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Parker: "Notre heure viendra"

Deux jours après l'élimination en quarts de finale contre l'Espagne, Tony Parker a fait la tournée des médias. Pour revenir sur ses premiers Jeux Olympiques, sur cette défaite frustrante, et surtout de ses espoirs pour le futur. Avec Rio-2016 pour objectif final de sa carrière internationale.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 7min
Le meneur Tony Parker

- Quel bilan tirez-vous de ces Jeux Olympiques ?
Tony Parker:
"Il y a deux façons de voir les choses. Soit tu es déçu car tu perds le quart de finale en ayant l’impression d’avoir dominé tout le match, mais à la fin on n’a pas mis les shoots qu’il fallait. On avait le match en mains. Mais quand tu réfléchis bien, on n’a pas eu une préparation facile. On a eu qu’un entraînement collectif avec toute l’équipe. Je ne me suis entraîné que pendant dix jours, et je pense que la préparation nous a rattrapé dans ce quatrième quart-temps, parce qu’on était tous fatigués. On a dépensé beaucoup d’énergie sur notre défense. On avait un schéma pour les arrêter, on l’a fait en les limitant à 66 points, mais avec notre mauvaise préparation, on n’avait pas assez de jambes en attaque. Oui, on est déçu car on perd en quarts, mais avec notre préparation, on a fait un bon tournoi."

"De belles choses à faire dans les 3-4 prochaines années"

- Est-ce le match le plus frustrant de votre carrière ?
T.P.:
"Non, c’est pas le match le plus frustrant de ma carrière. C’est très frustrant. On est tellement près, on n’a jamais été aussi près de l’Espagne. Les Espagnols dominent depuis 5-6 ans le basket européen. Nous, depuis quatre ans, en Europe, on n'a perdu que contre eux en compétition officielle. Il y a beaucoup de choses positives qu’on peut tirer de ce match. Il y a encore une marge de progression pour nous. Ce n’est pas un problème d’expérience ou quoi que ce soit, c’est juste que ce n’est pas allé dans notre sens. Notre heure viendra. On a pas mal d’absents, mais je suis sûr que notre heure viendra. Ca a déjà commencé l’année dernière avec notre finale de l’Euro. Je suis persuadé que dans les 3-4 prochaines années, il y a de belles choses à faire. L’état d’esprit est très bon dans l’équipe. Dès le lendemain, on parlait déjà tous de l’année prochaine. On est tous motivés pour revenir. C’est pour ça que je continuerai à avoir cette flamme en moi pour jouer en équipe de France et de gagner un titre avant la fin de ma carrière."

- Quel poids a pesé l'absence de Joakim Noah sur votre parcours ?
T.P.:
"Il n’y a pas que Noah. Il y aussi Rodrigue Beaubois, Ian Mahinmi, ce sont des joueurs qui peuvent nous aider, surtout dans une compétition comme celle-là. En quarts de finale, c’est important d’avoir des grands. Tu ne peux pas gagner de titre sans des grands. Ronny (Turiaf), Kevin (Séraphin) et Ali (Traoré) ont été extraordinaires sur ce tournoi. Je suis fier de toute l’équipe, mais si on veut aller jusqu’au bout, on aura besoin de tout le monde."

Pas de boîte de nuit avant le championnat d'Europe

- Vous avez énormément défendu. Quel était votre état de forme dans ce tournoi olympique et ce dernier match ?
T.P.:
"J’étais fatigué. Je n’ai jamais autant défendu. D’ailleurs Gregg Popovich m’a engueulé en me disant que j’avais intérêt à défendre autant à San Antonio. Il m’a dit, en rigolant, que je défendais plus pour mon pays que pour SA. C’est vrai que j’ai dépensé beaucoup d’énergie en défense. C’était notre stratégie, et elle a fonctionné, puisqu'on laisse les Espagnols à 66 points. Le fait que je ne sois pas à 100%, que j’ai eu une préparation gâchée, c’est aussi une des explications de ma fatigue dans le 4e quarts-temps. Mais je ne veux pas me donner des excuses : je n’ai pas mis les tirs, je n’ai pas mis les tirs, c’est tout. Je suis frustré. Je suis le leader de cette équipe, mes coéquipiers comptent sur moi pour mettre ces tirs, et je ne les ai pas mis. J’assume et je continuerai à travailler dur. Et je peux promettre que je ne sortirais pas en boîte de nuit avant le championnat d’Europe."

- Est-ce que vous pensez déjà à l'Euro et à vos retrouvailles avec l'Espagne ?
T.P.:
"Après ce match, je suis convaincu qu’on peut battre l’Espagne, même quand elle est au complet. Si on a tout le monde. Avec un entraînement collectif et moi dix jours d’entraînement, on a mené tout le match. Nous, on se concentre sur nous, sur ce qu’on doit faire pour progresser. Il y a plein de choses qu’on peut améliorer. Si on a tous la même motivation, qu’on met toutes les chances de notre côté, qu’on fait une vraie préparation comme l’année dernière, on a nos chances pour 2013."

"Rio sera ma dernière compétition avec la France"

- Lorsque vous voyez Manu Ginobili et l'Argentine jouer comme ils le font, cela vous incite à vous projeter vers Rio-2016 où vous aurez 34 ans ?
T.P.:
"Moi, je suis motivé pour repartir sur un cycle de quatre ans. J’ai toujours dit que Rio serait ma dernière compétition avec l’équipe de France, la dernière fois que vous me verrez avec le maillot bleu. J’espère y terminer en beauté. Il faut donc qu’on utilise cette expérience de Londres, continuer à en engranger, pour arriver au top dans quatre ans. Oui il y a ma génération, mais il y a celle de Nico (Batum), et d’autres arriveront en équipe de France. Avec ce mélange, j’espère qu’on pourra ramener une médaille de Rio."

- Faut-il continuer avec Vincent Collet comme entraîneur ?
T.P.:
"Bien sûr, on en a parlé tous ensemble. On veut tous que Vincent continue, on pense que c’est l’homme de la situation. J’ai vraiment envie de continuer l’aventure avec un coach qui a vécu la défaite en finale, cette défaite-là. Il a la même douleur que nous. Il aura aussi faim pour chercher cette victoire. C’est important qu’on se concentre tous sur l’Euro, car si on pense au Brésil, c’est loin. Il faut qu’on se concentre sur l’Euro en Slovénie."

Tony Parker invité sur le plateau de France Télévisions

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