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Carte Visualisez les vagues de chaleur qui ont touché l'Europe et l'Afrique du Nord au cours de l'été

Article rédigé par Léa Prati
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 5min
Les effets de la sécheresse à Joyeux (Ain), le 11 août 2023. (JEFF PACHOUD / AFP)
Des températures records, frôlant les 50°C voire les dépassant, ont été enregistrées au cours de l'été en Europe comme dans le nord de l'Afrique.

"La Terre a connu ses trois mois les plus chauds jamais enregistrés", a annoncé l'Organisation météorologique mondiale dans son dernier rapport, publié mercredi 6 septembre. "La saison juin-juillet-août pour 2023 a été de loin la plus chaude jamais enregistrée au niveau mondial, avec une température moyenne de 16,77°C, soit 0,66°C au-dessus de la moyenne", détaille de son côté le Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme (CEPMMT).

Pour aboutir à ce constat, les climatologues se sont appuyés sur les données produites par l'observatoire européen Copernicus. Celui-ci recueille des informations sur les températures, l'humidité ou encore l'état des mers et des océans, fournies par des satellites, des avions ou encore des bateaux, et consolidées avec différents modèles climatiques basés sur des observations effectuées dans le passé. Résultat : à travers l'ensemble de l'Europe, de l'Afrique du Nord et du Proche-Orient, des vagues de chaleur intenses ont été recensées. 

De l'autre côté de la Méditerranée, des records de températures dépassant la barre symbolique des 50°C ont été mesurés. A Agadir, au Maroc, le thermomètre a atteint 50,4°C. La Turquie s'est, elle aussi, approchée, de ce seuil, sans pour autant le dépasser. Le pays a enregistré son nouveau record de chaleur avec 49,5°C relevé le 15 août dans la province d'Eskişehir.

Sur le Vieux Continent, c'est en Italie que les valeurs les plus extrêmes ont été atteintes. En Sicile, 48,8°C ont été enregistrés dans la région de Syracuse le 11 août. En Espagne, les habitants ont été confrontés à des températures élevées dès le mois d'avril. Cette dynamique s'est accentuée durant les mois de juillet et août, avec quatre épisodes caniculaires en seulement deux mois. A Figueras, le thermomètre a atteint 45,4°C le 18 juillet. Au Portugal voisin, il a été relevé 44,4°C à Mora et 44,6°C à Tomar le 7 août. Le même jour, un pic de température à 46,4 °C a été mesuré à Santarém.

En Grèce, les multiples vagues de chaleur ont pris une dimension catastrophique durant l'été. Favorisés par l'assèchement des sols, de nombreux incendies se sont déclenchés sur le territoire. L'un d'eux, qualifié de "plus grand incendie jamais enregistré dans l'Union européenne", a ravagé plus de 93 880 hectares de forêt près de la ville d'Alexandroupolis, à la frontière turque. Au total, 415 954 hectares de végétation étaient partis en fumée au 2 septembre, d'après le Système européen d'information sur les feux de forêts (EFFIS).

Des canicules de plus en plus fréquentes et intenses

La France non plus n'a pas été épargnée. Malgré un mois de juillet plus frais que ses voisins, une première vague de chaleur a été enregistrée dans 21 départements entre le 7 et le 13 juillet. Ces fortes chaleurs peuvent avoir des conséquences sur la santé et entraîner une surmortalité. Selon Santé publique France, au moins 80 décès en excès, toutes causes confondues, ont été estimés, à cause de ces fortes températures. A la même période, le 15 juillet, l'Allemagne a enregistré sa température la plus élevée de l'année. Selon le service météorologique allemand, 38,8°C ont été relevés en Bavière.

Un mois plus tard, une vague de chaleur particulièrement tardive s'est déclenchée dans l'Hexagone entre le 17 et le 24 août. La température moyenne en France a culminé à 27,8°C le 24 août. D'une durée de sept jours, c'est la sixième vague de chaleur la plus sévère enregistrée par Météo-France depuis 1947. Au total, 245 records absolus et 280 records mensuels y ont été enregistrés.

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Ces températures extrêmes atteintes s'imposent comme "la nouvelle norme", selon l'Organisation météorologique mondiale, qui pointe comme principal facteur "le changement climatique induit par l'homme et dû aux émissions de gaz à effet de serre". Ces dernières accroissent la puissance et la durée des épisodes de chaleur intense, particulièrement en Europe, "région du monde qui se réchauffe le plus rapidement".

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