Allemagne : des jeunes en grève de la faim face à la "catastrophe climatique"
Depuis la fin août, six jeunes militants ont entamé une grève de la faim pour réclamer davantage d'actions contre le réchauffement climatique et une rencontre avec les principaux candidats aux prochaines élections législatives.
"La crise du climat tue. Nous sommes en grève de la faim pour une durée illimitée", proclame leur banderole. A Berlin (Allemagne), six jeunes activistes, encadrés par une équipe de soutien, ont cessé de s'alimenter depuis la fin août. Une mesure radicale pour alerter sur "la catastrophe climatique" dans laquelle l'humanité se débat, affirme mercredi 15 septembre à l'AFP l'un d'eux, Jacob Heinze.
Cette grève de la faim constitue "l'ultime recours dans la désobéissance civile face à l'extrême gravité de notre situation", explique le jeune homme de 27 ans aux cheveux longs relevés sur le crâne, les traits tirés, manifestement éprouvé par plus de deux semaines de jeûne. "Nous sommes assis sur une bombe à retardement", renchérit Hannah Lübbert, une autre activiste de 20 ans qui fait partie de l'équipe de soutien. "Si nous ne changeons pas rapidement le cours des choses, il sera trop tard dans quelques années", avertit la jeune femme.
Une date butoir pour rencontrer les candidats à la chancellerie
Preuve en est : les inondations meurtrières qu'a connues l'Allemagne à la mi-juillet et que les experts relient directement au changement climatique. Le réchauffement de la planète engendrera aussi son lot de famines, selon eux, d'où l'idée de se priver volontairement de nourriture. "La sécurité alimentaire n'est pas garantie. Nous nous dirigeons vers une guerre pour la répartition des vivres, de l'eau et des terres", poursuit Jacob Heinze. Âgés de 18 à 27 ans, lycéens ou étudiants, ces jeunes venus de tout le pays estiment appartenir à "la dernière génération" qui peut encore agir.
A moins de deux semaines d'élections législatives décisives, ces jeunes réclament "une discussion sincère et ouverte" sur le climat avec les trois principaux candidats à la chancellerie, le conservateur Armin Laschet, le social-démocrate Olaf Scholz et l'écologiste Annalena Baerbock. Ils leur ont fixé la date du 23 septembre pour une rencontre, assurant que s'ils donnaient leur feu vert, ils cesseraient leur mouvement. Jusqu'ici, seule la candidate écologiste les a contactés par téléphone, affirment-ils. "Mais même avec les Verts, nous ne remplirons par les objectifs que nous devons tenir en matière de climat", selon Hannah Lübbert.
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