Volley aux JO de Paris 2024 : une France à l'accent italien affronte son modèle transalpin

L'équipe de France défie l'Italie, mercredi, en demi-finale du tournoi olympique avec dans ses rangs onze joueurs sur douze passés par le championnat transalpin.
Article rédigé par Maël Russeau
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Andrea Giani, entraîneur italien de l'équipe de France, avec Antoine Brizard et Barthélémy Chinenyeze, joueurs évoluant dans le championnat d'Italie, le 5 août 2024 lors du quart de finale des Jeux de Paris entre la France et l'Allemagne à l'Arena Paris Sud. (HERVIO JEAN-MARIE / KMSP / AFP)

L'Arena Paris Sud va prendre des allures de salle de SuperLega, le championnat italien de première division de volley, mercredi 7 août, pour la demi-finale des Jeux olympiques entre la France et l'Italie. Les Bleus, emmenés par un staff transalpin et avec 11 de ses 12 joueurs jouant ou ayant joué dans une équipe italienne, connaissent leurs adversaires sur le bout des doigts. Et l'inverse est tout aussi vrai. "Ça fait une belle rivalité et un beau duel parce que les joueurs se connaissent par cœur", savoure déjà Laurent Tillie, ancien coach de l'équipe de France et consultant France Télévisions pour ces JO.

Si les joueurs tricolores sont si nombreux à avoir traversé les Alpes, c'est que le volley en Italie est une institution, un sport roi. En témoigne la présence des clubs italiens dans sept des huit dernières finales de Ligue des champions et le palmarès de l'équipe nationale, quadruple championne du monde et septuple championne d'Europe. "Le volley-ball italien est une référence", abonde Laurent Tillie, qui a évolué cinq saisons en Italie et confirme qu'il "n'y a rien à voir" par rapport à la popularité de ce sport en France.

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Laurent Tillie

à franceinfo: sport

Antoine Brizard (Piacenza), Barthélémy Chinenyeze (Lube Civitanova) et Théo Faure (Top Volley Latina) perpétuent cette tradition en évoluant actuellement du côté de la Botte, alors que seul Quentin Jouffroy, qui a jusqu'ici effectué toute sa carrière en France, n'a jamais connu le championnat italien. Jenia Grebenikov, le libero tricolore, a notamment partagé le vestiaire avec le capitaine italien Simone Giannelli pendant deux saisons à Trente. De son côté, Earvin Ngapeth a été élu meilleur joueur de la saison en 2016 lorsqu'il évoluait à Modène, remportant le championnat et la coupe cette année-là.

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Un accent italien qui s'est fortifié depuis deux ans et la nomination d'Andrea Giani à la tête des Bleus, venu avec son adjoint Roberto Ciamarra. Ils ont rejoint un autre de leur compatriote, Paolo Perrone, déjà présent dans le staff tricolore en tant que statisticien depuis 2017, un domaine dans lequel excellent les Italiens. "Ce sont eux qui ont développé le logiciel d'analyse vidéo et d'action de jeu que tout le monde utilise dans le monde du volley, ils sont à la pointe là-dessus", souligne Laurent Tillie.

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Malgré tous ces ponts et ces tunnels entre Français et Italiens, le jeu des deux équipes connaît une différence fondamentale dans l'approche. "L'Italie, dans la conception de l'entraînement et du jeu, c'est très rigoureux avec une tactique très élaborée, une grosse préparation physique. En France, on a plutôt tendance à prendre en compte les spécificités du joueur et ses qualités individuelles. On donne une plus grande place au plaisir et à la spontanéité dans le jeu, en laissant s'exprimer un peu plus l'ingéniosité individuelle", développe le coach champion olympique à Tokyo.

Pas favoris, selon leur ancien sélectionneur, les Bleus restent sur deux victoires en Ligue des Nations contre leur voisin, même si les cadres italiens n'étaient tous pas présents lors de ces échéances. En compétition majeure, avantage Italie avec des succès transalpins 3-0 en demi-finale du dernier Euro et 3-2 en quarts des derniers Mondiaux. "Les statistiques des matchs d'avant ne comptent pas vraiment", balaie Laurent Tillie, pour qui la pression sera un facteur fondamental. A ce titre, les Bleus partent avec un avantage, celui d'être déjà champions olympiques, seul titre manquant à la collection italienne, une autre différence entre les deux sélections.

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