Cet article date de plus de dix ans.

200.000 Syriens: les photos de Laurent Van der Stockt au cœur de la cathédrale

Le cadre d'une photo est souvent important. Pour son exposition sur les victimes syriennes, le photographe Laurent Van der Stockt a trouvé un écrin unique : les murs gothiques de la cathédrale de Bayeux. «J'ai voulu matérialiser les 200.000 victimes. La cathédrale avait les emplacements pour ces images», nous explique-t-il.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Scène de guerre en Syrie sur les murs de la cathédrale de Bayeux. (PM)

Comment faire vivre la réalité de la guerre. «Cette guerre, qui malgré l'ampleur du drame, suscite assez peu de réactions publiques», regrette le photographe de guerre né en Belgique en 1964.

Lauréat du Prix Bayeux en 2013, Laurent Van der Stockt s'est vu proposer de faire une exposition. Il tient à rendre hommage aux Syriens, à ces 200.000 personnes victimes des combats et des bombardements. Une violence qu'il affirme n'avoir jamais rencontré à un tel niveau en 20 ans de carrière. Il a pourtant connu Grozny ou Sarajevo.

A la recherche d'un lieu d'exposition, un peu par hasard, un peu par provocation, il se demande si la cathédrale de Bayeux ne pourrait pas abriter ses photos qui ambitionnent de donner un visage au drame syrien.

Les responsables religieux sont vite d'accord. Les bâtiments de France se montrent prudents mais finalement, en respectant l'intégrité des lieux, l'exposition se fait. Et le résultat est époustouflant. Des photos de 30 mètres de long se glissent dans la dentelle de pierre de l'église.

En marchant sous la nef, le long des chapelles du XII ou XIIIe siècle, le visiteur tombe sur des visages de Syriens au milieu des combats, des ruines. «L'église montre des saints, elle a l'habitude des images. Là elle montre des personnes victimes de la guerre. A l'échelle humaine, à la taille réelle», explique le photographe.

«Et puis les valeurs de l'Eglise sont là, ajoute-t-il: la compassion, le partage, la tolérance. A Alep, toutes les religions sont représentées. Avant la guerre, il n'y avait pas de problèmes.» Dans le cœur de la cathédrale de Bayeux, dans le silence de la pierre normande, loin du souffle des bombes, restent les visages des Syriens.

  (PM)

Exposition à la Cathédrale de Bayeux, rue du Bienvenu
Ouvert tous les jours jusqu’au 2 novembre, de 8h30 à 22h - Entrée libre.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.