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Mélenchon tous azimuts à Toulouse

Le candidat du Front de gauche a réuni 68 000 personnes place du Capitole, selon les organisateurs. Il a parlé une trentaine de minute, comme à la Bastille à Paris.

Article rédigé par Salomé Legrand
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, à Toulouse (Haute-Garonne), le 5 avril 2012. (ERIC CABANIS / AFP)

Le discours est bref, dense et parfois pointu. Mais pas de quoi dérouter les sympathisants du Front de Gauche venus en nombre. Place du Capitole à Toulouse jeudi 5 avril comme à la Bastille le 18 mars, Jean-Luc Mélenchon a parlé une trentaine de minute, prôné la VIe République, épinglé le président sortant mais aussi ses autres adversaires dans la course à l'Elysée et prononcé quelques mots en espagnol. Reportage. 

"L'insurrection citoyenne, devoir sacré de la République"

Pas question de dévier. Maintenant qu'une "dynamique" s'est enclenchée derrière le Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon maintient sa ligne de conduite. Dans les rassemblements de moindre ampleur, la pédagogie et le jeu de questions-réponses avec l'auditoire. Dans les grandes étapes de sa "marche citoyenne" vers le pouvoir, la solennité et la hauteur. 

Devant 68 000 personnes (selon les organisateurs) une forêt de drapeaux du Parti communiste français (PCF), du Front de gauche (FG), mais aussi tricolores, et quelques parapluies, le candidat a donc appelé à "l'insurrection citoyenne, devoir sacré de la République", jeudi.

"Déjà la promesse de fruits" politiques

Et Jean-Luc Mélenchon alterne. Les formules accrocheuses : "Evitez le gloubiboulga du PMU politicien auxquels vous appellent des chefs à la ramasse". Et les propositions concrètes, comme le droit de préemption pour des salariés dont l'entreprise serait mise en liquidation judiciaire. Les grands concepts : "Partage ! Partage ! Partage de la richesse, planification écologique, citoyenneté, fraternité, amour", ou encore la réorganisation de l'ordre international. Et les attaques contre Sarkozy, à qui il "demande des comptes pour cette société absurde".

Et il épingle le quinquennat qui s'achève : "Ce ne sont pas cinq années d'efforts, mais cinq années de souffrances, de déchirures, de recul, de grossièreté, de vulgarité et d'abaissement de la patrie." Et de fustiger ceux qui votent, ou "l'acceptent en s'abstenant", le traité européen. Sans oublier les envolées lyriques : "Nous sommes mois de Germinal qui éclate en fleurs et déjà voici la promesse de fruits" politiques, ou encore "France belle et rebelle, que viennent le temps des cerises et des jours heureux", avec lequel il conclut son discours. 

"Il faut qu'on pèse après"

"C'est excellent !", s'enthousiasme Florence, "descendue de Bordeaux en autocar" sous la pluie qui tombe sans discontinuer depuis L'Internationale et La Marseillaise. Remontés par les bons scores de leur champion, crédité de 13 à 15% d'intentions de vote dans les sondages, les sympathisants du Front de gauche voient plus loin que l'élection présidentielle. "Il faut qu'on pèse après", trépigne Yolande, militante communiste qui "lutte pour ses enfants et petits-enfants" maintenant qu'elle est à la retraite. "On sera la force résistante à gauche, une grande force qui surveille le PS", sourit en écho Guy, qui l'accompagne. Sans pour autant démentir l'ordre des priorités rappelé par le secrétaire national du PCF Pierre Laurent : "battre Nicolas Sarkozy", mais aussi "faire reculer le Front national"

"La souveraineté, c'est l'autre nom de la liberté", s'enflamme l'ex-sénateur, éternelle cravate rouge sur chemise blanche impeccable. De quoi ravir Dominique, qui porte fièrement un tee-shirt rouge floqué "casse toi pov' con, c'est lui qui le dit" devant, et, au dos, "c'est moi qui décide" au-dessus d'un bulletin de vote. 

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