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Riner: "Champion olympique, ça claque"

Soutenu par une salle toute acquise à sa cause, Teddy Riner est devenu champion olympique pour la première fois. "Ça claque, ça pète, ç'est un kiffe, c'est un rêve", rigolait-il quelques minutes après sa victoire en +100kg. "Pendant toute ma préparation, j'ai senti tout un peuple qui me tirait vers le haut", insistait-il dans une ambiance de joie intense.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Ils étaient nombreux. Très nombreux. Avec des drapeaux. Beaucoup de drapeaux. Et des maillots, des perruques tricolores, des chapeaux en forme de coqs. "Je n'ai pas senti que j'étais à Londres mais plutôt à Paris", a reconnu Teddy Riner après so, titre. En cette journée, l'Excel Arena avait de sérieux airs de territoire français. Tous étaient là pour voir Teddy Riner accrocher pour la première fois de sa carrière le titre de champion olympique, après déjà cinq titres mondiaux. Et ils n'ont pas été déçus. Quatre années sans défaite avaient donné aux supporteurs tricolores une assurance rare, et les combats matinaux n'avaient fait que renforcer ces certitudes.

Une confiance aveugle des fans

Christopher, Hervé et Jean-Pierre, venus de Paris et d'Avignon, s'étaient même payés le luxe de ne pas venir ce matin, préférant l'athlétisme au stade olympique: "On est confiants", disaient-ils avant la demi-finale. "Il y a toujours un peu de stress, mais ce serait une énorme déception qu'il n'ait pas l'or." Franck est, lui, venu de Strasbourg avec son frère. "C'est assez stressant", analyse-t-il. "Il n'y a pas de deuxième chance. Mais Teddy a gagné facilement." Même son de cloche du côté de Morgane et Sylvia, mère et fille arrivées hier de Toulon et qui resteront jusqu'à la fin des Jeux: "Il est très concentré. Il n'y a aucu doute, il aura l'or. Il a une plus grande maturité, et un mental énorme. Mais le judo est aléatoire." Benoît et Sabine, de Toulouse, avaient eux un drapeau tricolore avec "Teddy Winner" inscrit en grand. Tout le monde avait fait le déplacement: Marie-José Pérec, David Douillet, Guy Drut, Lothar Matthaus, les basketteurs de l'équipe de France et bien sûr sa famille au nombre de... 120.

La maman de Riner au soutien

Comme les basketteurs tricolores

"Stressé tout la journée"

A chacune de ses apparitions, la salle s'enflammait, les drapeaux tricolores et même bretons s'agitant, les pieds foulant les tribunes en métal. Un bruit assourdissant, que Teddy Riner ne semblait pas entendre, totalement concentré. Une fois sa demi-finale remportée, il s'est éclipsé avant de revenir, discrètement, observer l'autre demi-finale pour connaître le nom de son adversaire. Une fois l'Allemand Toelzer battu, il a tourné les talons et s'en est allé pour rester fixé sur son objectif, son entraîneur Benoît Campargue dans le sillage. Ce dernier avait revêtu une cravate et des chaussures jaunes, à la demande de la maman de Teddy Riner. "Je lui ai demandé de quelle couleur elle voulait que ce soit, elle m'a répondu or. Logiquement. Il a fallu que je cherche pour trouver des chaussures", souriait-il après le combat, avouant avoir été "stressé toute la journée".

"Il fallait gagner"

Après des adversaires qui sont souvent évité le combat, Teddy Riner affichait un sourire lumineux: "Si c'est pour vivre des moments comme ça, je suis prêt à le refaire." Et de revenir sur toutes ces années depuis Pékin en 2008: "Ca a été beaucoup de travail, de remises en question. Aujourd'hui, je suis très content de n'avoir rien lâché. Cette médaille, elle est pour tout le monde. Je suis content. J'ai dit que je voulais de l'or. Je suis fier." Et enfin de refaire sa journée, pour laquelle il ne veut pas parler de maîtrise: "J'ai beaucoup travaillé sur les mains. Aujourd'hui, je suis tombé sur des adversaires qui étaient sur l'arrière, qui m'attendaient beaucoup. Je n'avais pas le choix, il fallait gagner les combats. S'il n'y a pas eu de gros ippon, la victoire est là." Et de remercier encore une fois tout le soutien "de la nation": "Sans eux, je n'aurais pas cette médaille".

Mais l'hommage lui était également rendu par son président de Fédération, Jean-Luc Rougé: "Teddy, ce n'est pas une star du judo, c'est une star tout court. On ne compare pas les générations. C'est un très, très grand, et il n'a que 23 ans. Il sera encore plus énorme", dit l'ancien champion du monde, qui ne parvient pas à lui voir un rival. "Teddy avait une pression mise par tout le monde, qui montait depuis de nombreux mois. Malgré cela, il a été au rendez-vous, et ça c'est très fort." De son côté, Benoît Campargue profitait du moment: "Mission accompli", disait-il, faisant référence à une parole qu'il avait donnée à la maman de son protégé. "C'est une satisfaction, un accomplissement." Mais il quittera pourtant Teddy Riner: "Je ne suis pas certain que je puisse être aussi enthousiaste que je le suis aujourd'hui pendant les quatre années à venir."

La réaction de Teddy Riner

L'analyse de Teddy Riner

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