Pollution dans la vallée de l'Arve : "L'intensité est inférieure aux années précédentes", selon un député de Haute-Savoie
Les autorités ont mis fin mercredi à l'alerte à la pollution dans la vallée de l'Arve (Haute-Savoie). Pour Martial Saddier, député LR du département, le pic n'a pas eu la même intensité sur l'ensemble de la vallée.
La préfecture de Haute-Savoie a mis fin mercredi 4 janvier à l'alerte pollution déclenchée le 30 novembre dans la vallée de l'Arve. Exceptionnelle, la durée de cet épisode aura dépassé les 30 jours. Les spécialistes prévoient déjà de nouveaux pics. Invité de franceinfo jeudi, Martial Saddier, député Les Républicains de Haute-Savoie et président du Conseil national de l’air (CNA), a néanmoins relativisé l'épisode de pollution.
franceinfo : D'après les spécialistes, la pollution reviendra. Le sujet n'est donc pas réglé dans les vallées alpines ?
Martial Saddier : Nous traversons une période climatique sans précédent. Depuis 1876, c'est à dire 141 ans, c'est la première fois qu'il ne pleut pas au mois de décembre sur les Alpes du Nord. C'est un phénomène complètement exceptionnel qui a provoqué une inversion des températures. L'origine de ces particules fines, c'est bien la biomasse, la mauvaise combustion du bois, les cheminées ouvertes. Nous avons été précurseurs pour la mise en place d'une aide qui, je le souhaite, va doubler en passant de 1 000 à 2 000 euros, afin d'aider les particuliers à remplacer leurs cheminées ouvertes par des foyers fermés.
Quelle est la réaction des habitants face à ces pics ?
C'est une question de perception. Quand on en parle tous les jours, les gens finissent par confondre le brouillard et la pollution. À Sallanches même, pendant l'épisode de pollution, il n'y a eu aucun jour de dépassement du seuil d'alerte. Pareil à Chamonix, qui a beaucoup été montrée du doigt : seul le seuil d'information a été dépassé pendant 15 jours. Sur une quarantaine de communes, seule une station a très fortement dépassé les seuils. Mais à partir du moment où une seule station dépasse, c'est toute la vallée qui est montrée du doigt. Sur l'intensité, on est bien en dessous des années précédentes. C'est la durée qui est plus importante.
Les mesures semblent assez timides. Qui ne prend pas ses responsabilités ?
La vallée de l'Arve a été la seule à mettre en place un plan de protection de l'atmosphère (PPA) après le Grenelle de l'environnement. Le PPA de la vallée de l'Arve est cité en exemple en France. Le fonds air-bois, le fonds spécial pour accompagner l'industrie... Beaucoup de mesures ont été adoptées. Quand les journalistes annoncent 36 jours de pollution à Chamonix, c'est totalement faux. Concernant les comparaisons de la pollution dans la vallée avec certains autres pays, les chiffres montrent qu'elles sont erronées.
Pourquoi la relation entre les élus et certains habitants de la vallée est-elle aussi tendue ?
Ce n'est pas le cas partout. Il y a 41 communes concernées par le PPA et deux communes où il y a des manifestations. Je respecte ces deux communes, mais c'est loin de faire une majorité. Nous sommes dans une vallée au bout de laquelle il y a le tunnel du Mont-Blanc, où s'est déroulé en 1999 un événement catastrophique et un accident dramatique avec des dizaines de morts. Dans cette vallée, il y a historiquement un combat pour transférer les camions de la route sur le rail. Nous sommes tous engagés dans ce combat. Mais il vient parfois interférer sur la question de la pollution, alors que les études scientifiques sont incontestables : 80% de ces pics de pollution sont liés au chauffage. Il y a deux combats différents : les camions et la pollution.
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