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Paris se prépare à un pic de crue finalement moins important que prévu

La Seine atteignait 5,62 m au Pont d'Austerlitz, vendredi vers 17 heures.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La Seine en crue, à Paris, le 26 janvier 2018.  (DENIS MEYER / HANS LUCAS / AFP)

Le pic de crue de la Seine attendu ce week-end à Paris devrait finalement être moins élevé que celui de 2016, mais la capitale se prépare malgré tout à la montée des eaux, pour éviter tout dommage majeur. Les prévisionnistes tablaient jusqu'à présent sur un pic entre 5,80 m et 6,20 m à Paris, soit probablement au-dessus de la crue de 2016 (6,10 m). Mais "plus on se rapproche de l'événement, plus on arrive à réduire cette incertitude et on serait plutôt maintenant entre 5,80 m et 6 m", indique vendredi 26 janvier François Duquesne, directeur de Vigicrues.

 "Une grosse semaine de perturbations à Paris"

Sur la Seine fermée à la navigation, les bateliers, contraints au "chômage technique", prennent leur mal en patience. À la pointe de l'Île de la Cité, des canards slaloment entre les lampadaires submergés, sous le regard des touristes et curieux, smartphones en main. Les inquiétudes liées à un nouveau front pluvieux, venu réalimenter jeudi les cours d'eau du bassin de la Seine, semblent être écartées. "Nous sommes rassurés, ils vont venir soutenir le niveau d'eau mais pas l'accroître", note François Duquesne, qui prévoit malgré tout encore "une grosse semaine de perturbations à Paris."

À l'origine de ce phénomène de crue, qui touche diverses régions de la France depuis quelques jours, des précipitations importantes sur des sols gorgés d'eau. Le bimestre décembre-janvier est l'un des trois plus pluvieux depuis le début des relevés en 1900, selon Météo-France.

Le Bureau de recherches géologiques (BRGM) surveille de son côté la situation de nappes phréatiques proches de leur maximum, qui, près de la Marne, l'Yonne et à l'aval de Paris, pourraient localement encore ralentir les décrues, si les eaux souterraines devaient rejoindre la surface. La descente de l'eau devrait en effet être tout aussi lente que la montée des derniers jours et le niveau de la Seine devrait resté élevé plusieurs jours après le pic, même s'il reste très loin de la crue historique de 1910 (8,62 m). Il faudra "faire attention" à la descente, a insisté Marc Mortureux, directeur de la prévention des risques au ministère de la Transition écologique. "S'il repleut beaucoup à partir du milieu de la semaine prochaine, ce que je ne sais pas à ce stade, on n'est pas forcément au bout", a-t-il ajouté.

De nombreuses communes touchées en Ile-de-France

Le tronçon central de la ligne C du RER à Paris est fermé au moins jusqu'au 31 janvier. Les musées du Louvre et d'Orsay ont pris leurs précautions et les ministères se préparent à un repli éventuel sur des sites de secours. Certaines voies sur berges sont déjà inondées et les voies navigables de France ont interdit la navigation, notamment sur toute la Seine amont, Paris inclus. D'autres villes de la région parisienne ont déjà été touchées ces derniers jours, en particulier à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne), où un quartier au confluent de l'Yerres et de la Seine a été envahi par les eaux.

Au total, en Île-de-France, 666 personnes ont été évacuées, selon la préfecture de police. Moins de 1 400 abonnés sur 6,2 millions sont privés d'électricité, mais ce chiffre pourrait monter à 14 000, selon Enedis, le gestionnaire du réseau. En Seine-et-Marne, huit communes étaient touchées par des restrictions d'usage de l'eau potable, plusieurs écoles fermées et des routes partiellement coupées.

Dans les Yvelines, le centre hospitalier de Meulan-Les Mureaux , où étaient soignés 86 patients, était en cours d'évacuation vendredi soir . Selon la préfecture, 1.387 personnes sont touchées dans les zones inondées, et trois routes départementales "pourraient être coupées dès ce soir". En raison de remontée de nappes, quelque 200 foyers ont été privés de chauffage dans les Hauts-de-Seine. Dans le bassin de la Seine, l'Yonne était toujours confrontée vendredi à des "crues importantes" selon la préfecture, qui a fait état d'une quarantaine de routes départementales coupées et d'un groupe scolaire fermé. En Seine-Maritime et dans l'Eure, 33 830 habitants étaient déjà privés d'eau potable vendredi matin.

D'autres communes, notamment en aval de Paris, pourraient être touchées

Une cellule d'urgence pour les entreprise frappées par les inondations a été mise place par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (Direccte) d'Île-de-France (idf.continuite-eco@direccte.gouv.fr).  Dans les jours qui viennent, d'autres communes, notamment en aval de Paris, pourraient être touchées.

Autre point d'attention : la Saône, qui voit arriver les eaux du Doubs, placé lundi en vigilance rouge. L'onde de crue s'approchait vendredi de Chalon-sur-Saône et va descendre doucement vers Macon, selon Vigicrues. Concernant la Seine, les quatre lacs-réservoirs du bassin du fleuve, qui ont commencé à stocker de l'eau dès début janvier, étaient remplis vendredi à 94% de leur capacité normale.

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