: Vidéo "Les vrais coupables courent toujours" : la colère d'une militante écologiste, convoquée au tribunal pour avoir décroché un portrait de Macron
La photo officielle du président de la République a été dérobée par des militants écologistes dans plusieurs mairies. Fanny Delahalle a menée l'une de ces actions à Lyon.
"On est là face à un système qui marche à l'envers, où des militants sont inquiétés alors que les vrais coupables, eux, courent toujours", dénonce-t-elle. Fanny Delahalle est militante pour l'association écologiste ANV-Cop21. Jeudi 21 février, elle s'est rendue "avec une vingtaine de militants" dans la mairie du 2e arrondissement de Lyon "afin de sortir le portrait de monsieur Macron, dans l'idée d'aller lui montrer la réalité du changement climatique", explique-t-elle à franceinfo.
"Cette action, on la faisait en réaction à la réponse qu'a faite le gouvernement à l'affaire du siècle", une pétition signée par plus de 2 millions de personnes pour un recours contre l'Etat pour "inaction climatique". "La réponse [du gouvernement] a été : 'Tout va bien, on ne changera rien'", regrette-t-elle.
Une plainte déposée par la mairie
Si l'action s'est déroulée "dans le plus grand calme", selon cette militante de 35 ans, elle n'est pas restée sans réponse. Le maire divers droite de l’arrondissement, Denis Broliquier, a dénoncé un "acte de violence morale contre notre République". "Il ne faut pas le minimiser, c'est intolérable", a-t-il écrit dans un communiqué, dans lequel il annonce avoir porté plainte. Plusieurs ministres ont aussi condamné l'action – également menée à Paris et à Biarritz – sur les réseaux sociaux.
Les décrochages du portrait du président de la République sont inacceptables. On ne porte pas atteinte aux symboles de la République. Soutien aux maires.
— Bruno Le Maire (@BrunoLeMaire) 21 février 2019
Le décrochage volontaire et médiatisé des portraits du Président de la République est une atteinte symbolique à nos institutions démocratiques et doit cesser immédiatement.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) 21 février 2019
Respectons la République. Respectons ses symboles. Respectons ses élus. pic.twitter.com/Ef4YjwIzlR
Fanny Delahalle, ainsi qu'un autre militant, ont ensuite été convoqués au commissariat. "J'ai été placée en garde à vue [mardi 26 février]. On m'a auditionnée, on m'a emmenée perquisitionner mon domicile également. Je suis sortie en fin de journée (...) avec une convocation pour un procès le 2 septembre prochain pour 'vol en réunion'", explique-t-elle.
"Choquée" par cette convocation devant la justice
Face à ces suites judiciaires, la militante se dit "choquée". Je suis "assez en colère de voir que je me retrouve convoquée en garde à vue, inquiétée par la justice, alors que c'était une action totalement symbolique et non violente", dénonce-t-elle.
A côté de ça, ne rien faire face au changement climatique, emmener l'humanité, la planète vers le chaos climatique, mettre en péril la vie de millions de personnes, ça reste totalement impuni.
Fanny Delahalle, militante écologisteà franceinfo
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