autres. Fabrice me le dit et c’est vrai : plus je nage, plus ça se décoince. Parfois, je nage bien mieux à la fin de la séance qu’au début, alors que je suis crevée."

En 2009, à Rome, elle avait fini à la 8e place de sa première finale mondiale, sur 200m 4 nages. Elle affichait alors une énorme déception sur son visage. La rage de vaincre, la soif d’apprendre et de faire mieux, c’est une chose qu’elle conserver en elle, à 22 ans : "C’est dans la douleur qu’on apprend", affirme-t-elle avant d’évoquer les 14-16km parcourus dans l’eau chaque jour. "On pratique un sport où on ne peut pas être frais toute l’année. Parfois, on ne sent plus la fatigue." En bronze aux Mondiaux-2011 sur 200 comme 400m nage libre, Camille Muffat veut franchir un grand cap. Elle sait que rien n’est acquis : "Sur une finale olympique, ce n’est pas toujours celui qu’ont attend qui s’impose."

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