Pour Nicolas Hulot, sa démission est « un fantasme médiatique »
Démission, six voitures, transition énergétique… Nicolas Hulot répond aux polémiques qui l’entourent.
Le 15 décembre dernier, la déclaration du patrimoine de Nicolas Hulot, publiée par la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, mentionnait qu’il possédait, notamment, six voitures. Certains ont pointé la contradiction entre ses convictions et le fait d’avoir tant de véhicules. Hier, jeudi 21 décembre, Nicolas Hulot a annulé sa participation à la séance de clôture des États généraux de l’Alimentation pour des raisons d’agenda. Les ONG se sont aussitôt inquiétées de cette absence, et d’une probable démission. Nicolas Hulot répond à ces polémiques.
Sur sa possible démission suite aux derniers évènements
« Non, mais ça, c’est vraiment un fantasme médiatique qui me colle à la peau, qui voudrait que dès que quelque chose ne va pas assez vite, je poserais ma démission. Mais enfin ça serait insupportable et j’espère que si ça avait été le cas on m’aurait remis à ma place depuis longtemps. Ce n’est pas comme ça que je fonctionne. Je suis exigeant sur un certain nombre de choses parce que je veux qu’on soit clair. Je veux qu’on soit cohérent parce que les sujets que je porte sont des sujets essentiels qui touchent à l’avenir de l’humanité, à la santé, à l’état de notre planète. Ce sont des sujets sur lesquels on a souvent fait des promesses qu’on n’était pas en situation de tenir. Moi, j’essaie simplement d’être excessivement exigeant pour être sûr que ce que l’on veut, on soit en capacité et que tout le monde ait bien compris. Moi, je suis un accélérateur de dialogue. Et un accélérateur de transition. »
Sur la polémique autour de ses six voitures
« Les contradictions, j’en ai eues, j’en aurai, j’en ai encore, je pourrais les assumer sauf quand elles ne sont pas exactes. Qu’il y ait six véhicules dans mon patrimoine, c’est la stricte vérité. C’est le patrimoine de ma famille. Nous sommes déjà trois membres à les utiliser. Par ailleurs, il se trouve que j’ai deux lieux de vie. Donc, il y a des véhicules qui servent à un gardien dans une maison que j’ai dans la montagne en Corse, et qui ne servent qu’à son usage. 90% de mes déplacements se font en véhicule électrique, et pas depuis que je suis ministre. J’ai un scooter électrique à Paris, ça fait plus de 10 ans, peut-être 15 ans. Le véhicule électrique, je ne l’ai pas acheté simplement pour faire bien ! Simplement, pour les déplacements familiaux, quand on veut partir en vacances en famille, je n’ai pas de véhicule électrique parce qu’il n’y a pas assez d’autonomie. Donc si vous divisez par les membres de la famille, et puis par les deux lieux de vie et le gardien, tout ça est vite fait. Et je l’assume ! Je dis simplement à ceux qui jugent, si vous faîtes 90% de vos déplacement en électrique, alors venez me juger ! »
Sur la transition énergétique
« Si on continue, à l’échelle du monde, dans beaucoup de secteurs, le rythme de production et de consommation qui est le nôtre, on va épuiser la plupart des ressources naturelles ou des matières premières. On a basculé dans le monde de la rareté. Pendant des années, on a entretenu l’illusion que l’abondance était la norme. L’abondance c’est l’exception. Et la norme c’est la rareté. C’est pour ça que la norme économique demain, elle doit devenir l’économie circulaire. Les grandes entreprises s’y mettent. On est dans une révolution magnifique. Il faut la structurer, l’organiser, l’accueillir et l’aider. C’est le boulot qu’on est en train de faire au ministère de la Transition écologique et solidaire, et on ne le fait pas tout seuls, on le fait avec l’ensemble des collègues du gouvernement. Et puis, il faut le faire avec la compréhension et l’adhésion des citoyens. Nous avons tous, moi le premier, nos propres contradictions. On veut les choses, mais pas chez soi. Je pense notamment à la transition énergétique. Il va falloir qu’on s’ouvre aux énergies renouvelables et qu’on accepte dans notre paysage d’avoir des éoliennes, des panneaux solaires. Victor Hugo disait : « le progrès c’est la révolution faite à l’amiable ». Moi, je veux faire la révolution à l’amiable. »
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