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Pour tout l'or du monde

De Londres à la lumière. La trentième olympiade débute ce soir avec la cérémonie d'ouverture et tous les yeux seront braqués vers la capitale anglaise où les plus grands exploits sportifs sont attendus. Si la météo, les transports ou la sécurité seront bien sûr au centre des débats, ce sont avant tout les athlètes qui seront célébrés du 27 juillet au 12 août 2012. Parmi eux, beaucoup d'appelés (10490) et peu d'élus (302). Faites vos Jeux !
Article rédigé par Julien Lamotte
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
 

Quatre cents dix grammes. C'est le poids d'une médaille d'or, c'est la quête ultime de tous ces chercheurs de métaux précieux qui se sont donnés rendez-vous à Londres pour une ruée inoubliable. Avant de devenir ce nouvel Eldorado, la capitale anglaise a su remporter un duel digne du Far West avec Paris pour obtenir l'attribution de ces Jeux. Alors que Madrid, New York et Moscou étaient réduits au rôle de témoins, le comité d'Organisation londonien, présidé par Sebastian Coe, a finalement raflé la mise le 6 juillet 2005 à Singapour. C'est la troisième fois depuis le début de l'ère moderne que les JO reviennent à Londres après les olympiades de 1908 et 1948. Pour les Français, les anneaux sont restés en travers de la gorge mais l'heure n'est pourtant plus à l'aigreur car l'Angleterre, berceau du sport moderne, se présente comme un cadre idéal pour la grande quinzaine olympique.

Certes, Pékin avait placé la barre très haut en 2008, de par la qualité de son organisation, par l'engouement populaire et le gigantisme du show à la chinoise, mais Londres a d'autres atout dans sa Manche et entend bien le démontrer dès la cérémonie d'ouverture. Dirigée par le réalisateur Danny Boyle, celle-ci devrait donner le ton des 30e Jeux Olympiques, entre avant-gardisme et tradition so british. Le budget alloué, et estimé à 11,6 milliards d'euros (soit presque quatre fois le coût prévu au moment où la candidature avait été acceptée !) devrait permettre de rivaliser avec l'Empire du Milieu. Restent les impondérables, météo, transports et sécurité.

L'athlé entre les gouttes ?

La préoccupation majeure des Britanniques en général, et des  Londoniens en particulier, tourne autour de la météo, qui a battu des records de pluviométrie au cours des trois derniers mois, notamment à l'occasion du  très arrosé Jubilé de la Reine début juin. Un temps capricieux pourrait perturber les compétitions disputées en  extérieur, notamment l'athlétisme. Un brin fatalistes, les organisateurs ont  commandé des "poncho" par milliers pour permettre aux spectateurs détenteurs de  l'un des 8,8 millions de billets mis en vente, de rester au sec. L'autre point d'interrogation concerne les transports londoniens,  incertains en temps ordinaires, et qui risquent d'être pris d'assaut par des  millions de spectateurs. Enfin, les questions relatives à la sécurité ont alimenté la polémique au  cours des dernières semaines, après que la faillite d'une société privée a  obligé le gouvernement britannique à rappeler 3.500 militaires supplémentaires  pour assurer la surveillance des JO, quarante ans après les Jeux de Munich, endeuillés par la mort de 11 athlètes israéliens, victimes d'un commando de  l'organisation Septembre Noir.

S'il ne peut rien contre les intempéries, le comité londonien peut au moins s'enorgueillir d'avoir fait, et dépensé, le maximum pour placer les spectateurs et les athlètes dans les meilleures conditions. Car ce sont tout de même ces derniers qui seront les nouveaux dieux du stade. Eparpillés sur 34 sites, les 10490 concurrents, représentants de 204 pays, rêvent tous de gloire. Pas sûr qu'ils se contentent de la célèbre devise du baron Pierre de Coubertin. Pour certains d'entre eux, l'important ne sera pas de participer, mais bien de marquer à tout jamais l'histoire de leur sport.

Bolt et Phelps, les dieux font la paire

C'est particulièrement vrai pour deux hommes, deux légendes vivantes. Le Jamaïcain Usain Bolt et l'Américain Michael Phelps sont LES deux stars de ces Jeux. Le nageur US, déjà  détenteur de 16 médailles (dont 8 en or décrochées à Pékin!), pourrait  s'emparer du record détenu par la gymnaste russe Larisa Latynina (18 médailles  de 1956 à 1964). Bolt, auteur d'un extraordinaire triplé (100, 200 m, 4x100 m) en 2008,  comme Carl Lewis en 1984 à Los Angeles, pourrait lui dépasser "King Carl" s'il  réédite une telle performance à partir du 5 août. Mais aussi prodigieuses soient-elles, ces deux espèces sont menacées. Cette fois, le prédateur vient de l'intérieur. Il se nomme Johan Blake pour Bolt, déjà battu deux fois par son cadet, et Ryan Lochyte pour Phelps.

Equitablement répartis entre les première (natation) et deuxième  (athlétisme) semaines des JO, ces duels laisseront cependant un peu d'espace  aux autres têtes d'affiche annoncées. Difficile d'en extraire quelques-unes tant le flot semble intarissable mais citons pèle-mêle l'Australien James Magnussen, appelé à régner sur le 100m nage libre, le Kenyan David Rudisha, à la foulée magique sur 800m, le Suisse Roger Federer, qui vient de remporter Wimbledon et qui tentera d'y décrocher l'or,  ou encore la "Dream Team" du basket américain qui n'égalera jamais l'aura de la première (celle de 1992 avec Jordan, Magic, Bird etc.) mais qui devrait remplir les salles et faire rugir de plaisir les flegmatiques Britanniques.

Chez les femmes, Yelena Isinbayeva est attendue à des hauteurs infranchissables pour ses rivales à la perche alors que l'Italienne Valentina Vezzali visera un 4e titre en fleuret. Sa compatriote Federica Pelligrini sera-t-elle encore la reine des bassins ? Son duel avec la Française Camille Muffat promet beaucoup. Car les Tricolores ont eux aussi quelques étoiles à faire valoir sur la piste, qu'elles soient déjà consacrées (Manaudou ou Flessel) ou en devenir (Agnel, Riner, Lavillenie). Pour ces athlètes, comme pour tous les participants aux 26 disciplines olympiques, la soif de l'or est inextinguible et rares seront ceux qui seront désaltérés le 12 août prochain. C'est justement tout ce qui fait la beauté des Jeux.

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