Climat : en 2023, les "puits de carbone" ont capté 25% de ce qu'ils captent habituellement sur un an

Si l'année 2023 a été si mauvaise, c'est notamment à cause de la forte sécheresse dans les tropiques, explique l'un des auteurs de l'étude, Philippe Ciais à France Inter.
Article rédigé par franceinfo
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La forêt amazonienne est considérée comme l'un des plus grands puits de carbone naturel dans le monde. (FLORIAN LAUNETTE & MÉGANE CHINE / MAXPPP)

Les sols et les forêts, considérés comme des "puits de carbone", n'ont absorbé qu'entre 1,5 et 2,6 milliards de tonnes de CO2 l'année dernière, a appris France Inter mardi 30 juillet, soit un quart de ce qu'ils ont capté en moyenne les années précédentes. Une tendance qui inquiète les auteurs de l'étude qui alerte à ce sujet, dont Philippe Ciais, directeur de recherche au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA). En 2022, 9,6 milliards de tonnes de CO2 avaient été captés par la végétation.

L'année 2023 a été "particulièrement mauvaise, parce qu'on a l'apparition de deux facteurs en même temps", résume Philippe Ciais. "On a cette sécheresse dans les tropiques (notamment en Amazonie) et en plus, on a fait cet affaissement continu de l'absorption des forêts de l'hémisphère nord", causé notamment par les mégafeux au Canada ou en Sibérie. 2023 est donc "une année qui peut nous alerter", note le directeur de recherche.

Pas de rétablissement rapide

Ce qui est surtout inquiétant, c'est que le chercheur n'imagine pas "un rétablissement rapide de l'absorption dans les forêts de l'hémisphère nord, parce qu'elles sont maintenant soumises à des sécheresses, à des incendies très fréquents". Le bilan de cette étude, corédigée par une quinzaine de chercheurs, c'est qu'il y aura un affaissement des captations de CO2 à chaque vague de sécheresse dans les tropiques, "vu que l'absorption dans l'hémisphère nord tient moins bien le coup en quelque sorte", et ce "pendant plusieurs années de suite", affirme Philippe Ciais. Par conséquent, le CO2 augmentera plus vite dans l'atmosphère et accélèrera le réchauffement climatique.

Les sols et les forêts de la planète absorbent en temps normal un quart des émissions humaines de CO2, les océans un autre quart, et le reste s'accumule dans l'atmosphère. 2023 a été une année record en termes de température pour la planète : 1,48°C de plus chaude que l'ère préindustrielle de 1850 à 1900.

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