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Marseille. Un morceau de rap s'inspire de l'affaire de la BAC nord

Dans "Crise de nerfs", le groupe Psy4 de la rime revient sur l'affaire des policiers mis en cause pour extorsion d'argent et de drogue en 2012.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le clip "Crise de nerfs", du groupe Psy4 de la rime. (PSY4 DE LA RIME / FRANCETV INFO)

"Toute ressemblance avec la fiction ne serait que pure coïncidence. Les faits qui vont suivre sont malheureusement inspirés de la réalité." Ainsi s'ouvre Crise de nerfs, le dernier clip du groupe de rap "Psy4 de la rime" diffusé mercredi 6 février, et cette fois consacré à l'affaire de la Brigade nord de la BAC de Marseille (Bouches-du-Rhône). 

Celle-ci a été dissoute en octobre, après la mise en cause d'une quinzaine de membres pour extorsion d'argent et de drogue. 

"La BAC nord vend le teu-shi !"

Tourné en une journée par le réalisateur marseillais Beat Bounce, le clip s'ouvre sur un braquage. Deux malfrats cagoulés et armés débarquent dans une maison et repartent avec un sac de billets trouvé dans la maison. La police intervient, mais le mari mène sa propre enquête musclée pour retrouver un des agresseurs, dans la nuit de Marseille. Il le retrouve et l'emmène au commissariat. 

On découvre alors que l'agressé est un policier, et que ses collègues ont aussi des choses à lui reprocher. "La BAC nord vend le teu-shi !", entend-on, alors que la une du quotidien régional La Provence et un extrait de France Bleu font clairement allusion à l'affaire de la BAC du nord de Marseille.

"On ne fait pas ça pour baver sur les flics"

Alonso, l'un des trois rappeurs du groupe, l'assure : "On ne fait pas ça pour baver sur les flics. C'est surtout un cri qui vient du cœur, pour faire prendre conscience aux gens de ce qui se passe ici." Originaire du plan d'Aou, une cité des quartiers Nord, il décrit une nette évolution dans l'ambiance qui y règne : "Moi j'ai 30 ans, dans les années 90 il n'y avait pas de Kalachnikov, pas toutes ces armes qui viennent des pays de l’Est. Aujourd'hui on en trouve presque chez l'épicier, pour 200, 400 euros."

Micke, qui a travaillé sur le scénario, se défend lui aussi d'avoir ciblé la police. Selon lui, l'affaire de la BAC n'est ici qu'une trame pour évoquer Marseille, où "Marcel Pagnol est mort dans les quartiers nord". Avec l'envie de mettre un frein aux violences qui émaillent la ville. "On est tous plus ou moins des quartiers nord, on a tous plus ou moins vu une fusillade, eu un collègue qui s'est fait tuer. Le message c'est : 'regardez ce qui se passe, faudrait que ça cesse'".

Marseille : "capitale du crime sur BFM"

Au gré de la chasse aux agresseurs, on croise dans le clip des prostituées aux arrêts de bus, des SDF qui fouillent les poubelles, une violente interpellation à une station-service... Le texte égrène les maux de Marseille, "capitale du crime sur BFM." Et le refrain associe la violence, la corruption et la misère sociale. "Rackets, Kalachs ! (Chaud comme à Marseille !) Ripoux, braquages ! (Chaud comme à Marseille !) Corrompus, chômage ! Et ouais c'est le bordel sur la vie d'ma mère !"

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