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Sécheresse : le plan Eau présenté par Emmanuel Macron est "assez complet", estime un membre du Giec

François Gemenne estime que ce "plan Eau" "a une certaine ambition", cependant il faudra selon lui "renforcer l'urgence", si la situation ne s'arrange pas pour ce qui est des faibles précipitations.
Article rédigé par franceinfo
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François Gemenne, à Paris le 30 août 2022. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Il s'agit d'"un plan assez complet", estime jeudi 30 mars sur franceinfo François Gemenne, spécialiste de la gouvernance du climat et des migrations et l'un des auteurs principaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). François Gemenne pense que le "plan eau", annoncé par Emmanuel Macron jeudi dans les Hautes-Alpes, a "une certaine ambition". Le directeur de l’observatoire Hugo à l’université de Liège se dit satisfait de la présence dans ce plan de "mesures de long terme qui intègrent des questions de comportement et des questions de répartitions des usages". Pour prévenir de nouvelles pénuries d'eau durant l'été, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d'un "écowatt" de l'eau pour mesurer la consommation par rapport aux ressources disponibles, ainsi qu'un plan de sobriété par secteur économique (agriculture, industrie, tourisme...). "J'ai envie de donner à un satisfecit à ce plan, on verra ce qu'il en sera à l'avenir".

>>Prix, sobriété, réparation des fuites... Ce qu'il faut retenir du plan eau annoncé par Emmanuel Macron

Pour l'été prochain, si la situation ne s'améliore pas, avec toujours de très faibles précipitations en France, François Gemenne explique qu'il faudra néanmoins "renforcer l'urgence". Dans le plan actuel, il n'est pas question d'interdiction, mais l'auteur du livre "L’écologie n’est pas un consensus" estime qu'en cas de grande sécheresse avec une aggravation de la situation, "il faudra parler de restrictions". Pour François Gemenne, "on pourrait faire encore mieux vu la quantité d'eau que l'on perd dans les canalisations à cause des fuites".

Pour l'expert, la question "centrale" dans les années à venir sera celle "du partage de l'eau et de l'allocation des ressources". Sans cette réflexion, François Gemenne annonce de nombreux "conflits d'usage comme on le voit à Sainte-Soline". L'auteur du Giec explique aussi qu'"il va falloir se poser des questions dans le modèle agricole". "Il va falloir adapter certains modèles d'agriculture qui ne seront plus adaptés aux conditions climatiques qui arrivent. Très clairement, le maïs est une culture très consommatrice en eau, il va donc falloir se demander si on privilégie des cultures qui sont plus économes en eau. C'est une question à se poser."

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