Vidéo Paris 2024 : Paul Jenft, objectif médaille olympique en escalade tout en poursuivant ses études d'ingénieur

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Paul Jenft, étudiant et en préparation pour Paris 2024
Paul Jenft, étudiant et en préparation pour Paris 2024 Paul Jenft, étudiant et en préparation pour Paris 2024 (franceinfo)
Article rédigé par Cédric Cousseau
France Télévisions
Viser un podium est-il compatible avec une formation exigeante ? Paul Jenft, figure de l'élite mondiale en escalade, démontre que oui grâce à beaucoup d'investissement personnel, de l'organisation et le soutien de son école qui aménage ses cours et son cursus.

Son agenda est chargé : cinq jours d'entraînement par semaine à faire coïncider avec ses études supérieures. Paul Jenft, 20 ans, champion d'escalade, prépare sa qualification en juin prochain pour les JO de Paris 2024. En attendant, c'est grimpe, bloc, musculation et technique qu'il tente de parfaire au pôle espoir de Voiron, près de Grenoble en Isère. Le jeune homme entend ainsi concrétiser trois années d'investissement. Un enjeu au plus haut niveau. Mais pas de quoi mettre ses études de côté et de choisir la facilité. Il est actuellement en prépa à Polytech Grenoble INP. 

"Suivre des études d'ingénieur a toujours été un peu évident pour moi parce que c'est le moyen d'investir des domaines que j'aime, notamment les sciences. Alors oui, à chercher l'optimisation, le fait de s'entraîner le plus possible tout en étant performant à l'école, forcément parfois c'est trop. Mais c'est un rythme qui me convient et j'ai trouvé un équilibre", assure-t-il à franceinfo, la tête sur les épaules, déterminé. S'il a choisi son établissement en particulier, c'est en raison des aménagements offerts aux étudiants engagés dans des compétitions sportives.

Être accompagné est "un bonus"

Son cursus sera plus long que pour les autres. "Je suis parti pour faire la moitié du programme chaque année, donc deux années de prépa intégrée en quatre", précise Paul Jenft reconnaissant envers ses professeurs de prévoir par exemple une date d'examen supplémentaire quand il ne peut être présent. "En plus d'être un luxe, c'est un bonus car sans cela, je ne pourrais pas valider ma prépa et en même temps participer à des coupes du monde aux quatre coins de la planète. Il m'est aussi arrivé d'avoir un zéro à un devoir surveillé car on ne m'avait pas prévenu, je revenais d'Asie et je n'avais pas révisé... c'est un cas extrême."

Polytech Grenoble INP propose divers soutiens : bénéficier de 20 heures de cours particuliers ou d'un preneur de notes en classe en cas d'absence, profiter d'une unité médicale de traumatologie pour des soins... "C'est un coût que l'on prend volontiers en charge, explique Fabien Stange, chargé de l'accompagnement des étudiants et sportifs de haut niveau à la fois. Sans cela, ces élèves devraient se débrouiller par eux-mêmes, aller ailleurs et peut-être même à l'étranger. Les accueillir peut faire rayonner l'école et les différences enrichissent une promo, j'en suis convaincu."

Paul Jenft peut aussi valider jusqu'à 6 UTS avec les compétences engrangées sur le terrain sportif commela gestion d'équipe, le marketing, l'apprentissage de l'anglais... Elles sont considérées comme acquise officiellement. Sa recherche de sponsors en démarchant les chefs d'entreprises locaux et mécènes est une expérience qu'il peut aussi valoriser. Un manager, un kiné, un préparateur physique et deux entraîneurs gravitent autour de lui pour grimper l'été prochain sur la plus haute marche du podium.

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