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51 millions de déracinés dans le monde

L’année 2013 a été pour le Haut commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) une des pires années. 2,5 millions de personnes ont été contraintes de quitter leur foyer pour se réfugier à l’étranger. Ainsi, le nombre de 51 millions de déracinés a été dépassé. Si cette population fondait un pays, il serait au 26e rang mondial des nations les plus peuplées.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
2014. Camp de réfugiés syriens en Jordanie. Le camp de Zaatari abrite quelque 100.000 réfugiés.

Syrie, Centrafrique, Mali, Ukraine… Chaque conflit, chaque coup d’Etat provoque des déplacements de population. La terminologie distingue deux situations. Le réfugié, celui qui quitte son pays, et le déplacé qui rejoint une zone plus sûre sans passer les frontières.
Au mieux, le déplacé peut être hébergé par de la famille. Au pire, c’est une vie dans un camp comme celui de Bab el-Salama au nord de la Syrie. C'est la catégorie la plus importante. Ainsi en 2013, le nombre des déplacés a atteint 33 millions.
 
Cette population que les guerres jettent sur les routes va également chercher refuge dans les pays limitrophes. C’est la catégorie des réfugiés au sens propre. En 2013, plus de 16 millions de personnes de par le monde entrent dans cette catégorie. La moitié a moins de 18 ans. La vie de ces réfugiés se déroule dans des conditions très précaires, souvent dans des camps de fortune, au confort sommaire.

Enfin, ultime catégorie : les demandeurs d'asile. Le HCR en a compté plus d'un million. Beaucoup ont rejoint un pays par leurs propres moyens, ou en rémunérant des passeurs, comme c'est le cas en Méditerranée

Le Pakistan, premier pays d'accueil
Bien évidemment, ces chiffres illustrent la géographie des conflits majeurs dans le monde. Les pays du Moyen-Orient et d’Afrique centrale sont bien sûr les plus impactés. En Syrie, 6,5 millions d’habitants ont fui les zones de combat. On compte trois millions de déplacés en République démocratique du Congo et un million en Irak.

Les pays accueillants sont, neuf fois sur dix, des pays en voie de développement, souvent eux-mêmes dans des situations économiques délicates. En tête, le Pakistan accueille 1,6 million de réfugiés, suivi de l’Iran et du Liban avec 800.000 personnes chacun.
 
Afghanistan et Syrie en tête
C’est d’Afghanistan que provient le plus grand nombre de réfugiés. La montée des talibans puis l’intervention en 2001 des Occidentaux a plongé le pays dans un chaos dont il n’est toujours pas sorti, poussant 2,5 millions d’Afghans à quitter leur pays.
La Syrie, où le conflit est plus récent, fait tristement jeu égal. En l’espace de cinq ans, précise le HCR, elle «est passée du deuxième pays a accueillir le plus grand nombre de réfugiés… au deuxième pays à en produire le plus grand nombre».
 

Réfugiés: la carte des pays concernés (HCR)

Statistiquement parlant, en 2013, chaque jour, 32.000 personnes ont fui leur foyer. Un nombre en constante augmentation depuis 2011 (la moyenne journalière était à l’époque de 14.000).
Sur l’année, deux millions et demi de personnes se sont réfugiées à l’étranger. Mais 2014 devrait constituer un nouveau record avec le conflit en Ukraine et dans les zones d’expansion de l’organisation islamiste Daech en Syrie et en Irak.

Le Liban au bord de l'explosion 
Ce flux de migrants déstabilise sévèrement les pays d’accueil. C’est le cas actuellement pour le Liban. Avec 800.000 réfugiés, le pays compte presque un réfugié pour cinq habitants (17,8% de la population).

Autre constante, la problématique des réfugiés se poursuit bien après la fin des conflits. Ainsi en 2013, la Bosnie-Herzégovine comptait encore 80.000 déplacés et autant de réfugiés, 19 ans après la guerre.
Selon le HCR, le nombre de réfugiés considérés comme se trouvant dans une situation prolongée (5 ans ou plus d’asile) s’élevait à 6,3 millions à la fin de 2013.

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