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Sur fond de Covid, la Russie demande de tourner la page du dopage

En pleine pandémie de Covid-19, la Russie demande que les autorités internationales tournent la page du scandale de dopage incriminant l'Etat russe. Et pour justifier cela, le ministre des Sports Oleg Matytsin n'hésite pas à utiliser le coronavirus comme prétexte.
Article rédigé par Adrien Hémard Dohain
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 2min
  (ANDREJ ISAKOVIC / AFP)

Si l'on connaît encore mal le Covid-19, cet effet secondaire là, on ne l'avait pas vu venir. Et si à cause du coronavirus, la Russie était blanchie de tout soupçons de dopage ? Et réintégrée aux Jeux olympiques de Tokyo. C'est en tout cas le souhait d'Oleg Matytsin, le ministre des Sports russe, qui a demandé vendredi aux autorités internationales compétentes de tourner la page de ce scandale de dopage d'Etat russe, en arguant notamment de la pandémie.

Le jugement du TAS repoussé

"Les dirigeants du Comité international olympique, de l'Agence mondiale antidopage et les juges du TAS doivent comprendre que nous vivons en ce moment une situation complètement inédite, a expliqué Oleg Matytsin dans des propos repris par Associated Press. Une crise qui a profondément transformé les relations internationales. Ils devraient faire page blanche et comprendre que la meilleure chose pour se sortir de la crise est d'être unis." Autrement dit : on oublie tout, et on repart de zéro.

Mais comment oublier que la Russie a été interdite de participation aux Jeux olympiques par l'Agence Mondiale Antidopage (AMA), après la découverte de nouvelles preuves incriminant le laboratoire antidopage de Moscou (RUSADA). En effet, ce dernier aurait modifié les résultats des tests d'athlètes russes. Le sort olympique de la Russie était à présent entre les mains du Tribunal Arbitral du Sport (TAS), mais les audiences ont été reportées en raison du coronavirus.

"De nouvelles priorités"

Le ministre des Sports russe tente ainsi de s'engouffrer dans la brèche : "Quand on voit à quel point les gens sont isolés, chacun chez soi, il est normal que les mentalités changent.  Nous devons comprendre qu'il y a de nouvelles priorités, et que certains dossiers devraient être mis de côté. La priorité, c'est d'assurer l'avenir du mouvement olympique. Cest de s'assurer que la communauté sportive internationale reste forte." Ce qui, à l'écouter, ne peut être le cas sans la Russie.

Pour appuyer ces propos, le ministre des Sports a également proposé les services de la Russie pour la sortie de crise: "La Russie pourrait multiplier les événements sportifs en lieu et en place de pays toujours en crise et qui ne pourraient pas le faire".

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