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Rio 2016 : L'absence de Parker, le jeu, l'adversaire en quarts, les questions du France-Etats-Unis

Les Bleus se sont inclinés contre les Etats-Unis dans leur dernier match de poule, une défaite qui soulève quelques questions. L’absence de Parker, le jeu proposé, quel adversaire en quarts de finale… Tour d’horizon des interrogations.
Article rédigé par franceinfo
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Kevin Durant face à Nicolas Batum (ANDREJ ISAKOVIC / AFP)

Pourquoi Tony Parker n’a pas joué ?

Première surprise au moment de l’annonce du cinq de départ, Tony Parker ne débute pas ce match de prestige. C'est Thomas Heurtel qui organise le jeu tricolore. 'TP' passera la totalité de la rencontre sur le banc. Volonté de le préserver ? Problème physique ? La question a agité toute la tribune de presse. En zone mixte, Rudy Nelhomme, l’assistant coach a révélé que TP "avait un problème à l’orteil". "Il a pris un coup lors du dernier match (France-Venezuela, victoire 96-56, ndlr), cela lui faisait mal. Ce n’est pas grave, mais on n’a voulu prendre aucun risque".

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Quelques minutes plus tard, Vincent Collet a confirmé l’information : "Son gros orteil était violet, ça allait un peu mieux aujourd’hui mais il y a quand même un hématome. Il risquait de reprendre un coup lors de la rencontre face aux Etats-Unis, mais il n’y a aucun souci quant à sa participation pour le quart de finale (mercredi 17 août, ndlr). S’il avait pris à nouveau un coup en revanche… C’est le bon sens qui nous a poussés à le préserver". Cette absence s’est justifiée. Le staff tricolore l’a économisé, non pas parce qu’il pensait que ce match serait ‘amical’ mais car l’état du joueur ne lui permettait pas de tenir sa place à 100%. "Il va être prêt pour les quarts", a affirmé Nicolas Batum.

Cette absence était-elle pesante ?

Sans leur leader, les Bleus ont tenu la dragée haute à ces Américains. "Cette défaite est plutôt bon signe pour les Bleus, assure Richard Dacoury, on le savait de toutes façons, ils sont un petit peu moins 'Tony dépendants'. On ne peut pas se priver d’un des meilleurs joueurs du monde, mais c’est rassurant. Ce match doit leur servir sur le plan mental. Ils peuvent le faire sans Tony. Ils ont remporté une médaille de bronze sans lui (au Mondial 2014, ndlr). Ils doivent se dire qu’avec lui, ça sera encore plus fort".

Nicolas Batum, parfait dans son rôle d’homme à tout faire (14 points, 3 rebonds, 3 passes) confirme : "c’est un match à moitié rageant et encourageant". "C’est peut-être notre meilleur match (du tournoi, ndlr) en terme d’intensité et de concentration, même si on fait encore beaucoup trop d’erreurs, rage l’ailier des Charlotte Hornets. Et tout ça sans Tony, donc c’est de bon augure". Les remplaçants à la mène Thomas Heurtel, co-meilleur marqueur avec Nando De Colo (18 points), et Antoine Diot (8 points) ont assuré. Le joueur de l'Efes Istanbul a également ajouté 9 passes décisives. "Les deux se sont montrés, confirme le consultant de Francetv Sport. Ce match va faire du bien à Antoine (Diot, ndlr), ça va le rassurer sur sa capacité à jouer contre les meilleures équipes, à mener la balle et prendre des automatismes".

Les deux équipes étaient-elles concernées ?

Le gouffre qui existait il y a 24 ans à Barcelone entre les stars NBA et le reste du monde s’est réduit. Ce dimanche, il n’a manqué que trois points. Comme les trois lancer-francs ratés par Joffrey Lauvergne dans le 4e quart-temps (85-81). Ce sont des petites erreurs comme celles-ci qui ont fait la différence. Si les Bleus avaient été encore plus rigoureux, en défense ou au rebond (35 à 29), ils auraient pu créer l’exploit face à des Américains "appliqués", affirme Dacoury. Une défaite aurait fait tâche pour la Team USA, "mais on a le sentiment qu’ils n’ont pas tout lâché, poursuit-il, comme les Français d’ailleurs". C’était un match sans enjeu que les Bleus voulaient tout de même gagner. "On est quand même très déçu (malgré le faible écart, ndlr), on voulait gagner et ce n’est pas parce que ce sont les Etats-Unis qu’on doit s’en contenter".

