Onesta : "Plus fort que la première fois"
Thierry Omeyer
"C’est vraiment fantastique de pouvoir se retrouver quatre ans après en finale des Jeux et de remporter de nouveau la médaille d’or. Il y a forcément plein de choses qui nous passent par la tête. Il y a des efforts, des sacrifices, et aussi plein de critiques qui nous ont touchés. Après notre Euro raté, ces critiques nous ont boostés. On avait envie de montrer que cette équipe avait encore des ressources, du potentiel. C’est un énorme soulagement, une immense fierté. C’est des moments rares, tellement intenses que c’est difficile d’avoir un raisonnement logique après ça. Je ne sais pas si on rentre dans l’histoire. Tout ce que je sais, c’est que j’ai eu la chance de vivre tellement de belles aventures depuis des années que je suis un privilégié d’avoir pu vivre ça avec ce groupe. Après des remises en cause, on a toujours été capables de revenir. On avait raté notre Euro, on était tous meurtris du niveau qu’on avait là-bas. On a tout mis à plat et je crois qu’on n’avait pas tort de croire en nos chances. On ne sait pas dans quel état on sera dans quatre ans mais on va faire en sorte de fêter celle-ci dignement".
Daouda Karaboué
"Une équipe quasiment perdue, que tout le monde attendait au tournant, est capable de rentrer dans la légende. C’est vraiment un esprit de groupe, on est restés tous ensembles. On a réussi à trouver les moyens de travailler et trouver la force de rester champions olympiques. On peut dire qu’on fait parti de ces sportifs rares qui ont su rentrer dans la légende. Donc merci à toute l’équipe et à tous ceux qui ont cru en nous, qui nous ont soutenus. C’est avec eux qu’on a trouvé la force de réussir. C’est pour ça qu’on a fait la posture d’Usain Bolt sur le podium".
Jérôme Fernandez
"Notre échec nous a donné envie de nous remobiliser et de rêver à un nouveau titre à Londres. On a démarré le 18 juin, on s’est tous donnés sans tricher, en essayant de construire un peu le même parcours qu’il y a quatre ans. On est arrivés avec des conditions optimales, avec des joueurs qui ont répondu présents à chaque fois. C’est la force de ce groupe. Il est capable à chaque match de faire éclore un joueur. Cette médaille a eu saveur particulière pour moi parce que je m’étais blessé à Pékin. Personnellement, c’est beaucoup plus abouti. C’est une grande fierté et le meilleur moment de ma carrière. J’ai passé 15 ans en équipe de France et je ne pensais pas gagner tout ça. Je pensais surtout que notre cycle allait s’arrêter à un moment. Apparemment, ce n’est pas pour aujourd’hui. Pour qu’un athlète soit le plus fort de sa discipline, il lui faut des adversaires à sa taille. C’est pareil pour nous, ce sont les autres qui nous ont obligés à nous surpasser. C’est notamment grâce à ces Croates qu’on a su élever notre niveau. Il faut donc leur tirer un grand coup de chapeau. On avait des joueurs aussi talentueux que les leurs mais peut-être un peu plus qu’eux. C’est ça qui a fait la différence pendant toutes ces années, encore aujourd’hui".
Claude Onesta
"Travail accompli. On avait dit que c’était la seule médaille qui nous intéressait. Non pas qu’on pensait que ça serait facile, mais si on a accepté de se remettre au boulot après l’Euro, c’était pour revivre ce moment-là, pas pour participer. On aurait ne pas y arriver mais on a su le faire grâce à l’expérience, même si aujourd’hui ce ne sont pas les plus expérimentés qui ont le plus joué. Les anciens ont encadré des jeunes de valeur. Ils sont en train progressivement de leur laisser les clefs de la maison. Mais c’est ce qu’on fait depuis 10 ans. On se paye aujourd’hui de tous les efforts fournis, de toute la salive ravalée depuis quelques mois. C’est une libération, un apaisement, la sensation d’avoir mené sa troupe au bon endroit, au bon moment. Rentrer dans l’histoire ? Vous savez, il y a tellement de salopards dans l’histoire. C’est surtout l’histoire de notre sport. L’histoire d’une fédération qui a souvent souffert et ramé, et qui aujourd’hui vit plutôt bien. L’histoire d’un groupe exceptionnel, de gens qui ont su s’associer intelligemment.
Aujourd’hui, personne ne revendique plus que ce qu’il a. Il y a des joueurs aujourd’hui qui sont pétris de talent qui ont eu peu de temps de jeu. Est-ce que vous en avez vu un faire la gueule ? Je crois que c’est ça la force de cette équipe. Quelle que soit la difficulté, tout le monde est présent, solidaire. Et tout le monde sait que l’important n’est pas de se mettre en évidence mais d’arriver ensemble sur la plus haute marche du podium. Je crois que c’est une bonne philosophie. Moi, je me donne quelques années pour emmagasiner quelques souvenirs. Pour le moment, je crois qu’on a tous prouvés qu’on était opérationnels, que ce soit les joueurs, le staff. Maintenant, je peux vous assurer qu’on va se lâcher ce soir. Ce titre est probablement le plus fort de tous. Ils ont tous une valeur particulière mais celui-là restera parce qu’on avait perdu la face à l’Euro, pas seulement un titre. Le plus simple aurait été de ranger les baskets mais ces types-là avaient envie de revenir. Ils avaient beaucoup plus de chances de décevoir mais ils ont réussi ce dernier challenge pour certains. De manière globale, celui qui est capable de revenir est encore plus fort que celui qu’il l’a fait la première fois".
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