Mario Monti, un homme aux antipodes du Cavaliere
Qui est le successeur de Berlusconi?
A peine tournée la page Berlusconi, le président italien Giorgio Napolitano a conclu ses consultations politiques en nommant chef de gouvernement l'ex-commissaire européen Mario Monti dimanche 13 novembre.
Un homme aux antipodes du Cavaliere, qui a quitté le pouvoir sous les huées et les insultes samedi soir à l'issue d'une journée "historique" marquant "la fin d'une époque", selon les mots de la presse italienne. La nomination de Mario Monti est intervene en fin de journée afin de rassurer les marchés et les partenaires internationaux avant l'ouverture des Bourses lundi matin.
Mario Monti, un homme jugé rassurant
Mario Monti, s'était enfermé dimanche dans un mutisme prudent. Catholique pratiquant, il a assisté tranquillement dimanche matin à la messe dans une église de la capitale.
Une sérénité dans la tempête, caractéristique de cet homme pondéré au nez toujours chaussé de lunettes, surnommé parfois "le cardinal", qui s'est taillé une réputation de compétence et d'indépendance comme commissaire européen pendant dix ans (1994-2004), d'abord au Marché intérieur puis à la Concurrence. A 68 ans, il est aussi depuis 1994 président de la prestigieuse université Bocconi de Milan, considérée comme la meilleure faculté d'économie d'Italie et dont il est diplômé.
"Je connais bien Mario Monti. J'ai beaucoup d'estime et beaucoup de respect pour lui, je pense que c'est un homme de grande qualité avec lequel j'ai toujours eu un dialogue fructueux et extrêmement chaleureux", a déclaré la patronne du Fonds montétaire internationale, Christine Lagarde, avant même sa nomination.
Dans un article de février 2000 intitulé "Super Mario", The Economist le présentait déjà comme "l'un des plus puissants bureaucrates européens", avant de le décrire comme "un adepte de la persuasion plutôt que de la polémique".
"Une route accidentée" attend le successeur de Berlusconi
Ces compétences ne seront pas de trop pour gouverner l'Italie, qui croule sous une dette colossale de 1.900 milliards d'euros, atteignant 120% du PIB, et qui a été placée sous surveillance du Fonds monétaire international, de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne.
La mission de Mario Monti ne s'annonce donc pas comme une partie de plaisir, et la presse transalpine ne manquait pas de le souligner dimanche matin. "La route est accidentée et pour la parcourir, il ne faudra pas faire d'erreur", met en garde le quotidien de référence Il Corriere della Sera.
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