Libye : premières élections depuis la chute de Kadhafi
Le scrutin législatif est marqué par des tensions dans l'est du pays, favorable à une plus grande autonomie.
Après plus de 40 ans de dictature, les Libyens retrouvent le chemin des urnes, samedi 7 juillet, pour élire la première assemblée nationale de l'ère post-Kadhafi. Quelque 2,7 millions de Libyens, sur une population de 6 millions, sont appelés à choisir un "Congrès national général" de 200 membres. Les résultats préliminaires devraient être annoncés "à partir de lundi ou mardi", selon la Commission électorale.
Devant les bureaux de vote, samedi matin, de nombreux électeurs ont dit leur joie de pouvoir exercer leur droit de vote. A Tripoli, certains électeurs étaient venus avec des drapeaux noir-rouge-vert aux couleurs de la révolution, et les mosquées faisaient résonner à toute puissance les "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand).
Mais dans l'est du pays, le scrutin se déroule dans un climat tendu. Plusieurs bureaux de vote n'ont pas pu ouvrir à cause de perturbations provoquées par des militants autonomistes réclamant une meilleure répartition des sièges de l'assemblée entre les régions (100 sièges pour l'Ouest, 60 pour l'Est et 40 pour le Sud).
A Tripoli, un haut responsable électoral a confirmé des incidents dans l'Est mais assuré que le scrutin ne serait pas reporté dans ces régions. A travers le pays, "92% des bureaux de vote sont ouverts", a-t-il ajouté.
Les Libyens de l'Est ne s'estiment pas assez représentés
Ces tensions, qui ont duré toute la semaine, ont culminé vendredi avec la mort d'un fonctionnaire de la Commission électorale dans un tir à l'arme légère sur un hélicoptère qui transportait du matériel électoral dans la région de Haouari, au sud de Benghazi, la principale ville de l'Est, à un millier de kilomètres de Tripoli.
Comme en Tunisie puis en Egypte voisines, les élections pourraient porter les islamistes au pouvoir, même si les libéraux, conduits par les architectes de la révolution, se disent confiants en leur victoire. Au total, 3 707 candidats briguent l'un des 200 sièges dans les 72 circonscriptions du pays. Cent vingt sièges ont été réservés aux candidatures individuelles et 80 aux listes de partis politiques.
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