Pollution : "Il faut continuer et renforcer les actions pour pouvoir préserver plus la santé des Franciliens", souligne Airparif
Pour réduire la pollution de façon pérenne, Airparif préconise notamment "le recours aux mobilités douces" et de "limiter le chauffage au bois".
"Il faut continuer et renforcer les actions d'amélioration de la qualité de l'air pour pouvoir préserver plus la santé des Franciliens et s'approcher des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé", a tenu à souligner jeudi 10 février sur franceinfo Pierre Pernot, ingénieur et directeur de la communication d’Airparif, alors qu'une étude montre que l'amélioration de la qualité de l'air en Île-de-France a permis d'éviter des milliers de morts en dix ans, avec une baisse de la mortalité attribuable à certains polluants pouvant atteindre 40%. Cette "évaluation quantitative des impacts sur la santé" a été réalisée par l'Observatoire régional de la santé (ORS) d'Île-de-France, en collaboration avec Airparif, observatoire régional de la qualité de l'air. Pierre Pernot note qu'il y a des secteurs, notamment au bord du périphérique, où les recommandations de l'OMS peuvent "être dépassées jusqu'à huit fois". Pour réduire la pollution de façon pérenne, Airparif préconise notamment "le recours aux mobilités douces" et "limiter le chauffage au bois".
franceinfo : Pourquoi la situation en Ile-de-France s'est bien améliorée depuis dix ans ?
Pierre Pernot : Cela s'est amélioré depuis dix ans avec une baisse des niveaux de concentration de particules fines, les fameuses PM2.5. Et cela a permis de gagner huit mois d'espérance de vie grâce à des actions, notamment sur le trafic routier, sur le chauffage et en particulier le chauffage au bois. On a renouvelé les véhicules, ils sont moins polluants. Et on a aussi renouvelé les systèmes de chauffage avec des systèmes plus économiques, plus efficaces et moins polluants.
Les autres sources de pollution ont-elles diminué de manière significative ?
Le dioxyde d'azote a aussi diminué avec les actions qui ont été mises en place sur le trafic routier. Mais cette étude montre aussi qu'il faut continuer et renforcer les actions d'amélioration de la qualité de l'air pour pouvoir préserver plus la santé des Franciliens et s'approcher des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé.
Comment arrivent ces décès prématurés ? Quelles maladies développe-t-on à cause de la pollution de l'air ?
À cause de la pollution de l'air, vous allez développer des pathologies cardiovasculaires, des pathologies respiratoires ou des cancers. Et cela va avoir un impact sur la mortalité.
"Ce que l'on n'a pas évalué dans l'étude, c'est l'impact sur la morbidité, c'est-à-dire les maladies, et tout le recours accru aux soins que cela a entraîné."
Pierre Pernot, ingénieur et directeur de la communication d’Airparifà franceinfo
En Île-de-France, est-ce que les pollutions dépassent beaucoup les préconisations de l'OMS ?
Les recommandations de l'OMS ont été remises à jour en septembre 2021. Elles sont beaucoup plus strictes pour coller à l'état des connaissances sur l'impact sur la santé de la pollution. Et malheureusement, oui, ces recommandations de l'OMS sont dépassées sur tout le territoire francilien. Et on a même des endroits où cela peut être dépassé jusqu'à huit fois, (notamment au bord du périphérique) où l'on relève les niveaux de pollution les plus importants en dioxyde d'azote, voire au bord des axes autoroutiers aussi pour les particules fines PM2.5.
Quelles solutions immédiates peut-on prendre pour réduire la pollution de façon pérenne ?
Sur le transport, il faut avoir recours à des mobilités dites actives ou douces, c'est-à-dire la marche à pied, le vélo, et éviter tout ce qui est véhicule thermique. Et puis sur le chauffage, il faut limiter le chauffage au bois, qui est un fort émetteur de particules, et en particulier tout ce qui est foyer ouvert qui émet beaucoup de particules, sachant que généralement, c'est plutôt utilisé sous forme d'appoint ou d'agrément.
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