Pollution : 5e jour d'alerte en région parisienne
Cela fait maintenant cinq jours que la région parisienne est touchée par un épisode de pollution sans précédent depuis 2007. Le niveau d'alerte le plus élevé de pollution aux particules fines a été activé une nouvelle fois, ce vendredi, par l'agence de surveillance de la qualité de l'air Airparif.
Pour la troisième journée consécutive, ce seuil était également activé vendredi en région Rhône-Alpes. Idem pour les départements de l'Oise et des Hautes-Pyrénées, et notamment l'agglomération de Lourdes.
Pourquoi un tel épisode de pollution ?
Le polluant atmosphérique mis en cause sont les particules fines.Dix fois plus petites que l'épaisseur d'un cheveu, ce sont des composés solides en suspension émis par la combustion. On les appelle des "PM10" car ce sont des particules de diamètre inférieur à 10 microns (soit dix fois plus fines que l'épaisseur d'un cheveu).
Poussières de compositions diverses, elles sont fréquentes en hiver, avec l'augmentation des émissions liées au chauffage, principalement à bois mais ausis au fioul.
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Les émissions sont également favorisées par la température actuelle : en situation normale, l'air chaud contenant les polluants tend à s'élever naturellement. Mais quand le sol refroidit fortement pendant la nuit en hiver, les polluants se trouvent piégés sous un effet de "couvercle" d'air chaud. L'alerte devrait ainsi s'achever ce samedi, grâce à une dégradation météorologique.
La première fois depuis 2007
Cette situation n'est pas exceptionnelle : la France dépasse chaque année les normes européennes en matière de pollution. Mais c'est la première fois que le seuil d'alerte est déclenché pendant autant de temps. En 2013, il avait déjà été déclenché le 3 décembre. Il l'avait été quatre fois en 2012, jamais en 2011 et en 2010.
Source CITEPA / Format SECTEN – Avril 2013
C'est une première depuis 2007, année qui avait institué la surveillance des particules fines par l'arrêté interpréfectoral du 3 décembre, et un changement de méthode de mesure.
Grâce au graphique ci-dessus, publié par le CITEPA (Centre interprofessionnel technique d'études de la pollution atmosphérique), on remarque que la qualité de l'air est en constante augmentation depuis les années 1990. Mais ces résultats sont un trompe-l'oeil puisque les concentrations de particules sont elles restées plutôt stables, voire ont augmenté en raison du changement dans la méthode de mesure.
Elles restent en tout cas bien supérieures au niveau annuel moyen recommandé par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) qui avait publié une étude expliquant qu'une exposition prolongée aux particules fines a un effet néfaste sur la santé.
(Ci-dessous, une carte des niveaux de pollution aux particules fines en Europe, publiée en mars 2013) :
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