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Orages : quels sont les territoires les plus touchés par la grêle et les dispositifs d'aide mis en place ?

Les averses de grêle, qui concernent l'ensemble de l'Hexagone hormis la Corse, ont été très intenses et très localisées. Des champs de céréales, des vignes ou des bâtiments agricoles sont détruits alors que les contrats d'assurance ne suivent pas forcément.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les dégâts causés par l'orage dans une serre à Vichy (Allier), dimanche 5 juin 2022. (PHOTOPQR/LA MONTAGNE/MAXPPP)

Le bilan des dégâts après les orages de ce week-end du 4 et 5 mai sera long à collecter. Il faut recenser chaque exploitation concernée sur une quarantaine de départements répartis sur l'ensemble de l'hexagone, Corse exceptée. Mais en attendant, pour se faire une idée du désastre, on peut suivre les trajets des averses de grêle. Les dégâts sont très massifs mais très localisés. Un exemple : en Île-de-France, les blés, orges, colza, maïs et betteraves sont détruits à plus de 80% dans un couloir de 15-20 km de long et sur 4km de large dans l'Essonne et les Yvelines. Ces types de cultures ont aussi souffert dans les Hauts de France.

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Autre région qui a subi des pertes importantes : la Nouvelle Aquitaine. En Gironde, dans les Landes, le Gers et la Dordogne, ce sont surtout les vignes qui ont été lacérées par des grêlons de cinq à six centimètres. Certaines exploitations ne récolteront rien cette année. Et puis en Bourgogne-Franche-Comté et Auvergne-Rhône-Alpes, la grêle a fauché les cerises, abricots et nectarines en pleine récolte. Des bâtiments ont aussi souffert. En Bretagne, en Normandie, ce sont ainsi des élevages qui se retrouvent à ciel ouvert. Les toitures en fibrociment se sont littéralement brisées.

Un système d'indemnisation inadapté

Ces dégâts, même localisés, vont coûter très cher aux agriculteurs. La FNSEA, premier syndicat agricole, parle déjà de plusieurs centaines de millions d'euros. Pour les blés par exemple, la guerre en Ukraine provoque un renchérissement des coûts de production - carburants, produits phytosanitaires - et les agriculteurs espéraient compenser par la hausse vertigineuse des cours du blé (400 euros la tonne). Seulement, les contrats d'assurance n'ont pas suivi. Ceux qui ont perdu leur récolte se verront remboursés à 150-160 euros la tonne, ce qui, pour le coup, ne couvrira pas leurs coûts d'exploitation.

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Pour les vignerons, c'est non seulement la récolte de cette année qui est perdue, mais également celle de l'an prochain, le temps que les vignes touchées s'en remettent. Et entre temps, il faudra soigner ces pieds qui ne donnent rien pour éviter les attaques de parasites. Face à cela, le système des calamités agricoles est incomplet. Il ne concerne pas les grandes cultures, blés, vignes. Les céréaliers et viticulteurs sont censés être assurés contre la grêle. Or seule la moitié des agriculteurs le sont vraiment. Les allègements de charges sociales et fiscales promises par le ministre de l'Agriculture ne convainquent pas à cause des retards de paiement de l'administration. À peine 10% de celles promises l'an dernier pour le gel ont été versées. La FNSEA plaide donc pour avancer le nouveau dispositif qui doit entrer en vigueur en 2023 afin que les agriculteurs les plus touchés puissent bénéficier de la solidarité nationale.

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