Accident de train dans la Meuse : l'heure du passage avait été avancée
Trois salariés du groupe de construction ferroviaire Alstom sont morts fauchés par un train jeudi 1er décembre dans la Meuse. Le parquet de Bar-le-Duc apporte de nouveaux éléments.
Après la mort de trois ouvriers fauchés par un train, jeudi 1er décembre, dans la Meuse, le parquet de Bar-le-Duc apporte une première explication : l'heure de passage du train avait été "avancée" la veille.
FTVi fait le point sur ce qui s'est passé sur cette voie ferrée entre Loxéville et Willeroncourt, à proximité de Nancy (Meurthe-et-Moselle).
• Comment s'est déroulé l'accident ?
Trois salariés du groupe de construction ferroviaire Alstom ont été percutés jeudi vers 8h35 par un train qui effectuait des essais sur une voie louée à Réseau ferré de France (RFF), parallèle à la ligne de TGV Paris-Strasbourg.
L'accident a eu lieu à la sortie d'une courbe sur cette voie grillagée des deux côtés, a expliqué le commandant de gendarmerie de la Meuse, Frédéric Cléton. Les trois ouvriers sont morts sur le coup.
• Quel type de travaux et d'essais étaient effectués ?
L'accident est survenu sur une portion de 11 kilomètres de ligne louée à RFF cet été par Alstom pour quinze ans, afin de faire des essais de matériel. Les trois victimes faisaient partie d'un groupe de dix ouvriers chargés de reballaster les voies, c'est-à-dire refaire le lit de gravier qui se trouve sous les rails.
Le train, lui, était composé d'une motrice et de quatre rames du Régiolis, une nouvelle génération de train régional. A son bord, une vingtaine d'ingénieurs d'Alstom. Le groupe effectue depuis juillet les essais dynamiques du Régiolis, dont 166 rames ont déjà été commandées par onze régions françaises. Les premiers trains doivent être livrés fin 2013.
• Quelles sont les premières conclusions de l'enquête ?
Le procureur de Bar-le-Duc, Yves Badorc, a fourni une première explication au drame, vendredi 2 décembre : l'heure de passage du train avait été changée la veille. "Le test était prévu depuis une semaine, mais lors d'une réunion qui s'est tenue mercredi soir, l'horaire a été avancé".
Selon Yves Badorc, qui a ouvert une enquête, la voie étant grillagée des deux côtés, les salariés devaient passer par un poste de commandement centralisé qui donne l'autorisation d'entrée. "La question est de savoir si cette information a été répercutée par le poste de commandement".
Le magistrat a toutefois souligné que cela n'était "pas forcément la seule cause" du drame : "il faut vérifier si toutes les procédures en amont ont été suffisantes".
Jeudi 1erdécembre, le lieutenant-colonel Guy Antoine, commandant en second du groupement de gendarmerie de la Meuse avait lui déjà noté : "Il y a sans doute eu un gros problème de communication".
IMAGES FRANCK GENAUZEAU, JEAN-PIERRE PASTEUR / FRANCE 3 LORRAINE
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