Jamais l’écart n’a été supérieur à 15 points durant la rencontre et sans un immense Klay Thompson, les Américains auraient pu s’incliner. Le joueur des Golden State Warriors a inscrit 30 points (7/13 à trois points) et a eu un passage indécent au cœur du troisième quart-temps avec cinq trois points d’affilée. "On ne peut pas dire qu’on vraiment mal défendu, mais parfois ils nous ont mis des tirs parfois... ils sont exceptionnels", résume Vincent Collet. Richard Dacoury a apprécié le spectacle et le jeu proposé : "le basket sort gagnant de ce genre de rencontres car les deux équipes avaient des consignes pour jouer collectif, privilégier le jeu de passes à l’exploit individuel".

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Les Serbes et les Bleus ont-ils la solution pour battre les Américains ?

Une victoire par trois points d’écart contre la Serbie vendredi, sur le même écart ce dimanche, les Etats-Unis sont passés proches de la défaite à deux reprises. Cela veut-il dire que Serbes et Français ont réussi à trouver la clé pour battre cette invincible Team USA depuis 10 ans (demi-finale du Mondial 2006 contre la Grèce, ndlr) ? Vincent Collet avait prévu une tactique qui avait fonctionné pour la Serbie. "Il fallait renverser la balle, les faire défendre longtemps", a expliqué le sélectionneur. Plusieurs fois, on a vu les Bleus refuser des shoots ouverts, mais précoces en début de possession, pour mieux faire tourner la balle et trouver d’autres solutions. "On a remarqué qu’ils étaient moins efficaces sur les deuxièmes temps de possession, affine Collet. Face à eux, il faut être patient. Si on rend la balle trop vite, on souffre. Il faut, au contraire, les faire défendre parce que ça les use et ça permet de trouver des paniers plus faciles".

Les Français ont observé les Serbes, qui ont déstabilisé la défense agressive des Américains. "On est capable de le faire parce qu’on a la même intelligence qu’eux (les Serbes, ndlr), le même QI basket", explique Dacoury. Sacha Djordjevic (le sélectionneur serbe, ndlr) et Vincent Collet savent que si on accepte le défi physique, qu’on multiplie les un-contre-un, qu’on "pose énormément le ballon au sol", dixit Dacoury, les Etats-Unis sont plus forts. "Ils ont une telle défense, quand ils veulent, ils mettent une telle intensité qu’ils te font déjouer", précise le consultant. "En revanche, quand tu fais circuler la balle, qui va toujours plus vite que les jambes, tu peux les contourner et les prendre de vitesse. Il faut les faire courir et travailler", analyse Dacoury.

Qui pour les quarts ?

Avec cette deuxième défaite, la France est assurée de terminer troisième de sa poule. "La vraie compétition commence", lance Nicolas Batum. Avec cinq adversaires potentiels. Avant la dernière journée de la poule B qui aura lieu lundi, l’Argentine est en tête devant la Lituanie (7 points), l’Espagne et la Croatie (6 points). Le Brésil, cinquième, a encore ses chances, tout comme le Nigéria (5 points). Les six équipes peuvent encore se hisser en quarts. Les trois matches de lundi seront décisifs (Brésil-Nigéria, Argentine-Espagne, Lituanie-Croatie). Tout se jouera au goal-average. Les Français ne vont pas se faire des nœuds dans la tête puisque "qui que ce soit, il faudra les battre et avancer", prévient Batum. "On a aucune préférence, avoue-t-il, il y a tellement de bonnes équipes et c’est tellement serré".

Les regards ne peuvent s’empêcher de se tourner vers l’Espagne, le meilleur ennemi des Bleus. "On a des bons et des mauvais souvenirs contre eux, sourit le joueur de Charlotte, on va les jouer à un moment ou à un autre". Il y a quatre ans, ce sont les Espagnols qui avaient barré la route des Bleus, déjà en quarts de finale. Ca serait aussi une petite vengeance par rapport à la défaite en demie à l’Euro 2015 en France. "Pour le fun et la blague, ça serait bien que ce soit l’Espagne, concède Dacoury, ce sont toujours des matches différents, mais je préférerais jouer les Croates parce que ça me semble l’équipe la moins forte". Vincent Collet ne s’est pas mouillé, mais se félicite de ce match contre les Etats-Unis. "C’était la meilleure préparation possible", conclut-il.

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