Reportage JO 2024 : l'équipe de France de volley portée par "l'engouement exceptionnel" du public à l'Arena Paris Sud

La salle parisienne, d'une capacité de 13 000 places, affiche complet à chaque match des Bleus, où l'ambiance est "folle" mais "pas inédite", selon les suiveurs.
Article rédigé par Apolline Merle - envoyée spéciale à l'Arena Paris Sud
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4 min
Le Tricolore Yacine Louati fait des selfies avec des supporters après le match opposant la France et la Slovénie, lors du dernier match de groupe du tournoi olympique, le 2 août 2024, à l'Arena Paris Sud. (NATALIA KOLESNIKOVA / AFP)

"Depuis le début, l'ambiance est folle. C'est difficile de [...] décrire [le public]. Il nous donne le supplément d'âme pour ne jamais lâcher." A 34 ans, du haut de ses 300 matchs en équipe de France, Benjamin Toniutti est bien placé pour juger de l'engouement suscité par ses Bleus dans ces Jeux olympiques, alors que la France va défier l'Allemagne en quarts de finale, lundi 5 août (à 17 heures, en direct sur France Télévisions et france.tv).

A chaque match, le même rituel. Celui d'arriver tôt pour apercevoir les joueurs de l'équipe de France s'échauffer à seulement quelques mètres des tribunes. Leurs arrivées sur ce terrain, que ce soit celle de Trévor Clévenot ou de Kévin Tillie, ou même de l'entraîneur italien Andrea Giani, se font remarquer par les vifs applaudissements et exclamations des supporters, déjà nombreux deux heures avant le début du match. "C'est Kévin [Tillie], là, regarde", lance une supportrice, guirlande à fleurs bleu-blanc-rouge autour du cou, ravie de l'apercevoir.

Céline, drapeau tricolore sur les épaules et maquillage sur les joues, fait aussi partie de cet attroupement de supporters. Pour cette habitante du Val-de-Marne, joueuse amatrice de volley et suiveuse de l'équipe de France depuis une vingtaine d'années, l'ambiance des Jeux est "magique. C'est la première fois que je vois une telle osmose dans le public, mais l'engouement est là depuis longtemps". Jamais les Bleus n'avaient auparavant rempli une enceinte de 13 000 places en France.

Une ambiance sublimée par les JO

"L'ambiance que l'on voit aux échauffements, c'est du jamais-vu", constate Yoan Crouzillat, qui se décrit comme "ambianceur" lors des rencontres olympiques. Depuis une quinzaine d'années, il anime les matchs des différentes équipes de France et suit les volleyeurs français depuis 2015. "L'ambiance [aux JO] est clairement exceptionnelle. On sent que le public veut vibrer et faire la fête. Mais ce n'est pas pour autant inédit, dans le sens où on le sentait venir depuis longtemps, nuance Yoan Crouzillat. On avait déjà des belles ambiances en championnats d'Europe et en Ligue des nations, et ce depuis quelques années maintenant. L'engouement est exponentiel."

A titre d'exemple, le CO'Met, nouveau complexe sportif à Orléans (Loiret), inauguré début 2023, pouvant accueillir 10 000 personnes, fait, lui, salle comble pour les matchs des Bleus depuis son ouverture.

Emma et les supporters du carré des supporters mettent l'ambiance à l'Arena Paris Sud, le 2 août 2024, pour le match de l'équipe de France de volley face à la Slovénie. (APOLLINE MERLE / FRANCEINFO SPORT)

"On sent que les gens nous portent depuis le début des Jeux, prennent du plaisir avec nous, et qu'ils nous connaissent. C'est aussi la conséquence de bons résultats année après année", remarque Jean Patry, le pointu de l'équipe de France.

Le titre de champions d'Europe en 2015, puis en Ligue mondiale en 2015, 2017, 2022 et 2024, et enfin l'or olympique de 2021 ont participé à ouvrir cette discipline à un public plus large, qui s'est mêlé aux supporters historiques. "Il y a un avant et un après Tokyo. On l'a ressenti dans les salles", confirme Emma, adhérente de l'association de supporters des équipes de France depuis deux ans et suiveuse des volleyeurs depuis dix ans. "Depuis Tokyo, l'ambiance est différente, car il y a plus de monde. Et il y a plus de supporters que de spectateurs, qui viennent vraiment encourager et soutenir les Bleus", estime à son tour Céline. 

Ce fut le cas de Betty, récente supportrice des Bleus. "Je les ai découverts aux Jeux à Tokyo. Depuis, je les suis sur leurs compétitions", livre cette supportrice, vêtue d'un maillot floqué Brizard sur le dos. "J'ai eu des places en dernière minute. J'ai actualisé la billetterie sans arrêt jusqu'à avoir des places. Je voulais à tout prix les voir aux Jeux", ajoute cette Francilienne.

Une équipe à part

Au-delà des résultats, c'est aussi l'équipe de France qui a su séduire ses supporters. "Ils font le show sur le terrain. C'est une bande de potes et cela se ressent. Ils ont un fort capital sympathie, ils sont attachants, abordables, et restent parfois une heure après la fin du match avec nous pour signer des autographes et faire des selfies", raconte Emma. "C'est une équipe attachante, avec des gars vraiment sympas, même chose pour les nouveaux qui arrivent. Ils communient toujours avec le public pendant les matchs, et lui demandent régulièrement son soutien. Et forcément, le public adore cela", ajoute Yoan Crouzillat.

Un ressenti confirmé par Jean Patry. "Nous sommes tous amis et nous jouons avec beaucoup de plaisir. On a la banane et cela se ressent sur le terrain et dans notre style de jeu. Je pense que les supporters se régalent avec nous. On aime prendre le temps avec eux après les matchs", répond simplement le pointu des Bleus."Quand 13 000 personnes te poussent et veulent que tu gagnes, cela te transcende. On l'a senti dès le premier match et on a encore besoin d'eux pour la suite", glisse à son tour Trévor Clévenot. Si, à Tokyo, les volleyeurs n'ont pas pu célébrer leurs médailles d'or olympiques avec leurs supporters sur le terrain, ils pourront peut-être cette fois-ci le faire à domicile, eux qui sont à présent à deux matchs d'un podium.

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