Vidéo Paris 2024 : obsession du résultat, burn-out... Comment la "psy des champions" Meriem Salmi accompagne les athlètes avant les JO

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"Obsession du résultat, burn-out, dépression... les athlètes aussi peuvent vaciller" Meriem Salmi, la psy des champions les accompagne pour Paris 2024
"Obsession du résultat, burn-out, dépression... les athlètes aussi peuvent vaciller" Meriem Salmi, la psy des champions les accompagne pour Paris 2024 "Obsession du résultat, burn-out, dépression... les athlètes aussi peuvent vaciller" Meriem Salmi, la psy des champions les accompagne pour Paris 2024 (franceinfo)
Article rédigé par Cédric Cousseau
France Télévisions
Elle fait partie de ces personnalités qui œuvrent dans l'ombre des sportifs. À l'occasion des Jeux de Paris 2024, franceinfo les met en lumière pour mieux comprendre leur rôle crucial dans la quête de médailles.

Elle reçoit les plus grands sportifs dont beaucoup se préparent pour les Jeux de Paris 2024. Son agenda mentionne le judoka Teddy Riner depuis près de 20 ans, plus récemment l'escrimeuse Ysaora Thibus ou l'athlète Christophe Lemaitre. En bas de l'immeuble où le cabinet de Meriem Salmi est installé, dans le centre de la capitale, aucune plaque n'indique son nom ou son activité. À l'étage, les champions défilent. Son bureau ressemble à celui de nombreux psychologues : une décoration épurée, une banquette, des mouchoirs en papier pour les joies et les tourments qui se partagent dans la confidence.

Meriem Salmi a fait de la santé mentale des sportifs un engagement : "Pour moi, la performance est le résultat d'une harmonie. On est dans un milieu d'élite qui est régulièrement l'objet de turbulences émotionnelles, pas seulement par rapport aux compétitions, mais par rapport aux enjeux, à des événements de la vie... Il faut donc veiller à ce que ce que tout soit à peu près en équilibre." La professionnelle a une manière très simple d'expliquer son accompagnement. Mais c'est un défi olympique à lui-seul. "Mon secret, c'est que je n'ai pas de secrets. Il faut connaître ce milieu et avoir une approche globale, connaître les différentes acteurs qui entourent un sportif."

Meriem Salmi et Teddy Riner, en février 2023 à Paris (AFP)

L'objectif : "Se sentir bien et réaliser ses rêves"

Côté pile, des champions aux multiples victoires, tout sourire sur les podiums ou face aux médias. Le côté face, auquel Meriem Salmi est la seule témoin, est moins soupçonnable. "Il peut y avoir la crainte de revenir à sa discipline après une longue blessure. La performance peut amener à une obsession, le sportif ne voyant plus que le résultat parce que sans résultat, il a le sentiment de ne pas exister. Et cela va générer de l'anxiété. Il y a aussi l'épuisement car ce sont des gens qui travaillent énormément et qui pour certains ne savent pas s'arrêter, qui arrivent très régulièrement en burn-out, cause de symptômes dépressifs", explique-t-elle.

Alors les athlètes sont-ils plus fragiles que les autres ? "Non mais il faut bien se rendre compte que ce sont des univers extrêmement exigeants et qu'ils doivent tout apprendre très vite. En raccourci en fait. Ces milieux se caractérisent par de l'hypersensibilité. Et derrière ces colosses, il y a des êtres humains qui parfois ne savent pas qu'ils sont en danger. C'est pourquoi il faut en parler, éduquer les sportifs et leurs encadrants à la santé mentale, surtout chez les athlètes de très haut niveau qui ont une capacité de tolérance à la souffrance physique et psychologique qui est énorme."

Avec Meriem Salmi, les sportifs cheminent. "Certains viennent me voir pour la performance mais ils reviennent plus tard pour devenir un meilleur homme ou une meilleure femme, un meilleur papa, une meilleure épouse, quelqu'un de meilleur. C'est le cas du pilote Romain Grosjean, il y en a d'autres. Et ça, je trouve que c'est fantastique parce que les athlètes ont souvent tendance à penser qu'en dehors du sport, ils ne sont rien. Ici, on travaille avant tout pour se sentir bien dans sa peau et réaliser ses rêves, mais pas seulement dans le sport, dans sa vie aussi."

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