: Vidéo On est allés en Islande à l'enterrement d'Okjökull, le premier glacier disparu en raison du réchauffement climatique
Des Islandais ont organisé, dimanche, le premier enterrement d'un glacier, Okjökull, disparu en 2014 en raison du réchauffement climatique. Avec cette cérémonie, ils espèrent lancer un cri d'alarme pour la planète.
Ils étaient près de 80 à quitter la capitale islandaise, Reykjavik, en direction du nord, dimanche 18 août. Ces dizaines de personnes ont traversé une partie de l'Islande pour assister à un événement inédit : l'enterrement d'un glacier.
L'Islande a déposé dimanche une plaque commémorative en hommage à Okjökull, le premier glacier de l'île à avoir disparu en raison du réchauffement climatique. En 2014, "Ok" a perdu son titre de glacier. Il n'amassait plus assez de neige l'hiver pour compenser les pertes de l'été. D'une superficie de 16 km2 au XIXe siècle, le glacier s'est réduit comme une peau de chagrin, ne faisant plus que 700 m2 en 2012.
Bon nombre d'Islandais, dont la Première ministre, Katrín Jakobsdóttir, ont tenu à assister à l'inauguration de la plaque. "Je crois qu’Ok va avoir beaucoup de sens pour les Islandais car il est le premier glacier à disparaître. Cette cérémonie va vraiment figer cet ancien glacier sur la carte", explique-t-elle à franceinfo. Un glacier disparu mais toujours présent, comme un rappel constant des effets directs du réchauffement climatique.
"Nous devons taper du poing sur la table"
"Il nous faut un mémorial pour le réchauffement climatique", défend auprès de franceinfo l'écrivain islandais Andri Snaer Magnason, auteur du texte gravé sur la plaque en mémoire d'Ok. "Ce monument atteste que nous savons ce qui se passe et ce qui doit être fait", dit cette épitaphe intitulée Une lettre pour l'avenir. "Nous ne pouvons pas laisser la planète mourir de chaud, laisser le changement climatique causer des problèmes partout", poursuit Andri Snaer Magnason. "C’est une réalité et nous devons taper du poing sur la table."
Hjörtur, un Islandais vivant à Copenhague (Danemark), a lui aussi souhaité rendre un dernier hommage au glacier. Le jeune homme voit très bien, à chaque retour en Islande, comment le réchauffement climatique bouleverse son pays. "Quand je reviens ici, la randonnée pour aller du parking aux glaciers est de plus en plus longue chaque année", relate-t-il.
C’est le premier sur 400 glaciers, mais ils fondent tous.
Hjörtur, Islandais vivant à Copenhagueà franceinfo
Face à ce monument inédit, plusieurs Islandais ont pris la parole, dimanche. L'un d'entre eux, le ministre de l'Environnement Guðmundur Ingi Guðbrandsson, pouvait voir le glacier depuis la ferme où il a grandi. "Ok a disparu. Il me manque, mais ce ne sont pas seulement mes souvenirs d’enfance qui sont importants, a-t-il confié. Ok est important car il envoie un message au monde."
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