Européennes : ces jeunes qui croient en l'Europe, mais qui ne savent pas "s’il y a un parti qui s’engage" pour le climat
À deux jours des élections européennes, lycéens et étudiants sont appelés à défiler dans toute l’Europe à l’occasion de la "grève mondiale pour le climat" vendredi 24 mai. Franceinfo leur a demandé ce qu'ils pensaient de la campagne.
À l'appel du mouvement "Youth for climate", les jeunes Européens sont appelés à sortir dans la rue pour la "grève mondiale pour le climat", vendredi 24 mai. À Paris, le départ sera donné à 13 heures, place de l'Opéra. Ces jeunes réclament aux gouvernants des mesures pour freiner le réchauffement climatique. Pour attirer le plus grand monde, les organisateurs organisent des opérations "collage d'affiches".
Mais à deux jours du scrutin, qu’ont-ils pensé de la campagne des européennes ? Devant le lycée Edgar Quinet, quartier Pigalle à Paris, Martin, un gros paquet d'affiches en main, cherche le meilleur endroit pour accrocher l'œil des élèves. "On trouve les meilleurs spots, on profite des panneaux d’affichage pour les élections. On met là où c’est visible !", dit-il.
L'importance du vote
Parmi la douzaine de colleurs, tous se sont intéressés à la campagne électorale. Paul, qui s'apprête à participer à sa première élection, considère que l'Europe comme puissance politique, c'est essentiel : "C’est le point crucial pour nous. On se rend compte que c’est grâce à l’Union Européenne qu’on a arrêté le plastique à usage unique, par exemple. De mon point de vue, c’est important de voter."
Le jeune homme ira voter, c'est sûr. Pour qui ? Il ne sait pas. Aucune des listes en présence ne trouve vraiment grâce aux yeux de ces jeunes. Léa a bien remarqué, les efforts des candidats pour s'afficher "vert" sur les professions de foi arrivées dans la boîte aux lettres de ses parents... Mais elle doute de leur sincérité.
J’ai vu beaucoup de listes pour une Europe écologique. Mais je ne sais pas s’il y a un parti qui s’engage vraiment là-dedans.
Léaà franceinfo
Pour Esther, la cause est entendue : écologie et capitalisme sont incompatibles : "Le système capitaliste est basé sur la croissance, et cette croissance est censée être infinie, sauf qu’aujourd’hui nous sommes dans un monde fini, avec des ressources énergétiques finies. C’est un modèle qui, à terme, n’est pas viable."
"Il y a beaucoup de choses à faire"
Zoé, au contraire, pense que certaines mesures peuvent s'appliquer immédiatement. Dans son quotidien, elle a déjà mis en pratique quelques idées simples, comme l'utilisation de cotons démaquillants lavables. Elle attend le même volontarisme de la part des gouvernants. "Je pense qu’il y a beaucoup de choses à faire. La taxe kérozène, c’est dur à mettre en place, mais c’est faisable", explique-t-elle.
Selon elle, il faut un investissement massif sur les énergies renouvelables : "Au Portugal, le gouvernement avait décidé de passer à l’éolien, et une fois qu’il a décidé cela, ça a été mis en place, et aujourd’hui, le Portugal tourne à l’énergie renouvelable. Je pense que si la volonté est là, il n’y a pas de raisons que ça ne se passe pas."
Zoé espère une mobilisation importante pour la "grève mondiale pour le climat". À deux jours du vote, ce serait, selon elle, un signal fort adressé aux politiques.
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