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Rio 2016: Brice et Astrid Guyart, des Jeux à deux

Champion olympique en individuel en 2004, et par équipes en 2000, Brice Guyart est désormais retraité des pistes d’escrime, mais consultant pour France Télévisions. A Rio, c’est sa sœur, Astrid, qui tentera de reprendre le flambeau au fleuret, mercredi, epour ses deuxièmes Jeux comme titulaire. Et elle aura son frère dans les tribunes pour premier soutien.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Brice Guyart a connu la gloire avec deux médailles d’or olympiques, mais il a terminé son aventure olympique en toute discrétion, à Londres, sur une place de remplaçant et un nouveau statut de consultant pour France Télévisions. C’est de là qu’il avait assisté à la déconvenue de l’escrime tricolore, avec un zéro pointé, que sa sœur Astrid n’avait pas réussi à éviter sur la piste. Londres, c’était il y a quatre ans. Brice était encore athlète : « Je ne m’étais pas servi de sa présence », regrette aujourd’hui sa sœur. « J’espère pouvoir le faire à Rio. C’est une force d’avoir quelqu’un de sa famille. »

Son frère est prêt à jouer son rôle, du haut de sa tribune, en position de consultant à part entière pour France Télévisions : « Ca va être très dur de commenter Astrid. Je sais tout ce qu’elle fait derrière le rideau, tout ce qu’elle y met : son professionnalisme, sa vie, ses entraînements… Tout se joue en quelques matches, en une touche, parfois à la mort-subite. Avec un peu de recul et de la hauteur, on voit tout. Sur la piste, on ne voit que peu de choses. Etre sur le côté, tout devient plus clair. On aimerait tellement transmettre tout ce qu’on voit au tireur qui est sur la piste… C’est dur quand on connaît l’envers du décors. Je me laisserai faire, je vivrai le truc et ça s’en sortira comme ça sortira. »

Un nom peut-être lourd à porter dans le passé

Ils ont deux ans d’écart, presque au jour près (il est né le 15 mars, elle le 17 mars). Dans la famille Guyart, il y a donc eu Brice. « Je pense que ça lui a pesé », estime-t-il au sujet d’un nom qui a parfois été encombrant pour sa petite sœur. « Mais maintenant, le nom de Guyart est associé à Astrid. De par ses résultats, sa constance, sa place dans le Top 10 mondial régulièrement, on parle d’Astrid et je suis très fier de parler d’elle. » L’ancien escrimeur n’hésite pas à dire que « au moment où je me suis arrêté, je suis devenu supporteur et fan de ma sœur alors qu’avant, j’avais beaucoup d’attention portée sur moi, parce que j’avais mes propres objectifs, ma carrière à mener. » Sa sœur Astrid confirme : « Notre relation a changé car il n’est plus athlète. » Entre eux, il y a un lien familiale, mais pas seulement : « On a des qualités naturelles qui s’expriment chez les deux, avec ce côté offensif, s’engager, aller de l’avant. On retrouve ça dans mon jeu et dans celui d’Astrid », estime son aîné, qui refuse les comparaisons.

Un jour où il faudra "lâcher prise"

Après avoir vécu en parallèle pendant des années, les Guyart ont séparé leurs routes. Mais pas beaucoup. « J’ai découvert et compris le stress que ma maman pouvait ressentir depuis toutes ces années », sourit Brice Guyart. « Je suis passé du côté du mec qui va râler devant son téléviseur ou devant son streaming, en regardant ma sœur dans les premiers matches qualificatifs. Maintenant, c’est que du bonus. Je lui dis : elle a fait le plus dur. En plus, ce ne sont jamais les favoris qui gagnent, et je suis bien placé pour le savoir. »

Pour affronter ses derniers Jeux, Astrid Guyart trouvera donc en son frère un soutien majeur, dans les tribunes. « En fonction de ce dont elle a besoin ce jour-là, elle préférera peut-être rester dans sa bulle, ou au contraire voir des têtes qu’elle connaît, échanger. Ce jour là, il ne faut rien s’interdire. Il faut faire comme on le sent, et cela ne se passe jamais comme on le prédit. Il faut lâcher prise », résume Brice Guyart. Lui-aussi cherchera ce fameux « lâcher-prise » derrière le micro.

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